C'est parti
Petit pâté
Tu n’as ni goût
Ni couleur
Mais ton odeur
M’écœure
Petit pâté
Tu ressembles à un croisement
Entre une déjection canine
Et un tas de rien au vide
Petit pâté
Ton prix
99 centimes les 400 grammes
Me fait douter
Que tu t’apparentes à de la viande
Petit pâté
C’est pourquoi
Après t’avoir bêtement acheté
Je vais
Petit pâté
Te délivrer
En te mettant
Tout doucement
Bien au chaud
Sans te brusquer
Petit pâté
Dans ton habitat naturel
Ou tu ne seras pas dépaysé
Petit pâté
Oui
Petit pâté
C’est
Petit pâté
Dans cette poubelle que je vais te déposer
Echo
Le bruit des bottes
S’amplifie
Il résonne
Echo
Echo
Echo
Il sonne midi
Comme sur les ptères
De ma phtisie
Bachi bouzouk
Boite de cassoulet avarié
J’amplifie
TOUT
Tout ce qui me sert
Et me dessert
Ajoute
A mes yeux
Un parfum
Délicieux
De noisette
Noisette salée
Amère
Sucrée
Noisette au goût de noisette
Il n’y a plus de fruits
Sur cet arbre qui a pourri
Entre tes lèvres
De biche morte
Le cigare au bord des narines
Comme dévié de sa trajectoire
Un excrément putrescible
Rebondit sur mon ciboire
L’hostie ostensiblement nulle
Sans âme
Sans rien
Pénètre avec effraction entre les deux boudins
Qui te servent de doigts
Tu es grosse
Ma noisette
Tu es laide
Ma noisette
Mais je te dévorerai
Lorsque sur ce qui reste de cette planète
Je devrais
Me contenter
De ta chair
De ta coque
De ton contenu fade décrié à raison par les cuistres
Une églantine
Est ta rivale
Mais l’églantine
Se mange mal
Aussi
Ma noisette
J’amplifie ma requête
Je te veux
Sur ma langue
Lorsque la peste
La faim
La guerre
Seront partout
Autour
De
Nous
Ma paire de chaussettes
Une lavette
Sur la coquette
Ma barbichette
Est aux toilettes
Sur ma chaussette
Au bal musette
J’ai glissé sur
Une raquette
Ette
Ette
Ette
Eté
Printemps
Automne
Même pas l’hiver !
Combien de temps ?
Combien de cris
Déchirants
Lancinants
Eparpilleront
La voûte céleste ?
Je me languis
Sur mon lit dur
D’organdi
Une feuille percée
Sur ma peau gercée
Criblée de larmes
Assassine
Sans retenue
Ma dignité
Elle entre
Elle court
Elle sonne
Sonne et résonne
Lutte et tremble
Tremble et maudit
Ces ahuris
Qui me démangent
Et ma chaussette ?
Que devient-elle ?
Il me faut la retrouver !
Je cours
J’accoure
Je hurle
Ma chaussette !
Ma chaussette !
Ma chaussette !
Mes gages, mes gages, mes gages
Molière anxieux me rend ma chaussette
Elle était tombée
Sur le nez
Proéminent
D’un chimpanzé sidaïque
Elle était sale ma chaussette
Elle était triste ma chaussette
Euthanasiée
Contrariée
Elle tremblotait
Sans gare crier
Je dus me résigner
A la suicider
D’une dose létale
Fatale
Fécale
Elle se grisait de moi
Riant aux mille éclats
Frappant son édredon
Elle me fit une scène
Sur scène
Je l’abattis
Face à
Ses
Parents
Meurtris
Didadidada
Chabadabada
Chibadibadou
Bloubloubloubloublou
Dibadibada
Dalida a dit
Dadi à dadou
Doux comme le loup
Loulou doux
Doudou loup
Le loup du doudou doux
De Dalida dit à papa
Pipi de dandy ?
Le dandy se dandine sur Dalida
Qui dit :
Doudou doux
Doux hast
La hase ?
Ou la laie ?
Non !
