[...]
Dimanche 18 juillet, une chaleur écrasante s’abat sur Tarascon. Axel, un jeune du quartier, a passé la matinée avec un copain à rechercher Romain. Il est bientôt 13 h lorsqu’il passe devant la maison d’Arthur André. Le schizophrène se tient devant sa porte : « Eh, les jeunes, ça vous dirait de gagner un peu de pognon ? hèle-t-il. Venez donc nettoyer ma maison. »
Axel connaît l’instabilité de son voisin, mais il ne travaille pas et gagner un petit billet ne serait pas de trop. Les deux amis entrent dans cette maison, lugubre. Arthur est toujours aussi étrange. D’abord il propose un morceau de gâteau, « fait maison » dit-il. Tout le monde refuse. Puis il s’installe sur la table de sa cuisine et se met à manipuler une tronçonneuse, neuve, qu’il tente de monter, sans y parvenir.
Rapidement, la serpillière qu’utilise Axel est trop sale pour être utilisée. Il monte à l’étage pour la frotter dans la baignoire. Le jeune ouvre la porte de la salle de bains. Devant lui une bâche noire, recouvre une forme ressemblant à un corps humain. Il y a du sang partout et des mouches. Axel comprend. Il vient de découvrir la victime d’un homicide.
Le jeune homme inspire un grand coup. Il ne doit pas paniquer. Si Arthur se rendait compte du moindre changement dans son comportement, nul ne sait comment il pourrait réagir. Axel frotte sa serpillière aussi vite que possible, redescend et reprend son ménage, comme si de rien n’était. Arthur André a bien vu le jeune monter dans la salle d’eau. Il s’approche alors de lui : « Tu gardes ça pour toi, sinon toi ou ton pote vous y passez ! » menace-t-il avec son regard froid. « Ne t’inquiète pas, ce ne sont pas mes affaires », bredouille Axel.
Il est maintenant 21 h. Axel réussit à quitter cette maison de l’horreur, vivant. Il compose le 17. Il évoque un « homicide », « un corps », « un mort ». La police semble ne pas le croire. La première patrouille ne viendra sur place qu’à 23 heures.
[...]