[RISITAS] La prépa littéraire, ou comment se rendre compte que n'est pas Socrate qui veut.
Petite histoire de ma vie depuis que je suis rentré en classe préparatoire littéraire.
Pour changer un peu des histoires de taupins, j’ai envie de vous raconter ma plongée dans l’enfer que sont les classes préparatoires littéraires.
Normalement, j’ai pas mal d’anecdotes marrantes à raconter et qui ne touchent pas qu’à la prépa, mais aussi à la différence sociale avec les gens que j’ai pu rencontrer là-bas. J’ai été envoyé dans un autre monde. (
Pas trop de DDB les kheys, je suis en vacances et je vais essayer de vous sortir ½ chapitres par jour. Tout est bien évidemment
Chapitre 0. Le lycée, ou l’art de cultiver un ego surdimensionné.
Ta prépa est située à Paris (ou presque 
), mais toi, Peluchet, tu es un petit provincial.
Célestin basique jusqu’à la terminale (un an d’avance, peu d’amis, passe son temps à jouer sur la faille de l’invocateur
Tu te souviens toujours de ta moyenne de 6 en mathématiques en troisième, de tes professeurs qui te disaient que tu n’étais bon à rien. S'ils savaient.
Tout change lors du premier confinement, tu es alors en première. Tu décides de reprendre ta vie en main. Tu te lances dans un programme de sport intense (Insanity pour ceux qui connaissent)
Un esprit sain dans un corps sain qu'ils disaient.
À part ça tu ne vas plus en cours, tu es trop occupé à te cultiver seul, tel l’ermite dans sa grotte.
Sur le moment, tu ne te rends pas compte, mais tu viens de radicalement changer. Ton cerveau est bien plus vif, tu es plus à l’aise avec ton corps et tu deviens plus souriant avec ton entourage.
Bref, tu arrives en dernière année de lycée radicalement changé. Tu es toujours un célestin, tu traînes toujours avec tes cinq potes et tu passes ton temps sur le forum, mais sur le plan scolaire, tu majores absolument toutes les matières.
L’abandon des mathématiques a été salvateur dans ta formation. Tu te sens bien plus à l’aise, n’hésite pas à reprendre les professeurs et à débattre avec eux.
Surtout, tu découvres la philosophie.
Ton professeur était une honte pour l’éducation nationale. Soporifique à en crever. Pour l’anecdote, tu arrivais à ses cours avec une trousse vide et tu te contentais de t’endormir pendant l’heure qui suivait.
Ce fut une révélation à tes yeux. Tu voulais faire de la philosophie, encore et encore. Tu voulais bouffer philosophie, rêver philosophie. Mais à ce moment, tu n’avais encore jamais entendu le doux nom de l’hypokhâgne. Tu ne connaissais que Sciences Po qui ne t’intéressait quasiment plus.
Les tests d’orientation que tu trollais avec tes potes te conseillaient de t’orienter vers une formation en bergerie.
C’est finalement ta mère qui t’a parlé de l’hypokhâgne. Tu as directement accroché, regardé les différentes prépas. Ton ego ne pouvait se contenter d’une vulgaire classe de province, tu partirais pour Paris, tu t’inscris alors dans toutes les meilleures prépas parisiennes.
D’ailleurs, tu avais un professeur qui avait fait une hypokhâgne ratée et qui t’avait mis en garde. C’était un nain d’1,56 m je crois, les yeux vitreux et des auréoles à abreuver un pays tout entier.
- Vous savez Peluchet, c’est difficile l’hypokhâgne. J’étais moi-même en hypokhâgne et c’était une période compliquée de ma vie, en plus d’avoir échoué aux concours de l’ENS. Vous devriez plutôt aller à Sciences Po, ça irait mieux avec votre profil.
- Oui monsieur, mais contrairement à vous, je pars dans une excellente prépa et je crois avoir davantage mes chances que vous… Sans offense bien sûr. Et je ne veux pas Sciences Po.
- ….
- Et puis vous savez, je n’ai pas peur de travailler ... contrairement à vous.