C’est la douce truie qui trie
Au centre de tri
Les colis plein d’Escherichia coli
De paddy dandy coule
A flot de Dali
Le dédale de Dali dandine le dandy de Dalida
Glouglouglouglouglou
Fait le fou
Et c’est en tripatouillant la ratatouille de couilles de Dali
Que je dis :
Rien ne vaut
La
VIE
L'ennui
Au carrefour
En achetant de l’eau, du poulet froid, des cornichons
Je m’ennuyais
Nous étions tous moins que rien
A faire la queue
Pour acheter de la merde
Le sol était glacial, les caissières glaciales, la monnaie glaciale
Les vigiles n’en parlons pas
Promotion moins quarante pour cent sur l’ennui
Dans la fourmilière
Entre les rayons moches
Et les grosses truies badigeonnées de mascara
Je voulais tout asperger de vide
Jeter un voile pudique sur cette obscénité
Sur ce spectacle sans spectateurs
Sur cette immonde tâche de gras qu’on appelle clients
Puis j’ai serré mes poings
De toutes mes forces
Et j’ai souri
En voyant
La gueule de Médor sur le paquet de Canaillou
S’il savait
Qu’il allait avoir sa Binoche
Tirée à deux millions de bibines
Sur papier glacé
Sur un paquet
De viande séchée, concassée, déshydratée
Chère et même pas bonne
J’ai ri
Et tout le monde me fixait
Et je m’en fichais
L’important
C’est de s’en foutre
Désert
Rien à l’est
Rien à l’ouest
Ni au nord
Ni au sud
Ni au centre
Ni moi-même
Je suis perdu
Au milieu d’une surface plane
Dénuée de toute présence
Humaine
Animale
Matérielle
Même le sable n’existe pas
Je ne sais même plus ce qu’exister veut dire
Désert
Désert
Désert
Désert
Je ne vois plus mes doigts
Je ne sens plus mon corps
Ni mon âme
Je
Pourquoi je ?
Le je n’existe plus
Ici, le rien fusionne avec le rien
Même le rien n’existe pas
Désert
Désert
Désert
Désert
La folie n’existe pas
Le langage n’existe pas
D’ailleurs, je m’en vais me taire
Est-ce ma voix dans ma tête qui me parle ?
A qui suis-je en train de parler ?
Le lecteur existe-t-il ?
Rien
Rien
Rien
Rien
Désert
Le capital
Le grondement sourd des machines qui font pouic
La torpeur matinale des ouvriers dont la Porsche est en leasing
L’odeur du crédit pour maison en kit en banlieue pavillonnaire
Ça m’excite
J’adore ça
Les blagues de fesses
Le bruit des casiers
Le bip de la pointeuse
C’est tip top
C’est extra
Tirer ses huit heures
Ne penser à rien
Même pas au vacarme
Au petit chefaillon
Au contremaître pointilleux, tatillon
L’odeur de la gamelle de macédoine en barquette
Mangée avec des couverts blancs en plastique
Rien n’est plus plat
Banal
Facile
Ecœurant
Que la macédoine en barquette
De marque Bonduelle, elle se mange à la pause, ou, pire,
Sur le pouce, en fin de service
Gamelle
Même les animaux domestiques ne mangent plus dans des gamelles
Le bruit de la machine à café
Des grilles de sudoku
De la vieille Marlboro
La sonnerie de portable qui fait tududududu
Et le petiot, il pousse ?
Il fait ses dents ?
J’adore.
