LeVaccinEstSafe
2022-05-20 15:03:25
Certains d'entre vous auront peut-être déjà lu mon histoire, c'est normal, j'en avais déjà fais un topic il y a environ un an. J'ai fini par le supprimer, parce que je n'avais plus la force mentale de me replonger dans ces souvenirs effroyables. J'en n'ai pas dormi pendant plusieurs semaines.
Aujourd'hui, ça va mieux, et je sens que j'ai la force de continuer, si vous êtes toujours intéressé. Je vais donc reposter le début tel que je l'avais écris. J'ai par ailleurs déjà réussi à continuer à retranscrire d'autres souvenirs. Je préfère vous avertir, si l'écriture s'est révélée particulièrement éprouvante, la lecture l'est tout autant.
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Bonjour à toutes et à tous. Je viens ici livrer un témoignage que je pense être d’une rareté exceptionnelle. J’ai vécu l’enfer. Littéralement. Je n’ai osé en parler à personne, de peur d’être pris pour un fou, à juste titre. Je sais que beaucoup de me croiront pas. Encore une fois, ce que je vais vous raconter semble tellement invraisemblable, que je le comprendrais tout à fait. J’ai mis longtemps avant de me décider à écrire ceci, et c’est là la première fois que je mets des mots sur ce que j’ai vécu. Au fond, je pense que j’en ai besoin, et que je fais ça surtout pour moi-même, pour aller mieux. Malgré tout, je vous conseille la lecture de ce qui va suivre. Il est certain que, tous sans exception, pouvez encore changer. Vous pouvez encore vous épargner ce qu’il m’est arrivé. Du moins, je l’espère.
Paradoxalement, tout a débuté au moment où la vie m’a brusquement quitté. J’avais 20 ans, presque 21, et je commençais à peine à entrevoir les joies de la jeunesse. Les sorties, les amis, les copines… A cette époque, le covid n’existait pas et je profitais de mes années d’université pour m’épanouir sur le plan personnel. Mais, vous le savez tout aussi bien que moi, quand on est jeune, on peut être con. Très con. Avant cette soirée d’aout 2019, je me considérais comme étant une bonne personne. Je n’avais jamais eu d’ennui avec la police. J’étais droit, destiné à avoir une vie bien rangée. Bref, une vie banale. Mais bon, aussi rigoureuse l’éducation soit-elle, les parents ne peuvent jamais tout contrôler. Il existe toujours des facteurs aléatoires sur lesquels ils n’ont, quoiqu’il arrive, pas la main. C’est en tout cas ce que je pense, sinon comment expliquer ce qui est arrivé ce soir-là ?
C’est une histoire que vous connaissez forcément. Celle du jeune qui a bu, et se pense capable d’emmener ses potes en boite, en voiture. Celle du jeune qui, malgré tout ce qu’il a pu voir et entendre à propos de sécurité routière, pense que ça ne le concerne pas. Ce n’est pas sa réalité à lui, puisque, dans son entourage, personne n’a jamais subi d’accident grave. Et puis, sur la route à 1h du matin, sur un trajet durant 10 minutes, il n’y aura personne. Non, il n’y a aucun problème, rien qui n’empêcherait ce jeune de convaincre la bande de monter dans le même véhicule que lui. Sauf que voilà, vous aussi, vous avez été sensibilisés à la sécurité routière. Je suppose que vous imaginez donc la suite de l’histoire.
Ironiquement, c’est le sommeil qui aura eu raison de moi, alors que je conduisais. L’alcool a provoqué sur moi un effet narcoleptique. Malheureusement, j’allais beaucoup trop vite. Réveillé brusquement par les hurlements de mes potes, il était déjà trop tard. Trop tard pour éviter ces tonneaux, qui se finiraient dans un arbre bordant la route. Mon meilleur ami est désormais paraplégique. Il ne marchera plus jamais. Les trois à l’arrière, qui avaient pourtant mis leur ceinture, sont morts sur le coup. Le petit nouveau de la bande, qu’on avait foutu dans le coffre en guise d’initiation, n’en parlons même pas. Les secours n’ont même pas réussi à sortir les bouts, qui faisaient corps avec la tôle froissée. Tout ça, je ne l’apprendrai qu’à mon retour parmi le monde des vivants. Eh oui, je suis également mort dans cet accident.