Ici on écrit des poèmes :oui:

Spiritusanctum
2022-06-02 18:28:39

C'est parti :noel:

Petit pâté

Tu n’as ni goût
Ni couleur
Mais ton odeur
M’écœure

Petit pâté

Tu ressembles à un croisement
Entre une déjection canine
Et un tas de rien au vide

Petit pâté

Ton prix
99 centimes les 400 grammes
Me fait douter
Que tu t’apparentes à de la viande

Petit pâté

C’est pourquoi
Après t’avoir bêtement acheté
Je vais

Petit pâté

Te délivrer

En te mettant
Tout doucement
Bien au chaud
Sans te brusquer

Petit pâté

Dans ton habitat naturel
Ou tu ne seras pas dépaysé

Petit pâté

Oui

Petit pâté

C’est

Petit pâté

Dans cette poubelle que je vais te déposer

Spiritusanctum
2022-06-02 18:28:59

Echo

Le bruit des bottes
S’amplifie
Il résonne

Echo
Echo
Echo

Il sonne midi
Comme sur les ptères
De ma phtisie

Bachi bouzouk
Boite de cassoulet avarié
J’amplifie
TOUT
Tout ce qui me sert
Et me dessert
Ajoute
A mes yeux
Un parfum
Délicieux
De noisette

Noisette salée
Amère
Sucrée
Noisette au goût de noisette

Il n’y a plus de fruits
Sur cet arbre qui a pourri
Entre tes lèvres
De biche morte

Le cigare au bord des narines
Comme dévié de sa trajectoire
Un excrément putrescible
Rebondit sur mon ciboire

L’hostie ostensiblement nulle
Sans âme
Sans rien

Pénètre avec effraction entre les deux boudins
Qui te servent de doigts

Tu es grosse
Ma noisette
Tu es laide
Ma noisette

Mais je te dévorerai
Lorsque sur ce qui reste de cette planète
Je devrais
Me contenter
De ta chair
De ta coque
De ton contenu fade décrié à raison par les cuistres

Une églantine
Est ta rivale
Mais l’églantine
Se mange mal

Aussi
Ma noisette
J’amplifie ma requête
Je te veux
Sur ma langue
Lorsque la peste
La faim
La guerre
Seront partout
Autour
De
Nous

Spiritusanctum
2022-06-02 18:29:20

Ma paire de chaussettes

Une lavette
Sur la coquette
Ma barbichette
Est aux toilettes

Sur ma chaussette
Au bal musette
J’ai glissé sur
Une raquette

Ette
Ette
Ette
Eté
Printemps
Automne
Même pas l’hiver !

Combien de temps ?
Combien de cris
Déchirants
Lancinants
Eparpilleront
La voûte céleste ?

Je me languis
Sur mon lit dur
D’organdi

Une feuille percée
Sur ma peau gercée
Criblée de larmes
Assassine
Sans retenue
Ma dignité

Elle entre
Elle court
Elle sonne
Sonne et résonne

Lutte et tremble
Tremble et maudit
Ces ahuris
Qui me démangent

Et ma chaussette ?
Que devient-elle ?
Il me faut la retrouver !

Je cours
J’accoure
Je hurle

Ma chaussette !
Ma chaussette !
Ma chaussette !

Mes gages, mes gages, mes gages

Molière anxieux me rend ma chaussette
Elle était tombée
Sur le nez
Proéminent
D’un chimpanzé sidaïque

Elle était sale ma chaussette
Elle était triste ma chaussette

Euthanasiée
Contrariée
Elle tremblotait
Sans gare crier

Je dus me résigner
A la suicider
D’une dose létale
Fatale
Fécale

Elle se grisait de moi
Riant aux mille éclats
Frappant son édredon
Elle me fit une scène

Sur scène

Je l’abattis
Face à
Ses
Parents
Meurtris

Spiritusanctum
2022-06-02 18:29:39

Didadidada

Chabadabada
Chibadibadou
Bloubloubloubloublou
Dibadibada

Dalida a dit
Dadi à dadou
Doux comme le loup
Loulou doux
Doudou loup

Le loup du doudou doux
De Dalida dit à papa
Pipi de dandy ?

Le dandy se dandine sur Dalida
Qui dit :

Doudou doux
Doux hast

La hase ?
Ou la laie ?

Non !