La platitude, c’est sous-coté
Rien ne peut arriver
C’en est presque rassurant
La salle d’attente vers le paradis : une salle de pause d’une
Usine de province quelconque
Fiesta
Mes bouquins ont encore trop picolé
Ils ont fait la fiesta toute la nuit
Je les ai retrouvés
Dans le frigo et sous l’évier
Tartinés de fromage blanc
De fraises et de café
Prévert était tartiné de pâté
Balzac de sirop d’orgeat
Pline l’ancien de daube en sauce
Et Zola de vieux macvin
J’ai tout jeté à la poubelle
Au diable les vieilles idées
Vive internet et la télé
Puis j’ai pleuré
Seul
Recroquevillé
J’ai mangé ma télé
Ça m’a pris quatorze jours
J’ai souffert d’une occlusion intestinale à cause de la parabole
J’ai tout régurgité
Dans ma baignoire
Puis je m’y suis installé
Avec une bonne bd
Un fluide glacial, un truc comme ça
Puis je m’y suis assoupi
Me suis tranché les veines avec ma brosse à dent
Et lavé les dents avec un presse-papier
J’avais l’air fin, j’avais l’air con
Je ne m’étais pas lavé depuis au moins trois
Quatre ans peut-être…
Les services sociaux sont arrivés
Je les ai mangés
Le juge est arrivé
Je l’ai mangé
La prison est arrivée
Je l’ai mangé aussi, mais ça a mis un peu plus de temps
Alors Jésus m’apparut et me dit
Qu’il ne fallait pas manger les gens
Alors je le mangeai
Et le diable m’envoya
En enfer
Où je croupis
Cent siècles durant
En disant : ‘’ ouille ouille ouille, ça brûle ! ‘’
Puis je finis par ressusciter
Sous la forme d’une télé
Chatouillé toute la journée
Une famille nombreuse ne faisant que me contempler
Moi, Narcisse réincarné
J’étais aux anges…
Le cynisme pour les nuls
Le faon fané chenu broute les croûtes pourries
D’un lambeau de cadavre de caddie avarié
Un chacal s’avance vers la vieille Normandie
Guillaume le conquérant torché surgit des blés
Non
Je ne peux me résoudre à cette facilité
Une seule ombre au tableau et tout est dépeuplé
A quoi sert de faire rimer pourries et Normandie
Le vers libre à lui seul, n’est que paresse d’esprit
Et comme je suis fainéant
Je vais pas me casser le cul
A écrire des trucs sensés
Les vers c’est pour les faibles, moi j’étale mes ordures
Sur ces pages
Sans rime
Parce que les rimes ça craint
Passés 1820
Je ne suis pas Rimbaud, pas Verlaine, pas Mike Brandt
Je n’ai oncques talent, aussi je fais des vers libres
Des millions de poètes-poètes font de même
Et on leur donne des prix
Et même de l’argent
J’aime l’argent
Ça permet de se faire obéir, respecter, et de s’acheter
Des choses futiles qu’on range dans des placards sans jamais s’en servir
Je veux être riche et célèbre
Devenir le premier poète à gagner plein de pognon
Soyez donc indulgents
Achetez donc mon livre
Vous irez au paradis
Allez… Allez…
Aller chez Ardisson
Raconter ma vie
Qui n’intéresse personne, même moi je m’en fous de ma vie
Boire du champagne dès le matin
Avoir ma tête à la une de closer
Recevoir des milliers de lettres d’amour par jour
Petite cure de désintox
Petit divorce coûteux en grandes pompes
Petite amante
Petite Rolls Royce
Petit cynisme en toc
Petit changement de style
Petite retraite aux Bahamas, parce que c’est bien vulgaire et tape-à-l’œil
Et me payer
Une galerie
J’y exposerai les pires horreurs que la terre ait pu porter
Et tout le monde trouvera ça beau
Parce qu’il y aura mon nom dessus
Des sandales trouées remplies de chocolat
Des tas de bois puant à un million d’euros
Des monochromes sans couleur
Des rats d’égouts farcis aux quenelles de brochet
Des crottes de nez au pus sur les murs de l’expo
Et monsieur le président ira m’acclamer
Dire que je suis la fierté du paysage artistique français
Les élèves étudieront mes bouses en arts Pla au lycée
On disséquera mon œuvre
Ma personne sera sacrée
Vivant des subventions publiques, mon art dégénéré
Sera si outrancier dans ma galerie privée
Qu’on la fera fermer
Sur ordre du ministre
Et des ahuris ternes crieront à la censure
C’est l’art qu’on assassine ! Le génie qu’on bâillonne !
