La société La Grande Maison vient de voir le jour. Avec Soutien migrants Redon et La Mutuelle des pays de Vilaine, 64 particuliers, prêts à être rejoints, sont sur le point d’acheter une grande bâtisse à Redon. Sa destination sera mixte : hébergement de migrants, logement solidaire et bail classique privé.
Pascal Renaud, président de la toute nouvelle SAS La Grande Maison ; David Laurent, accompagnateur ; Françoise Plissonneau, présidente de Soutien migrants Redon ; Fabienne Mainguy et Anne-Marie Lambert membres ont lancé avec une soixantaine d’actionnaires la société visant à acquérir une grande maison à Redon pour du logement mixte et notamment des hébergements pour des migrants.
Pascal Renaud, président de la toute nouvelle SAS La Grande Maison ; David Laurent, accompagnateur ; Françoise Plissonneau, présidente de Soutien migrants Redon ; Fabienne Mainguy et Anne-Marie Lambert membres ont lancé avec une soixantaine d’actionnaires la société visant à acquérir une grande maison à Redon pour du logement mixte et notamment des hébergements pour des migrants. | OUEST-FRANCE
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Ouest-France Alexandre STEPHANT.
Publié le 12/05/2022 à 17h41
Et si on achetait une maison pour héberger des migrants ? C’est l’idée qui a germé et mûri en à peine un an dans le pays de Redon.
Tout est parti d’un mail. Alors que deux familles tchèques allaient perdre leur logement déniché par des bénévoles et mis à disposition gracieusement, Anne-Marie Lambert, membre de Soutien migrants Redon (SMR) lance un appel à tout son carnet d’adresses.
L’idée d’investir dans une maison fait son chemin
David Laurent, gestionnaire de métier qui s’apprêtait à investir dans un projet solidaire le reçoit et lance l’idée d’une acquisition. On savait que ça existait, des sociétés montées pour ce type de projet notamment par Habitat et humanisme mais ici ça ne s’était jamais fait, on ne savait pas si on aurait pu collecter une somme conséquente, explique Françoise Plissonneau.
Lors d’une assemblée générale, les statuts de la SAS La Grande Maison ont été validés dans le but d’acquérir une bâtisse à Redon pour du logement mixte et notamment pour les migrants
Lors d’une assemblée générale, les statuts de la SAS La Grande Maison ont été validés dans le but d’acquérir une bâtisse à Redon pour du logement mixte et notamment pour les migrants | OUEST-FRANCE
En une réunion « on a su que c’était possible »
En juin 2021, une première rencontre a réuni une vingtaine de personnes afin de jauger la faisabilité du projet. Au tour de table, rien qu’avec les participants on a vu que l’on pouvait réunir 150 000 €. On a su que c’était possible, sourit la présidente de l’association.
Reste à trouver une maison assez grande pour être divisible en logements. Le critère principal : la proximité avec le centre pour permettre une plus grande autonomie des personnes accueillies.
Un compromis déjà signé
Chacun épluche les petites annonces. Passe alors une maison dans le quartier du port pas forcément adaptée et voilà qu’une autre tape dans l’œil des bénévoles. C’est allé très vite. On a signé le compromis pour une bâtisse divisible en six logements au printemps. L’idéal.
Le lieu exact est confidentiel jusqu’à la concrétisation de la vente en juillet 2022. Seul indice : il se situe à un kilomètre à vol d’oiseau du centre.
« On ne veut pas d’un ghetto »
Sa destination principale reste l’hébergement de migrants mais pas seulement. On ne veut pas d’un ghetto. Deux logements seront loués à prix réduit par SMR, deux autres par des associations d’insertion sociale et les deux dernières seront des locations au prix du marché pour des particuliers pour la mixité sociale, explique Françoise Plissonneau.
Durant les recherches de maisons, le montage financier s’est poursuivi grâce à l’accompagnement de David Laurent, gestionnaire lui-même et ancien d’EPV ( Énergie citoyenne en pays de Vilaine). Une société à actions simplifiée baptisée La Grande Maison a ainsi vu le jour.
480 000 € en actions pour un investissement de 600 000 €
À la signature du compromis, ils étaient 42 actionnaires pour 142 000 € d’apport. Ils sont désormais 64 particuliers et deux structures de l’économie sociale et solidaire locales : l’association Soutien migrants Redon et la Mutuelle des pays de vilaine avec un apport total de 480 000 € pour un coût global, travaux compris de 600 000 €.
« C’est un investissement sûr dans la pierre avec une approche solidaire. Au moins, contrairement au livret d’épargne chacun sait où va l’argent. Le gain n’est pas forcément recherché à tout prix mais évidemment il y aura de la plus-value au fil du temps », relève Françoise Plissonneau.
Chacun peut rejoindre le projet à tout moment
Le montage juridique est souple : chacun peut intégrer la société à tout moment mais aussi faire évoluer son apport, ou la quitter via l’achat ou la cession d’actions à 100 €.
Les associés et les sympathisants du projet, une centaine de personnes au total sont soulagées. Ils ne sont pas les seuls : le notaire qui n’aura pas à voir défiler des dizaines d’associés dans son office pour parapher l’acte de vente, l’est tout autant ! Si tout va bien, l’inauguration devrait avoir lieu en début 2023.
