00 h 18 : l’assaut de la BRI
A 22 h 15, la première équipe de la BRI arrive sur place et relève les fonctionnaires de la BAC. Les hommes d’élite de la préfecture de police « nettoient » le rez-de-chaussée en contrôlant chaque survivant, dont ils redoutent qu’ils soient « piégés ». Une demi-heure plus tard, le RAID arrive sur place. Les deux colonnes de la BRI montent à l’étage. A chaque porte de toilette ouverte, des dizaines d’otages agglutinés sortent en courant. Certains descendent des faux plafonds où ils s’étaient réfugiés.
Vers 23 h 15, les policiers arrivent devant le couloir au fond duquel sont retranchés les deux terroristes. Derrière la porte, au moins une dizaine d’otages ont été disposés contre les portes et les fenêtres en guise de boucliers humains. Les terroristes font communiquer aux policiers des numéros de téléphone d’otages pour engager des négociations.
Le premier contact est établi à 23 h 27. Une survivante rapporte les revendications des terroristes :
« Je veux que vous enleviez vos armées, je veux un papier, et un papier signé qui le prouve, il est 23 h 32, si dans cinq minutes je n’ai rien, à 23 h 37 je tue un otage et je le balance par la fenêtre. »
Un cinquième contact est établi à 0 h 18 : il s’agit en réalité d’un appel de diversion qui donne le départ de l’assaut. Il va durer cinq minutes.
Protégée derrière un bouclier Ramsès, la colonne de la BRI progresse vers les assaillants, retranchés au fond du couloir derrière le coude du « L ». Les otages sont exfiltrés en rampant au sol. Aucun ne sera tué. Le Ramsès reçoit vingt-sept impacts. Touché mortellement par deux tirs, le premier terroriste, Foued Mohamed-Aggad, déclenche sa ceinture explosive, soufflant son complice, Ismaël Mostefaï, criblé de boulons. La prise d’otages du Bataclan a fait 90 victimes, et plusieurs centaines de blessés. Les trois attaques simultanées qui ont endeuillé la France cette nuit-là ont fait 130 morts.