C’est la douce truie qui trie
Au centre de tri
Les colis plein d’Escherichia coli
De paddy dandy coule
A flot de Dali

Le dédale de Dali dandine le dandy de Dalida

Glouglouglouglouglou

Fait le fou

Et c’est en tripatouillant la ratatouille de couilles de Dali
Que je dis :

Rien ne vaut

La

VIE

Spiritusanctum
2022-06-02 18:29:55

Allez, faites pas vos timides :noel:

Spiritusanctum
2022-06-02 18:30:16

L'ennui

Au carrefour
En achetant de l’eau, du poulet froid, des cornichons
Je m’ennuyais

Nous étions tous moins que rien
A faire la queue
Pour acheter de la merde

Le sol était glacial, les caissières glaciales, la monnaie glaciale
Les vigiles n’en parlons pas

Promotion moins quarante pour cent sur l’ennui
Dans la fourmilière
Entre les rayons moches
Et les grosses truies badigeonnées de mascara
Je voulais tout asperger de vide

Jeter un voile pudique sur cette obscénité
Sur ce spectacle sans spectateurs
Sur cette immonde tâche de gras qu’on appelle clients

Puis j’ai serré mes poings
De toutes mes forces
Et j’ai souri
En voyant
La gueule de Médor sur le paquet de Canaillou

S’il savait
Qu’il allait avoir sa Binoche
Tirée à deux millions de bibines
Sur papier glacé
Sur un paquet
De viande séchée, concassée, déshydratée
Chère et même pas bonne
J’ai ri

Et tout le monde me fixait
Et je m’en fichais
L’important
C’est de s’en foutre

Spiritusanctum
2022-06-02 18:30:34

Désert

Rien à l’est
Rien à l’ouest
Ni au nord
Ni au sud
Ni au centre
Ni moi-même

Je suis perdu
Au milieu d’une surface plane
Dénuée de toute présence
Humaine
Animale
Matérielle

Même le sable n’existe pas
Je ne sais même plus ce qu’exister veut dire

Désert
Désert
Désert
Désert

Je ne vois plus mes doigts
Je ne sens plus mon corps
Ni mon âme

Je
Pourquoi je ?
Le je n’existe plus
Ici, le rien fusionne avec le rien
Même le rien n’existe pas

Désert
Désert
Désert
Désert

La folie n’existe pas
Le langage n’existe pas
D’ailleurs, je m’en vais me taire
Est-ce ma voix dans ma tête qui me parle ?

A qui suis-je en train de parler ?
Le lecteur existe-t-il ?
Rien
Rien
Rien
Rien

Désert

Spiritusanctum
2022-06-02 18:31:00

Le capital

Le grondement sourd des machines qui font pouic
La torpeur matinale des ouvriers dont la Porsche est en leasing
L’odeur du crédit pour maison en kit en banlieue pavillonnaire
Ça m’excite
J’adore ça

Les blagues de fesses
Le bruit des casiers
Le bip de la pointeuse
C’est tip top
C’est extra

Tirer ses huit heures
Ne penser à rien
Même pas au vacarme
Au petit chefaillon
Au contremaître pointilleux, tatillon

L’odeur de la gamelle de macédoine en barquette
Mangée avec des couverts blancs en plastique

Rien n’est plus plat
Banal
Facile
Ecœurant
Que la macédoine en barquette

De marque Bonduelle, elle se mange à la pause, ou, pire,
Sur le pouce, en fin de service

Gamelle

Même les animaux domestiques ne mangent plus dans des gamelles

Le bruit de la machine à café
Des grilles de sudoku
De la vieille Marlboro
La sonnerie de portable qui fait tududududu

Et le petiot, il pousse ?
Il fait ses dents ?

J’adore.
La platitude, c’est sous-coté
Rien ne peut arriver
C’en est presque rassurant

La salle d’attente vers le paradis : une salle de pause d’une
Usine de province quelconque

Spiritusanctum
2022-06-02 18:31:20

Fiesta

Mes bouquins ont encore trop picolé
Ils ont fait la fiesta toute la nuit
Je les ai retrouvés
Dans le frigo et sous l’évier
Tartinés de fromage blanc
De fraises et de café

Prévert était tartiné de pâté
Balzac de sirop d’orgeat
Pline l’ancien de daube en sauce
Et Zola de vieux macvin

J’ai tout jeté à la poubelle
Au diable les vieilles idées
Vive internet et la télé