Et je me réveillerais comme chaque matinée
Dans mon lit croustillant de toiles d’araignées
Mal rasé, endetté, empestant la défaite
Pesant trois cent kilos, sans dents ni même cheveux
Acclamé par les rats
Les punaises
Et mes pieds
Et je rirais
Comme un fou, comme un damné
Oui, je rirais
D’être devenu mon œuvre
MON chef-d’œuvre
Face à mon miroir
Déformé
Chirac et la saucisse
Il était une saucisse
Que dégustait Chirac
Qui se fraya un chemin
Dans son auriculaire
En pénétrant sous son ongle mal coupé
Chirac grossit du doigt
Avant de succomber, terrassé, à une crise d’apoplexie doigtière
Une fois trépassé, on lui coupa le doigt
Et l’on organisa une cérémonie
A Saint-Nicolas du Chardonnet
En l’honneur de son
DOIGT
De son doigt saucissé sortit du condiment
Que Bernadette inquiète se mit à gloutonner
La sauce, incontinente, dans l’Eglise inondée
Se mit à gicler, à voler, à exister
Sous la forme de Dieu, le condiment hurla
Les invités, guère étonnés, face à ce spectacle somme toutes banal
Préféraient lire Paris Match
Des hectolitres jaunâtres sortirent de la bouche du Fils
Signe de la fin des temps
Le dragon terrassait Saint-Michel
Mais les convives regardaient encore ailleurs
Macron décapitait un par un les enfants
Mais personne n’osait regarder
La marque de la bête imposée sur les êtres
L’Eglise s’effondra
La planète explosa
Tous périrent en enfer
Sauf Laurent Ruquier, Nicole Croisille et Bernard Tapie
Au paradis
Leur âme, effrayée par la force du Bien, fut dissoute
Et Dieu se décida à tout recommencer
De A à Z
C’était mieux ainsi…
Moralité : méfiez-vous des saucisses…
Va faire la vaisselle
J’ai mis du
Produit vaisselle
Sur mon éponge
Pour nettoyer
Mes verres à pied
Mais le verre s’est cassé
J’ai saigné
En me coupant
Sur le flanc
De mon poignet
Les secours sont arrivés
Et m’ont transféré
Devant un juge
« Comment ça vous n’avez pas fini votre vaisselle ? »
J’ai tenté
De m’expliquer
Mais n’y suis pas arrivé
En prison
J’ai hurlé
Mais on ne m’a pas écouté
Sorti de prison, j’ai repris ma tâche
En lavant mon verre à pied
Rien à faire
Trop coupant
Je l’ai donc jeté
« Comment ça vous jetez les verres ? Le tri : vous ne connaissez ? »
Et en prison je suis
Retourné
En pleurant
Comme convenu
Je m’y suis tranché les veines
A la claire fontaine
Avec mes propres yeux
A la queue leu leu
On m’a retrouvé sans gêne
A la one again
Et on m’a incinéré
Tout ça pour un verre
A pied
Sardines
Ça sent le poisson dans la boulangerie
C’est pas de ma faute
C’est pas de ma faute
Ça sent le poisson dans la boulangerie
Apportez salades
Et salsifis
On va bénir
Les vielles morues
Qui pourrissent crânement
Sous la tringle à rideau
Une salade niçoise
Un pan bagnat chaud
L’alliance du pain du vin et des maquereaux !
Salade de thon
Sauce mayonnaise
Des anchois bien secs
Des sardines à l’huile
On va saucer tout ça
Comme si demain
L’océan tout entier
Venait à s’évaporer
Mais les boulangers
Ont tout saccagé
Y a plus de sole meunière
Y a plus de bouillabaisse
Que veulent-ils ?
Pourquoi donc ?
Qu’avons-nous donc fait
Pour mériter
Une telle
Absence ?
Et que vivent
Et prospèrent
Les méduses
La poiscaille
Et les salades de crevettes
En été
Comme
En hiver !
Insolation
Rien
Nulle part
Je ne suis rien
Rien n’est plus rien
Le passé est parti
A gauche il fait droite
Et le soleil couvre minuit
Dans un recoin
Mais est-ce bien un recoin ?
De
Non ce n’est peut-être plus ma chambre
Il y a
Il n’y a plus grand-chose
J’ai mal à la tête
Il fait trop chaud en été ici
Je crève de froid
Non
Non
Non
Où ?
Quand ?
Comment ?
Assez !
