De nouvelles révélations qui risquent de faire trembler la macronie. À peine nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Damien Abad est dans l’œil du cyclone. Selon des informations de Médiapart révélées samedi 21 mai, celui qui était le chef des députés LR à l’Assemblée nationale il y a encore quelques jours a fait l’objet, une semaine avant sa nomination au gouvernement, d’un signalement de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, après une lettre d’une femme de 41 ans l’accusant de viols.
Les faits présumés remonteraient à 2010. S’étant rencontrés lors d’un mariage d’amis en commun, après plusieurs demandes de la part de l’élu ex-LR, la femme accepte de boire un verre avec lui. Elle témoigne s’être réveillée avec Damien Abad « dans une chambre d’hôtel proche du bar », « en sous-vêtements », « en état de choc et de dégoût profond », et fait part de son ressentie d’avoir pu être « droguée ».
« Je me sentais cotonneuse, mon corps était groggy, courbaturé et douloureux, je savais qu’il s’était passé quelque chose de pas normal », déclare-t-elle, expliquant que si elle parle aujourd’hui, c’est parce qu’elle est « hantée par l’idée qu’il pourrait y avoir eu d’autres personnes ayant vécu la même chose ».
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Dans le signalement adressé à l’Observatoire des violences sexuelles et sexistes en politique, la femme fait également allusion à une autre alerte : une plainte classée sans suite, déposée en 2017 par Margaux, une ancienne militante centriste. Cette dernière décrivait notamment une relation sexuelle empreinte « d’irrespect, d’injonction et d’insistance », à laquelle elle aurait tenté à plusieurs reprises de mettre fin. Elle explique qu’après un début de relation consentie, Damien Abad lui aurait imposé une pénétration anale, malgré un non « affirmé » et répété « à plusieurs reprises ». « Il a continué […]. J’étais hébétée qu’il ne puisse pas tenir compte de mon refus, assure-t-elle. Je lui ai dit qu’il se voyait dans un film porno. Il m’a dit d’être gentille et il continuait. »
Dans ces témoignages, les deux femmes mentionnent le handicap de l’élu comme une sorte de frein empêchant de l’arrêter. « Je suis maintenant persuadée qu’il utilise son handicap pour inspirer de la pitié, qu’il était parfaitement conscient de ne pas respecter mon consentement », estime l’une d’entre elles.