Un jour, un de mes amis m'a invité dans la maison familiale de sa femme. Son beau-père, un apiculteur, était vigoureux malgré ses 80 ans passés. Ravi de voir l'un des amis de son gendre, il nous apporta une bassine de miel et la belle-mère nous cuisina du poulet... Nous avons bu ensemble et, l'alcool aidant, mon ami a commencé à s'ouvrir. Il m'a dit que son beau-frère, qui vivait à l'étage du dessus, était devenu fou. Lui et son beau-père m'ont ensuite supplié de monter à l'étage pour que je lui donne à leur place une bonne raclée, car il faisait régulièrement des crises où il cassait tout dans la maison...
On m'a raconté comment le beau-frère de mon ami était devenu fou : il a rejoint l'armée au début des années 80 mais, après dix ans de loyaux services, n'a pas pu avoir l'honneur d'adhérer au Parti des travailleurs. Il a été rejeté par le Parti en raison de son mauvais songbun ("origines familiales") ; son père avait été fait prisonnier en Corée du Sud pendant la guerre de Corée. Il a été déshonoré et sa fiancée l'a quitté à cause de ça.
Il passait désormais son temps seul, avait perdu l'appétit et battait les femmes de son quartier, y compris sa propre mère. Alors que nous étions encore attablés, le beau-frère en question ouvrit la porte de sa chambre, descendit, renversa la table puis se jeta sur sa mère. La situation devenait incontrôlable et, après avoir hésité, je lui asséna un coup de poing. Il tomba à plat sur le sol, inconscient, la bouche écumante et les yeux révulsés...
Après avoir purgé une peine de prison, je suis retourné dans ma ville natale quelques années plus tard. Les deux parents étaient nonagénaires et toujours en bonne forme, mais leur fils était décédé depuis plusieurs années...
Le pauvre.https://image.noelshack.com/fichiers/2017/39/3/1506463227-risitaspeur.png