Il faut que je me repère
Dans cet espace
Contigu
Exigu
Où aussi large que le désert d’Amazonie
Un goût de mercurochrome s’empare de
Ai-je encore une langue ?
Je ne sens plus mes doigts
Ni mon âme
Ce qui reste de mon corps je ne suis même plus sûr de
Oh et puis zut
Allongeons-nous
Couché
Peut-être finirai-je
Par m’orienter
Dieu
Seul Dieu
Fume la moquette
Il est seul notre père
Il est enfumé par les vapeurs d’encens
En enfer
Le bon Dieu
Se languit de moi
Il écrit
A Jésus
Mille mots
Mille plaintes
Salomon
Esther
Et tous ses amis
Iront rejoindre oui-oui
Au pays des jouets
Blasphémer c’est petit
Blasphémer c’est odieux
Je ne blasphème pas
Pourvu que j’en parle
Le bon Dieu dans sa Deudeuch roule à cent kilomètres heure
Il renverse un plot
Le plot l’insulte
Dieu s’excuse auprès du plot
Taratata
Dit le plot vert de rage
Jaloux
Poux
Dieu se moucha
Eternua
Et hurla :
Désolé, c’est encore les allergies au pollen !
Et le plot lui prescrivit des antihistaminiques
Bonheur perdue
Je marche seul, sur le sable de la mer
Ça me permet d’oublier mes malheurs
Je parle beaucoup, mais je pourrai me taire
Le jour ou je n’aurai plus de douleur
Et quand je regarde tous ces gens heureux
Je suis plus que jaloux
J’aimerais vraiment, vraiment être comme eux
Ça me rend plus que fou
Je me regarde, chaque jour dans le miroir
Pour me rappeler que je suis toujours là
En vérité, je n’aime pas trop me voir
Car je suis tellement, tellement laid
J’aurais voulu être parfait
Maintenant je marche seul, seul sous la pluie
Je ferai mieux de rentrer, l’orage ne vas pas tarder
Je suis tout seul, au milieu de la nuit
Et depuis, que je marche ici, rien non rien n’a changé
J’aurais voulu être beau, et avoir une belle peau
J’aimerais flotter sur l’eau, voler comme un oiseau
Je me regarde, chaque jour dans le miroir
Pour me rappeler que je suis toujours là
En vérité, je n’aime pas me voir
Car je suis tellement, tellement laid
J’aurais voulu être parfait
La bavette à l'échalote
Pour prendre feu
Ma maison
J’ai fait cuire
Un bavoir
A l’échalote
J’étais con
Dans les flammes de la passion
Des fruits
Mûrs
Dégoulinants de peinture
Se fracassent sans bruit
Sur ma vieille armoire normande
La bavette devint pâle
Je la retourne sans mot dire
Maudite bavette !
Bavoir !
Torchon !
Ce que vous voudrez !
Je ne suis même plus sûr, maintenant, qu’il s’agisse d’un bavoir
J’ai peut-être trop bu
Trop chanté
Trop dansé
En compagnie
De moi-même
Un buste de Napoléon surnage dans la graisse molle
D’une tartiflette dégarnie
Elle est chauve, maintenant
Elle a beau mettre du minoxidil, ma tartiflette
Elle perd ses poils
Je la console, ma tartiflette
Elle exsude
Je l’appelle Gertrude
Et elle contrepète
Sur un moucheron désossé
Je l’aime
Et elle me le rend bien.