Puis j’ai pleuré
Seul
Recroquevillé

J’ai mangé ma télé

Ça m’a pris quatorze jours

J’ai souffert d’une occlusion intestinale à cause de la parabole
J’ai tout régurgité
Dans ma baignoire

Puis je m’y suis installé
Avec une bonne bd
Un fluide glacial, un truc comme ça
Puis je m’y suis assoupi
Me suis tranché les veines avec ma brosse à dent
Et lavé les dents avec un presse-papier
J’avais l’air fin, j’avais l’air con
Je ne m’étais pas lavé depuis au moins trois
Quatre ans peut-être…

Les services sociaux sont arrivés
Je les ai mangés
Le juge est arrivé
Je l’ai mangé
La prison est arrivée
Je l’ai mangé aussi, mais ça a mis un peu plus de temps

Alors Jésus m’apparut et me dit
Qu’il ne fallait pas manger les gens
Alors je le mangeai
Et le diable m’envoya
En enfer
Où je croupis
Cent siècles durant
En disant : ‘’ ouille ouille ouille, ça brûle ! ‘’

Puis je finis par ressusciter
Sous la forme d’une télé
Chatouillé toute la journée
Une famille nombreuse ne faisant que me contempler
Moi, Narcisse réincarné
J’étais aux anges…

Spiritusanctum
2022-06-02 18:31:49

Le cynisme pour les nuls

Le faon fané chenu broute les croûtes pourries
D’un lambeau de cadavre de caddie avarié
Un chacal s’avance vers la vieille Normandie
Guillaume le conquérant torché surgit des blés

Non

Je ne peux me résoudre à cette facilité
Une seule ombre au tableau et tout est dépeuplé
A quoi sert de faire rimer pourries et Normandie
Le vers libre à lui seul, n’est que paresse d’esprit

Et comme je suis fainéant
Je vais pas me casser le cul
A écrire des trucs sensés

Les vers c’est pour les faibles, moi j’étale mes ordures
Sur ces pages
Sans rime
Parce que les rimes ça craint
Passés 1820

Je ne suis pas Rimbaud, pas Verlaine, pas Mike Brandt
Je n’ai oncques talent, aussi je fais des vers libres

Des millions de poètes-poètes font de même
Et on leur donne des prix
Et même de l’argent

J’aime l’argent

Ça permet de se faire obéir, respecter, et de s’acheter
Des choses futiles qu’on range dans des placards sans jamais s’en servir

Je veux être riche et célèbre
Devenir le premier poète à gagner plein de pognon

Soyez donc indulgents

Achetez donc mon livre

Vous irez au paradis

Allez… Allez…

Aller chez Ardisson
Raconter ma vie
Qui n’intéresse personne, même moi je m’en fous de ma vie

Boire du champagne dès le matin
Avoir ma tête à la une de closer
Recevoir des milliers de lettres d’amour par jour

Petite cure de désintox
Petit divorce coûteux en grandes pompes
Petite amante
Petite Rolls Royce
Petit cynisme en toc
Petit changement de style
Petite retraite aux Bahamas, parce que c’est bien vulgaire et tape-à-l’œil

Et me payer
Une galerie

J’y exposerai les pires horreurs que la terre ait pu porter
Et tout le monde trouvera ça beau
Parce qu’il y aura mon nom dessus

Des sandales trouées remplies de chocolat
Des tas de bois puant à un million d’euros
Des monochromes sans couleur
Des rats d’égouts farcis aux quenelles de brochet
Des crottes de nez au pus sur les murs de l’expo

Et monsieur le président ira m’acclamer
Dire que je suis la fierté du paysage artistique français
Les élèves étudieront mes bouses en arts Pla au lycée
On disséquera mon œuvre
Ma personne sera sacrée

Vivant des subventions publiques, mon art dégénéré
Sera si outrancier dans ma galerie privée
Qu’on la fera fermer
Sur ordre du ministre

Et des ahuris ternes crieront à la censure
C’est l’art qu’on assassine ! Le génie qu’on bâillonne !

