Je suis un homme blanc , hetero fidèle à ma femme (monogamme) et heureux avec tout ça malgré de gros problèmes de santé.
Je suis né dans les années 80 en banlieue dite "chaude " / "difficile " /"défavorisée " / " a urbaniser" / "Z.E.P" /"Z.U.P" / insérez un adjectif de novlangue pour ne pas nommer la chose par son véritable nom.
Difficile de s'intègrer a l'école, quand les trois quarts des élèves vous racket, vous frappe , vous insulte etc... et j'en passe.
Ces écoles qui portent fièrement les noms de grands écrivains ou politiciens toujours de gauche .
Au niveau personnel ma jeunesse n'était donc pas paradisiaque :
Père Alcoolique, violent, au R.M.I (l'ancêtre du R.S.A) et à moitié zinzin, (Repose en paix le vieux je t'en veux pas va, t'as fait ce que t'as pu...)
La pauvreté, les fins de mois qui commencent le 12, les assiettes vides , les assistantes sociales, les avis d'expulsions, les cafards, les voitures brûlées, du harcèlement scolaire , du harcèlement "au quartier " mais aussi dans le bus et parfois en ville... ont amené une descolarisation précoce, ajoutez des soucis de santé de plus en plus importants au point a présent de me laisser pour "handicapé"
Pour couronner, une famille bizarre, des suicides , des fous...
Bref: une véritable vie de mâle blanc privilégié !
C'est sans doutes ce qui m'a poussé a être un petit peu nostalgique de la France, et du monde d'avant au fil des années.
Pas forcément des années 80 car c'est vraiment là où ça a commencé à sentir la merde (coucou la nouvelle gauche, le sida, le fric, les drogues de plus en plus dures, l'ultra violence, touche pas à mon pote, le débuts des attentats et agressions en masse et au quotidien... etc.)
Pourtant... pourtant... en comparaison a ce monde de fou dans lequel nous sommes plongé en ce moment, ces années 80 paraissent fantastiques !
Les premiers vrais beaux jeux vidéos, des œuvres d'art au pixel prêt (Sonic, Mr Nutz, Flash-back, Thunder force IV)
Les gouffre technologiques entre chaque génération de consoles
Avoir des vrais jeux en boîte dans son étagère, des VHS, des disques.... ne pas vivre dans un "cloud" permanent
Du cinéma burné avec Stallone , Schwarzy , Van Dame, Willis, Norris ...
Les concerts de Michael Jackson dans les grands stades ou des immenses champs
Concerts accessible sans pass, sans masque
J'aime également cette France de l'après guerre, que je n'ai pas connu, certes, mais dont ma regretté mémé me vantait encore les merites peu de temps avant sa mort.
-"oh! C'était difficile à l'époque ! Avec la guerre on a pas rigolé tout les jours ! Mais qu'est-ce que c'était mieux que maintenant !"
Voilà ce qu'elle me disait, au téléphone quelques semaines avant de partir.
Et puis j'aime cette France des années 50, 60 que j'ai vu au travers des livres, du cinéma , de la télé ...
Cette France des belles gueules, des regards aiguisés, des bons mots.
Cette France ou a 15 ans , avec un certificat d'étude, on savait s'exprimer avec la quasi totalité des mots du dictionnaire.
Puis mai 68 est arrivé. La toiture du château a commencé a pourir mais les fondations tenaient bon!
Il fallait tout autoriser. Tout réinventer. Tout deconstruire et surtout ne plus rien interdire ! D'ailleurs c'était un des grands slogans de cette révolution Marxiste : "il est interdit d'interdire !".
C'est avec cet état d'esprit que nous en sommes venus à voir des Daniel Cohn Bendit, des Frédéric Mitterand ou des Jack Lang nous venter les merites de leurs sexualités au relents de "fraises tagada" .
Mais les fondations tenaient bons jusqu'au milieu des années 80, ou les premières poutres ont commencées à vraiment subir de gros dégâts.
