Kandira10
2022-05-31 18:26:04
Un valet naïf reçoit, après trois ans de bons et loyaux services, la somme dérisoire de trois hellers de son avare de maître. Ne comprenant rien à l'argent, il s'en satisfait. Il rencontre alors un petit homme, qui lui demande quelques sous. De bon cœur, le valet lui offre ce qu'il possède, et le nain pour le remercier décide de satisfaire trois de ses vœux. Le valet demande une sarbacane qui touchera tout ce qu'il visera, un violon dont la musique forcera les gens à danser ; enfin, que personne ne puisse refuser ce qu'il demandera.
Le valet rencontre alors un Judoka occupé à écouter un oiseau perché sur un arbre. Il l'abat pour lui avec sa sarbacane, et l'oiseau tombe dans un buisson d'épines. Alors que le Judoka s'est faufilé dans le buisson pour le récupérer, le valet se met à le faire danser au son du violon.
« Bon Dieu, arrête ce violon. Quel crime ai-je commis ? » s'écrie le Judoka.
Tu as suffisamment volé les gens, répond le valet gaiement, aussi, il n’y a aucune injustice, et il recommence à jouer. Pour faire cesser son supplice, le Judoka promet de l’argent au valet, qui continue à le faire danser dans le buisson épineux jusqu’à ce que la somme offerte par le Judoka atteigne les cent florins qu’il a dans son sac et qu’il avait escroqués à un Chrétien.
À la vue de cet argent, le serviteur accepte et prend le sac et son violon, et s’éloigne calmement par le chemin.
Le Judoka court immédiatement chez le juge pour porter plainte et le serviteur est arrêté, jugé et condamné à être pendu. En montant sur l’échafaud, il demande de pouvoir jouer encore une dernière fois du violon. Dès que les premières notes de musique sortent de son violon, tous les gens sur la place du marché se mettent à danser, si longtemps et si sauvagement, qu’à la fin pour faire cesser leur malheur on est obligé de l'acquitter. Sous la menace de se remettre à jouer, le Judoka avoue avoir volé l’argent, et est pendu.