Et je me réveillerais comme chaque matinée
Dans mon lit croustillant de toiles d’araignées
Mal rasé, endetté, empestant la défaite
Pesant trois cent kilos, sans dents ni même cheveux
Acclamé par les rats
Les punaises
Et mes pieds

Et je rirais
Comme un fou, comme un damné
Oui, je rirais
D’être devenu mon œuvre
MON chef-d’œuvre
Face à mon miroir
Déformé

Spiritusanctum
2022-06-02 18:32:09

Chirac et la saucisse

Il était une saucisse
Que dégustait Chirac
Qui se fraya un chemin
Dans son auriculaire
En pénétrant sous son ongle mal coupé

Chirac grossit du doigt
Avant de succomber, terrassé, à une crise d’apoplexie doigtière

Une fois trépassé, on lui coupa le doigt
Et l’on organisa une cérémonie
A Saint-Nicolas du Chardonnet
En l’honneur de son

DOIGT

De son doigt saucissé sortit du condiment
Que Bernadette inquiète se mit à gloutonner
La sauce, incontinente, dans l’Eglise inondée
Se mit à gicler, à voler, à exister
Sous la forme de Dieu, le condiment hurla
Les invités, guère étonnés, face à ce spectacle somme toutes banal
Préféraient lire Paris Match
Des hectolitres jaunâtres sortirent de la bouche du Fils
Signe de la fin des temps
Le dragon terrassait Saint-Michel
Mais les convives regardaient encore ailleurs

Macron décapitait un par un les enfants
Mais personne n’osait regarder

La marque de la bête imposée sur les êtres
L’Eglise s’effondra
La planète explosa
Tous périrent en enfer
Sauf Laurent Ruquier, Nicole Croisille et Bernard Tapie

Au paradis
Leur âme, effrayée par la force du Bien, fut dissoute
Et Dieu se décida à tout recommencer
De A à Z

C’était mieux ainsi…

Moralité : méfiez-vous des saucisses…

Spiritusanctum
2022-06-02 18:32:49

Va faire la vaisselle

J’ai mis du
Produit vaisselle
Sur mon éponge
Pour nettoyer
Mes verres à pied

Mais le verre s’est cassé
J’ai saigné
En me coupant
Sur le flanc
De mon poignet

Les secours sont arrivés
Et m’ont transféré
Devant un juge

« Comment ça vous n’avez pas fini votre vaisselle ? »

J’ai tenté
De m’expliquer
Mais n’y suis pas arrivé

En prison
J’ai hurlé
Mais on ne m’a pas écouté

Sorti de prison, j’ai repris ma tâche
En lavant mon verre à pied

Rien à faire
Trop coupant
Je l’ai donc jeté

« Comment ça vous jetez les verres ? Le tri : vous ne connaissez ? »

Et en prison je suis
Retourné
En pleurant
Comme convenu

Je m’y suis tranché les veines
A la claire fontaine
Avec mes propres yeux
A la queue leu leu
On m’a retrouvé sans gêne
A la one again
Et on m’a incinéré
Tout ça pour un verre

A pied

Spiritusanctum
2022-06-02 18:33:06

Sardines

Ça sent le poisson dans la boulangerie
C’est pas de ma faute
C’est pas de ma faute

Ça sent le poisson dans la boulangerie
Apportez salades
Et salsifis

On va bénir
Les vielles morues
Qui pourrissent crânement
Sous la tringle à rideau

Une salade niçoise
Un pan bagnat chaud
L’alliance du pain du vin et des maquereaux !

Salade de thon
Sauce mayonnaise
Des anchois bien secs
Des sardines à l’huile

On va saucer tout ça
Comme si demain
L’océan tout entier
Venait à s’évaporer

Mais les boulangers
Ont tout saccagé
Y a plus de sole meunière
Y a plus de bouillabaisse

Que veulent-ils ?
Pourquoi donc ?
Qu’avons-nous donc fait
Pour mériter
Une telle
Absence ?

Et que vivent
Et prospèrent
Les méduses
La poiscaille
Et les salades de crevettes
En été
Comme
En hiver !

Spiritusanctum
2022-06-02 18:33:30

Insolation

Rien
Nulle part
Je ne suis rien
Rien n’est plus rien
Le passé est parti
A gauche il fait droite
Et le soleil couvre minuit

Dans un recoin
Mais est-ce bien un recoin ?
De
Non ce n’est peut-être plus ma chambre
Il y a
Il n’y a plus grand-chose
J’ai mal à la tête
Il fait trop chaud en été ici
Je crève de froid
Non
Non
Non

Où ?
Quand ?
Comment ?

Assez !