Le 02 juin 2022 à 18:34:22 :
Bonheur perdue
Je marche seul, sur le sable de la mer
Ça me permet d’oublier mes malheurs
Je parle beaucoup, mais je pourrai me taire
Le jour ou je n’aurai plus de douleurEt quand je regarde tous ces gens heureux
Je suis plus que jaloux
J’aimerais vraiment, vraiment être comme eux
Ça me rend plus que fouJe me regarde, chaque jour dans le miroir
Pour me rappeler que je suis toujours là
En vérité, je n’aime pas trop me voir
Car je suis tellement, tellement laid
J’aurais voulu être parfaitMaintenant je marche seul, seul sous la pluie
Je ferai mieux de rentrer, l’orage ne vas pas tarder
Je suis tout seul, au milieu de la nuit
Et depuis, que je marche ici, rien non rien n’a changé
J’aurais voulu être beau, et avoir une belle peau
J’aimerais flotter sur l’eau, voler comme un oiseauJe me regarde, chaque jour dans le miroir
Pour me rappeler que je suis toujours là
En vérité, je n’aime pas me voir
Car je suis tellement, tellement laid
J’aurais voulu être parfait
C'est si triste
Comme quoi, pas besoin d'exhiber toute une panoplie de mots tarabiscotés pour émoustiller les sens du lecteur
C'est simple, c'est beau, c'est propre
Didon mon dindon
J’aime les dindons
Lorsqu’ils torturent des écrevisses
Les restes de tomate flétrissent
Et moi je riz
Aux éclats
De chocolat
La bouillie du compost est amère
Et seuls les rats prolifèrent
Sur le terreau de nos amours perdus
Allant à rebours
Des contours de ta peau meurtrie
Par le vent d’Ouest
Je me cisaille
Les veines
Auriculaires
Avec les glaires
De mes bourreaux
L’asymétrie verbale de nos échanges épistolaires
Me dépite
Me dégoûte
Et m’épate
Au pesto
S’égouttent
Sur le mur désenchanté
De ma conscience molle
J’ai dix ans
J’ai vingt ans
Chaque année me ramène au compost souterrain
Qui claquebaude en toute innocence
JE NE VEUX PAS MOURIR
Je suis immortel
Mon âme est asséchée par les flux et reflux de COMPOST
Le dentiste me toise
Il m’inonde de moqueries
De sa main de son glaive
Il veut me trépasser
Non
Je n’irai pas chez le dentiste
J’aime mes dents
De traviole
J’aime mon enveloppe charnelle
Et je tuerai pour tuer
Plus que mourir pour mieux crever
Non
Non
NON
Il n’est pas question, dindon sacré
Mon dindon
Seul animal sacré
De te laisser dans cette cour
Sur cette chaise
C’est pourquoi
Afin de ne plus faire qu’un
Afin d’entrer en communion
Ta chair ma chair
Je vais
Te faire cuire au four
Avec amour
J’arroserai ta chair de jus de cuisson
Aux petits oignons je dégusterai tes membres engourdis
Et c’est sur une assiette
Didon mon dindon
Que ta plus belle heure sonnera
Tu iras au paradis
Didon
Dieu te pardonnera toutes tes conneries
Didon
Et tu seras heureux
Dans mon gosier
Et tu seras heureux
Didon
Lorsque tu retourneras à la terre
Poussière de dindon
Tu retourneras poussière de dindon
Dindon
Dindon
Oh mon dindon
Le 02 juin 2022 à 18:35:40 :
Le 02 juin 2022 à 18:34:22 :
Bonheur perdue
Je marche seul, sur le sable de la mer
Ça me permet d’oublier mes malheurs
Je parle beaucoup, mais je pourrai me taire
Le jour ou je n’aurai plus de douleurEt quand je regarde tous ces gens heureux
Je suis plus que jaloux
J’aimerais vraiment, vraiment être comme eux
Ça me rend plus que fouJe me regarde, chaque jour dans le miroir
Pour me rappeler que je suis toujours là
En vérité, je n’aime pas trop me voir
Car je suis tellement, tellement laid
J’aurais voulu être parfaitMaintenant je marche seul, seul sous la pluie
Je ferai mieux de rentrer, l’orage ne vas pas tarder
Je suis tout seul, au milieu de la nuit
Et depuis, que je marche ici, rien non rien n’a changé
J’aurais voulu être beau, et avoir une belle peau
J’aimerais flotter sur l’eau, voler comme un oiseauJe me regarde, chaque jour dans le miroir
Pour me rappeler que je suis toujours là
En vérité, je n’aime pas me voir
Car je suis tellement, tellement laid
J’aurais voulu être parfaitC'est si triste
Comme quoi, pas besoin d'exhiber toute une panoplie de mots tarabiscotés pour émoustiller les sens du lecteur
C'est simple, c'est beau, c'est propre
j'en ai trop
j'ai résumé ma vie de merde à cause de ma malchance l'ami...