Diogene6
2022-08-08 22:28:52
https://image.noelshack.com/fichiers/2022/32/1/1659990509-1639230247-screenshot-20211025-103901.jpghttps://image.noelshack.com/fichiers/2022/32/1/1659990437-1659098685-1652258758-e98113da-1fd7-4792-8db1-7eadbfb48b08.jpeg
Une belle journée se levait, les oiseau chantaient, Stéphane Edouard pris une douche chaude, il exerçait sa voix dans les effluves de lavandins. Les petites chevilles de Stéphane flottaient à l'intérieur de son large peignoir Italien quand il débarquait dans le snobisme de son séjour. Il caressa le tout dernier disque de Riccardo Corréa, l'introduit dans le vinyle.
Il trémoussait ses petites jambettes, électrifiées par la voix rauque du chanteur. Il fit quelques tours sur lui-même, son peignoir s'épanouit dans d'amples ondulations, ouvrait grand ses ailes comme un bel oiseau, puis la corde se détachait. Enfin, son peignoir glissait. Après cet effort, il transpirait à grosse goutte. Sous les reflets chauds et dorés du soleil, son crâne nu avait l'air d'une pierre précieuse. Il était très coquet.
De l'autre côté de la rue, depuis une fenêtre crasseuse, un homme l'observait. Curieux, se disait il, comment un aussi gros fion peut-il avoir été disposé au milieu d'un corps si frêle, en plus c'est un mec, on dirait une autruche. L'homme essayait d'isoler cette paire de fesses du reste, révolter par cet homme-femme, mais intéresser par la fertilité de son derrière. En face, la fenêtre de Stéphane, décorée de somptueuse roses versicolores, s'était recouverte de buée. Il continuait à dandiner des hanches, larges et furieuses, ses deux fesses potelées se chamaillant entre elles.
Soudain, comme une proie se sentant observée, Stéphane tressaillit. Il dirigeait lentement son regard sur la gauche. Un homme rustre, un latin au regard perçant, déposait un regard sévère sur Stéphane. Il se retournait, troublé, ses fesses prenaient le soleil, elles étaient maintenant chatoyantes et luisantes. Il retournait timidement son crâne difforme en forme d'oeuf renversé, et déposait un regard interloqué sur le torse viril. C'était une garrigue de poils dans laquelle il se perdait un instant. Il déposait son petit doigt bien fuselé sur sa lèvre. Cet homme là, se dit Stéphane à lui-même, c'est du H en grande quantité. Malgré que, continuait t-il pour lui-même, je fasse partis des hommes les plus virils, je sens que ma part de F ne lui résistera pas bien longtemps...
Il ramassait hâtivement son peignoir aux multiples teintes mauves, puis le renfila. Ses deux mains étaient croisés sur son vêtement refermé. Comme du fil sur un papier cadeau, il refusait de s'offrir si facilement. Un sourire lui zigzaguait sur les lèvres, ses cils battaient comme deux papillons. Il se précipita à la fenêtre, toussait légèrement dans son poing, dégageait la voie avant de libérer sa voix artificiellement virilisée.
L'homme en face secouait la tête, et face à tant de virilité, il perdait tout moyens. Il ne pu extérioriser qu'une voix fluette en s'expliquant sur la situation : " Salve, caro ascoltatore, uh, voglio dire, caro signore, vi prego di scusarmi per questo trucco, o meglio, questa mancanza di abbigliamento. " Disait il avec une voix tremblotante.
L'homme restait bras croisés, imperturbable, il pouvait ressentir tout le mépris lui éclabousser à la figure. Stéphane fit des gestes, des manières, paradait comme une jeune fille mais rien n'y faisait. Son désir de plaire était au maximum, il venait de se rendre compte que ce F, si bien connu de lui, était en fait lui-même.
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