Mais... la maison autour, les murs , les plafonds étaient encore bons! Personne ne s'inquiétait vraiment de ces champignons qui apparaissaient ça et là pour ronger la charpente... Et ceux qui osaient les pointer du doigt passaient au mieux pour des alarmistes, au pire pour des fous criminels !
On a donc continué a se bercer de ces douces illusions jusqu'au années 90 ou de gros morceaux de charpente tombèrent au sol fréquemment.
On laissa faire.
Dans les années 2000 on décida d'appliquer de la peinture sur le bois pourri pour masquer le désastre.
20 ans plus tard, dans les années 2020, tout s'est effondré...Tout a été rongé par la vermine.
Nous en sommes au point ou on ne cherche même plus ni a masquer ni a réparer. Non! on NIE le désastre !
Le toit est au sol mais on fait comme si il était encore là. "Oh ! Et puis si vous êtes mouillé vous n'avez qu'à prendre un parapluie ! Facho que vous êtes !"
Tout ça pour vous dire que, oui , j'aime la France d'avant. La France qu'on nous présentait encore comme un pays . Non pas comme une république.
C'est beau
La France qui s'aime, qui célèbre, qui rit, qui ne doit pas réfléchir 5 minutes avant de parler pour savoir si ce qu'elle va dire ne va pas être "phobe" ou "iste".
La France qui joue, qui sort, qui danse en couple, qui boit du vin et mange du jambon.
La France qui en hiver, met de l'eau par terre a la récréation pour que les gamins glissent sur la glace... et non pas celle qui annule la recrée de peur de devoir amener un gosse a l'infirmerie.
La France qui n'a pas peur de se faire bobo.
La France qui n'a pas peur de mourir a 84 ans... (âge median des morts du COVID)
La France qui n'a jamais confiné.
La France qui roule a 90.
La France ou tout le monde ne se disait pas militer pour telle ou telle cause...
La France du réel, d'avant les réseaux sociaux, d'internet.
Une France sans culture du kebab, sans uber eats, ou le mot "wesh" ne servait pas de point final a chaque phrase.
Une France sans tinder.
On s'en foutait de savoir qui était noir, travesti, homo...
Mon meilleur ami était noir et je ne le voyait pas comme un trophée. Un être sacrée ou intouchable. C'était juste mon ami et quand il a déménagé pour retrouver la terre de ses ancêtres, on a pleuré ensemble.
Jamais il n'aurait cautionné les derives de "BLACK LIVES MATTER " .
Il plaisantait sur sa propre personne. Sur sa race. Sur la mienne . Et on riait.
On parlait sans réfléchir avant chaque phrase pour savoir si on allait se blesser .
On riait, on dansait comme Michael Jackson, on jouait, on faisait des blagues nulles et on s'aimait.
Cette France de nos mères qui chante dans la cuisine en préparant le poulet du dimanche me manque .
Avez-vous remarquez comme les mamans, les grands mamans ne chantent plus de nos jours?
Cette France du pain du boulanger, de la tablette de chocolat, des petites voitures majorettes, du club Dorothee.
Le fumet du pot au feu en hiver, la nappe a carreaux, ton grand-père qui ferme son journal et va danser avec ta grand-mère lorsqu'ils entendent cette musique qu'ils aiment a la radio.
Cette France ou le divorce était marginal.
Cette France qui faisait des gosses.
Cette France qui aime et qui s'aime sans ethnomasochisme.
Traitez moi de réac, de facho... je m'en tamponne le coquillard. Je ne renterai dans aucun débat politique.
J'avais juste besoin d'ouvrir mon cœur.
Le plus triste, c'est que malgré tout le merdier par lequel je suis passé étant minot, les moments de plaisirs simples que j'ai pu vivre a cette époque surpassent de loin tout ce qu'on subit actuellement.
Avoir un pépé plein de dents en or, de plombages et un daron qui fume ses gauloises brunes sans filtres sur la gueule de ses gosses.