Il faut que je me repère
Dans cet espace
Contigu
Exigu

Où aussi large que le désert d’Amazonie

Un goût de mercurochrome s’empare de
Ai-je encore une langue ?

Je ne sens plus mes doigts
Ni mon âme
Ce qui reste de mon corps je ne suis même plus sûr de

Oh et puis zut
Allongeons-nous
Couché
Peut-être finirai-je
Par m’orienter

Spiritusanctum
2022-06-02 18:33:58

Dieu

Seul Dieu
Fume la moquette
Il est seul notre père
Il est enfumé par les vapeurs d’encens

En enfer
Le bon Dieu
Se languit de moi

Il écrit
A Jésus
Mille mots
Mille plaintes

Salomon
Esther
Et tous ses amis
Iront rejoindre oui-oui
Au pays des jouets

Blasphémer c’est petit
Blasphémer c’est odieux
Je ne blasphème pas
Pourvu que j’en parle

Le bon Dieu dans sa Deudeuch roule à cent kilomètres heure
Il renverse un plot
Le plot l’insulte

Dieu s’excuse auprès du plot

Taratata
Dit le plot vert de rage

Jaloux
Poux

Dieu se moucha
Eternua
Et hurla :
Désolé, c’est encore les allergies au pollen !

Et le plot lui prescrivit des antihistaminiques

Xertias
2022-06-02 18:34:22

Bonheur perdue
Je marche seul, sur le sable de la mer
Ça me permet d’oublier mes malheurs
Je parle beaucoup, mais je pourrai me taire
Le jour ou je n’aurai plus de douleur

Et quand je regarde tous ces gens heureux
Je suis plus que jaloux
J’aimerais vraiment, vraiment être comme eux
Ça me rend plus que fou

Je me regarde, chaque jour dans le miroir
Pour me rappeler que je suis toujours là
En vérité, je n’aime pas trop me voir
Car je suis tellement, tellement laid
J’aurais voulu être parfait

Maintenant je marche seul, seul sous la pluie
Je ferai mieux de rentrer, l’orage ne vas pas tarder
Je suis tout seul, au milieu de la nuit
Et depuis, que je marche ici, rien non rien n’a changé
J’aurais voulu être beau, et avoir une belle peau
J’aimerais flotter sur l’eau, voler comme un oiseau

Je me regarde, chaque jour dans le miroir
Pour me rappeler que je suis toujours là
En vérité, je n’aime pas me voir
Car je suis tellement, tellement laid
J’aurais voulu être parfait

Spiritusanctum
2022-06-02 18:34:27

La bavette à l'échalote

Pour prendre feu
Ma maison
J’ai fait cuire
Un bavoir
A l’échalote
J’étais con

Dans les flammes de la passion
Des fruits
Mûrs
Dégoulinants de peinture
Se fracassent sans bruit
Sur ma vieille armoire normande

La bavette devint pâle
Je la retourne sans mot dire

Maudite bavette !
Bavoir !
Torchon !
Ce que vous voudrez !

Je ne suis même plus sûr, maintenant, qu’il s’agisse d’un bavoir

J’ai peut-être trop bu
Trop chanté
Trop dansé
En compagnie
De moi-même

Un buste de Napoléon surnage dans la graisse molle
D’une tartiflette dégarnie

Elle est chauve, maintenant
Elle a beau mettre du minoxidil, ma tartiflette
Elle perd ses poils

Je la console, ma tartiflette
Elle exsude
Je l’appelle Gertrude
Et elle contrepète
Sur un moucheron désossé

Je l’aime
Et elle me le rend bien.

Spiritusanctum
2022-06-02 18:35:40

Le 02 juin 2022 à 18:34:22 :
Bonheur perdue
Je marche seul, sur le sable de la mer
Ça me permet d’oublier mes malheurs
Je parle beaucoup, mais je pourrai me taire
Le jour ou je n’aurai plus de douleur

Et quand je regarde tous ces gens heureux
Je suis plus que jaloux
J’aimerais vraiment, vraiment être comme eux
Ça me rend plus que fou

Je me regarde, chaque jour dans le miroir
Pour me rappeler que je suis toujours là
En vérité, je n’aime pas trop me voir
Car je suis tellement, tellement laid
J’aurais voulu être parfait