- …. Bien. Bon courage pour la suite Peluchet. On verra bien si je n’ai pas raison.
Suite à ça, après avoir été accepté dans ta prépa, tu ne remettras plus un pied en cours, ayant déjà validé ton baccalauréat grâce au sacro-saint contrôle continu. Tu valideras finalement avec une mention très bien, dont un beau 19 en philosophie qui te confortera dans la voie que tu as choisi. Si tu savais, t'aurais sûrement moins fait le malin
-
En parlant de ça, j’ai une petite anecdote marrante sur mon admission dans ma prépa. On pouvait prendre des rendez-vous avec la directrice pour consulter nos dossiers et connaître nos chances d’admission. Bref, ni une ni deux, ton père te prend rendez-vous avec la vieille (qui va devenir l’une de tes pires ennemies, mais on y reviendra) et tu te retrouves un soir, dans ton salon, en chemise et en caleçon, à lancer une visioconférence avec celle-ci.
- Bonjour.
- Bonsoir, Peluchet, c’est ça ?
- O-oui …
- Vous voulez intégrer l’hypokhâgne de [insérer nom du lycée], c’est cela ?
- C’est cela.
- Et pourquoi, au vu de votre dossier, il semblerait que vous étiez destiné à partir à Sciences Po.
Putain, c’est qu’ils commencent à te gaver avec Sciences Po, tu ne voulais tellement pas cette école que tu as décidé de ne même pas passer les concours et pourtant, tout le monde continue de te faire chier avec.
- Non, je ne veux pas.
- Très bien, je vois, je vois. Et pourquoi l’hypokhâgne ?
Et là, un moment lunaire s’est déroulé. Tu commences à lui dire que tu aimais bien lire, que tu dévorais tout particulièrement de la philosophie. Elle te demande quoi, tu réponds n’importe quoi, des ouvrages que tu n’as jamais ouverts. Tu parles de Platon, d'Heidegger, que des noms que tu connais
- Alors, vous aimez bien Nietzsche, c’est ça ? Parlez-moi un peu de Zarathoustra alors, vous voulez bien ?
Si tu voulais ? Mais t’avais jamais ouvert ce putain de bouquin, ta seule connaissance sur Nietzsche venait des sculpteurs de marbre
- L-là … ? Alors, c’est le meilleur bo-bouquin de l’auteur. Tu savais même plus ce que tu racontais.
Ton père te lançait des regards noirs à côté, il savait à quel point t’étais dans la merde. Heureusement, il décide de t’aider.
- Je crois que Peluchet est indisposé à répondre, il vient de passer des examens médicaux assez fatigants, voulez-vous plutôt parler des frais d’inscription ?
- Bien sûr monsieur. On y reviendra Peluchet.
Ce chad qu’était ton père t’avait sauvé la mise. Après ça, la vieille te confirme que tu étais pris (avant même la procédure) et tu commences à ne RIEN branler jusqu’aux vacances d’été.
-
Un seul rendez-vous te faisait peur, celui de la prérentrée, en juin, où tu devais visiter les locaux et les futurs élèves. Toi, jeune célestin qui n’avait jamais parlé à une femme, tu t’apprêtais à te jeter dans une fosse où plus de 80% des élèves étaient des filles.
Hâte de lire la sweet 
Le 08 juillet 2022 à 12:04:04 :
Prépa non scientifique = bulshit
Pour un risitas ça change donc j'attends la suite 
Ah un risitas sur la filière d'en face
Suite khey
Le 08 juillet 2022 à 12:09:19 :
Le 08 juillet 2022 à 12:04:04 :
Prépa non scientifique = bulshitPour un risitas ça change donc j'attends la suite
Ceci. C'est original donc la suite sera lue avec plaisir
Hyper cool l'op par contre j'ai pas compris, je pensais que tu lisais de la philo h24 ?
Tu connaissais pas Nietzsche ? Pourquoi t'as été autant en sueur à devoir fake de la culture devant la vieille, t'avais pas commencé par ça ?
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