N'avoir jamais vu de porno déviant avant l'âge adulte.
Passer une soirée avec sa femme sans avoir un smartphone dans les mains.
Aller se coucher et faire l'amour au lieu de s'éterniser devant des conneries Netflix qu'on aura déjà oublié dans deux jours.
Dialoguer.
Rêver d'ailleurs. Car l'ailleurs est différent d'ici.
Aimer et cultiver cette différence.
Ne pas avoir tout déjà vu sur internet.
Les chemins de graviers chez les grands Darons. L'alcool pour désinfecter les blessures aux genoux . Le bisou magique de ta maman.
les fleurs sur la tapisserie, les meubles en formica, le martinet, les lunettes à triple foyer, l'art de bien écrire a l'encre...
Les pantalons de velours côtelé, les histoires de fin de soirée : histoires de guerre de pépé, histoires de maison hantée de mémé...
les vipères sous le tas de bois au fond du jardin, les lézards sous la simca 1000...
Les caches-caches nocturnes en été avec le cousin Rital.
Tout le monde s'écoute et personne ne parle en tapotant son écran tactile.
On vit chaque seconde... On mange à table.
Les histoires de tonton bourré entre chaque plat...
Tout le monde mange de la viande à table. Le "specisme" n'existe pas et personne ne considère une poule comme son égal en ce temps là.
Les enfants mangent du fromage qui pue.
Ne boivent jamais de soda mais de délicieux sirops avec du vrai sucre.
Occasionnellement du pinard avec pépé et papa à table.
Ton Pépé rigole et te regarde avec ces yeux plein de fierté qui paraissent te dire " tu es un homme maintenant . "
Les livres "tout l'univers ", les "livres dont vous êtes le héros "
L'odeur du brouillard le dimanche matin. L'odeur de la graisse de canard, des lardons, du graillon de poulet dans la cuisine familiale.
On ne regardait ni les calories ni le reste et la bouffe était dix fois plus saine que le quinoa d'équateur pseudo bio des bobos inclusifs de 2021.
Ouais.... ouaip.
Vous savez ce qui me déprime les amis? C'est que petit a petit je vois le visage de ma grand-mère dans celui de ma mère. Les rides se multiplient, et je commence moi même à ne plus me sentir en adéquation avec notre temps.
J'attends plus rien de ce monde... Je n'attends plus rien... c'est la seule façon que j'ai trouvé pour être heureux
Joli pavé, on est tous nostalgique. Au moins 95% de la population n’aime pas ce nouveau monde.
Mais certains là haut en décident autrement
J'ai tout lu et j'ai pleuré
Cimer les quilles ça fait du bien de se vider le cœur
J'ai écrit ce pavé l'année dernière à la mort de ma grand-mère
Quand on voit ce qui nous entoure aujourd'hui.
On sais juste qu'il n'y a plus aucun espoir
Le 26 mai 2022 à 08:11:59 :
Cimer les quilles ça fait du bien de se vider le cœurhttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/07/1487382298-risitasdepressif.png
J'ai écrit ce pavé l'année dernière à la mort de ma grand-mèrehttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/07/1487382298-risitasdepressif.png
Rip à elle
Le 26 mai 2022 à 08:10:20 :
J'ai tout lu et j'ai pleuréhttps://image.noelshack.com/fichiers/2022/21/4/1653545415-1486413426-787878898988.png
Ceci
Le samedi soir, au retour de chez tes grands parents, tu dors à l'arrière de la voiture, tu entends tes parents discuter à l'avant. Les lampadaires éclairent ton visage de façon régulière. Arrivé chez toi, il te porte pour pas te réveiller et te mets directement dans ton lit. La douceur rare de cette instant t'enveloppe de chaleur. Tu fais semblant de dormir pour savourer au mieux le moment
La vieille Nintendo dans le placard de ta grand-mère que tu avais le droit de sortir pour jouer sur la grosse télé dans la chambre