Maintenant je marche seul, seul sous la pluie
Je ferai mieux de rentrer, l’orage ne vas pas tarder
Je suis tout seul, au milieu de la nuit
Et depuis, que je marche ici, rien non rien n’a changé
J’aurais voulu être beau, et avoir une belle peau
J’aimerais flotter sur l’eau, voler comme un oiseau

Je me regarde, chaque jour dans le miroir
Pour me rappeler que je suis toujours là
En vérité, je n’aime pas me voir
Car je suis tellement, tellement laid
J’aurais voulu être parfait

C'est si triste :snif:

Comme quoi, pas besoin d'exhiber toute une panoplie de mots tarabiscotés pour émoustiller les sens du lecteur :oui:

C'est simple, c'est beau, c'est propre :ok:

Spiritusanctum
2022-06-02 18:36:08

Didon mon dindon

J’aime les dindons
Lorsqu’ils torturent des écrevisses
Les restes de tomate flétrissent
Et moi je riz

Aux éclats
De chocolat

La bouillie du compost est amère
Et seuls les rats prolifèrent
Sur le terreau de nos amours perdus

Allant à rebours
Des contours de ta peau meurtrie
Par le vent d’Ouest

Je me cisaille
Les veines
Auriculaires
Avec les glaires
De mes bourreaux

L’asymétrie verbale de nos échanges épistolaires
Me dépite
Me dégoûte
Et m’épate
Au pesto
S’égouttent
Sur le mur désenchanté
De ma conscience molle

J’ai dix ans
J’ai vingt ans
Chaque année me ramène au compost souterrain
Qui claquebaude en toute innocence

JE NE VEUX PAS MOURIR

Je suis immortel
Mon âme est asséchée par les flux et reflux de COMPOST

Le dentiste me toise
Il m’inonde de moqueries
De sa main de son glaive
Il veut me trépasser

Non

Je n’irai pas chez le dentiste

J’aime mes dents
De traviole
J’aime mon enveloppe charnelle
Et je tuerai pour tuer
Plus que mourir pour mieux crever

Non

Non

NON

Il n’est pas question, dindon sacré

Mon dindon

Seul animal sacré

De te laisser dans cette cour
Sur cette chaise

C’est pourquoi

Afin de ne plus faire qu’un
Afin d’entrer en communion
Ta chair ma chair
Je vais
Te faire cuire au four
Avec amour

J’arroserai ta chair de jus de cuisson
Aux petits oignons je dégusterai tes membres engourdis
Et c’est sur une assiette
Didon mon dindon
Que ta plus belle heure sonnera
Tu iras au paradis
Didon
Dieu te pardonnera toutes tes conneries
Didon
Et tu seras heureux
Dans mon gosier
Et tu seras heureux
Didon
Lorsque tu retourneras à la terre

Poussière de dindon
Tu retourneras poussière de dindon

Dindon

Dindon

Oh mon dindon

Xertias
2022-06-02 18:36:21

Le 02 juin 2022 à 18:35:40 :

Le 02 juin 2022 à 18:34:22 :
Bonheur perdue
Je marche seul, sur le sable de la mer
Ça me permet d’oublier mes malheurs
Je parle beaucoup, mais je pourrai me taire
Le jour ou je n’aurai plus de douleur

Et quand je regarde tous ces gens heureux
Je suis plus que jaloux
J’aimerais vraiment, vraiment être comme eux
Ça me rend plus que fou

Je me regarde, chaque jour dans le miroir
Pour me rappeler que je suis toujours là
En vérité, je n’aime pas trop me voir
Car je suis tellement, tellement laid
J’aurais voulu être parfait

Maintenant je marche seul, seul sous la pluie
Je ferai mieux de rentrer, l’orage ne vas pas tarder
Je suis tout seul, au milieu de la nuit
Et depuis, que je marche ici, rien non rien n’a changé
J’aurais voulu être beau, et avoir une belle peau
J’aimerais flotter sur l’eau, voler comme un oiseau

Je me regarde, chaque jour dans le miroir
Pour me rappeler que je suis toujours là
En vérité, je n’aime pas me voir
Car je suis tellement, tellement laid
J’aurais voulu être parfait

C'est si triste :snif:

Comme quoi, pas besoin d'exhiber toute une panoplie de mots tarabiscotés pour émoustiller les sens du lecteur :oui:

C'est simple, c'est beau, c'est propre :ok:

j'en ai trop

j'ai résumé ma vie de merde à cause de ma malchance l'ami...

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