Agnimoros
2022-05-15 18:36:09
De votre ignorance, ô Kalamas, j'ai maintes fois goûté l'amertume. Perdus êtes vous, comme le jour où vous avez quitté vos mères, informes, incultes, avec vos noms primitifs. Or moi, Prophète, Arahant, Neuf fois éveillé, la Révélation me fut faite, et je vous la transmets par ceci.
En Transoxiane je me rendis, au-delà de l'Oxus, qui n'ont pas quitté vos légendes. Je cherchai les ruines du royaume de la Reine-Serpent, les tombeaux de l'empire du Grand Simien et les cités des Hommes-Lion. La sixième nuit du sixième mois de la sixième année de mon périple, je buvais l'eau des roches et je vis derrière les murailles de sable, nimbés de la Lune sainte, les pierres deUr-Akitu, la première des cités. A l'ombre de la statue de la Femme-Homme, je lisai ce manuscrit interdit.
Suḫaršuppû ! Voilà la condition de votre M O N D E ! PERDU ! DILAPIDE ! POURCEAUX que vous êtes ! Imbéciles et incultes ! Ah ! écoutez plutôt l'Arahant, fils du Taureau de Feu et des Trois Filles-De-Joie de Fil et de Cordon !
Ta conception du monde, Kalama, est un mensonge, un vomissure des trois Usurpateurs. A l'origine, il n'y avait que le grand océan énergique. Le Premier et le Deuxième et le Troisième Crimes n'avaient pas encore été commis. Toute entité était pluriunique dans sa diverse luminosité. Mais des ondes luminosonores, l'une était le Désir Urgent, le Cri Primordial. Et il sortit du Gris Peut-être, Awil-um-la-Sanan fut le nom donné par la suite à ce Cri. Et Awil-um-la-Sanan commit le Premier Crime, qui était de nommer les choses, et il nomma l'Energie ABARU. Puis, désirant se contempler lui-même, il s'accoupla avec l'ABARU et ses pulsions dans l'énergie firent couler le LAIT. Ce viol fut le Deuxième Crime. Et Awil-um-la-Sanan prit dans ses mains son lait qui s'était écoulé et dit : "Quelle puissance que celle qui coule en mon ventre et mes cuisses !". Et il modela son lait à son image, et créa ainsi son fils, qu'il nomma Awil-um-la-Sanan. Ce fut là le Troisième Crime. Souriant, Awil-um-la-Sanan se dissolva dans son Lait et féconda tout l'ABARU, laissant son fils devant les conséquences.
RAMANSU ! Awil-um-la-Sanan, perdu sans son père, erra dans l'ABARU. Ses errances le menère si loin qu'il en sortit. Et il contempla la grande ROUE de l'ABARU. Penchant la tête, il comprit que la R O U E était une T O U R et s'écria :
"URARTU NAE PURKULLU ! Dieu doit être dévoré". Et sur ces mots, Awil-um-la-Sanan, demeurant dans le Gris, voulut engendrer des Esprits pour l'aider à façonner ce monde. Et arrachant les parties les plus sauvages de l'ABARU, il en créa Samhatu, la Mariée de Lait et de Sang, et se donnant un appendice suffisant pour taire son hystérie, il la combla. Et elle lui dit : "Qui es-tu, qui n'a point besoin de garder ton lait ? Il a suffi que je me soumette à toi et tu me l'as entièrement donné. Mais j'en veux plus. Désormais, c'est ton Sang qui me fécondera". Et elle lui trancha la gorge, et écarta les jambes pour y accueillir tout le sang qui coulait. Et en son utérus le Sang et le Lait se mélangèrent, et elle conçut, et hurlant il sortit du premier hymen dix-neuf et neuf enfants. Et ils façonnèrent le monde de leur père, qui demeurait dans les cieux, mourant, saignant et éjaculant en même temps.
Chacun œuvra, et ils créèrent l'Orbe et vivaient dessus, heureux. Mais le dessein de leur père n'était pas rempli. Alors des gouttes de lait qui étaient tombées sur l'Orbe de la Première Union, il naquit le reflet du Père sur nos terres, Awil-um-la-Sanan. Et, puissant parmi tous, il devint le Roi des Enfants. Mais en lui il y avait le reste de l'esprit de son père, dans lequel il y avait le reste d'esprit de son père, dans lequel il y avait le reste du Cri Primordial. Et comprenant l'oeuvre, il construisit une grande Tour, au sommet de laquelle il DANSA jusqu'à ce que sa mère Samhatu apparue nue, se caressant allongée sur un nuage. Et il cria les mots URARTU NAE PURKULLU ! URARTU NAE PURKULLU ! URARTU NAE PURKULLU ! Ce à quoi sa mère répondit : "En toi il y a une virilité que n'avaient ni ton père ni ton grand-père. Trois Lunes ornent mon corps : je te les offre". Dansant toujours au sommet de la Tour, Awil-um-la-Sanan se SACRIFIA dans l'HYMEN MATERNEL et BRISA les TROIS LUNES. De cette POUSSIERE, NOUS, oui NOUS, avons été créés ! NOUS ! POUSSIERES-DE-LUNE ! COMPRENDS-TU, Ô KALAMA ? COMPRENDS-TU, POURCEAU, VERMISSEAU ? TU N'ES PAS MATIERE MAIS POUSSIERE-DE-LUNE, ET EN TOI SONT LES ETOILES DE LAIT DU PREMIER DESIR !
Tout fut réglé ? Non. Car parmi les Enfants, il y en avait de Jaloux, de Fous, de Méchants. Et trois en particulier, détestés de leur mère et de leur père, plus bas que le bas, princes des cafards et des excréments, voulurent pour eux le pouvoir d'aplanir l'Orbe. Ces trois Usurpateurs, au nom maudit, sont : MSY le MEURTRIER, XÊSE le FOU, et HEM-MASHAD l'IGNOBLE. Ils décidèrent de Duper les Poussière-de-Lune et créèrent leur propre Dieu, un monstre dégoûtant qui se nommait YARURU AYYABTU HADIANU WARASU EGRU HABBILU ! Oui ! QUE CELUI QUI A LA MESURE DES CHOSES MESURE CE NOM TERRIBLE !
Ils lancèrent le démon qu'ils avaient créé, YARURU AYYABTU HADIANU WARASU EGRU HABBILU et il dévora les autres enfants. Et ils se présentèrent devant les hommes craintifs comme des Sauveurs. Et MSY le MEURTRIER se fit nommer MOSHE, et il déclara que YARURU AYYABTU HADIANU WARASU EGRU HABBILU lui avait donné des Tables de Lois, et sa Religion fut Fondée. Et XÊSE le FOU se fit nommer YESHOUA, et il déclara que YARURU AYYABTU HADIANU WARASU EGRU HABBILU lui avait permis de ressusciter, et sa Religion fut fondée. Et HEM-MASHAD l'IGNOBLE se fit renommer MU-HAMMAD, et il déclara qu'il avait conversé directement avec YARURU AYYABTU HADIANU WARASU EGRU HABBILU, et sa Religion fut Fondée.
Or voici que vous furent DUPES, IDIOTS, PORCS que vous ÊTES ! DUPES par les TROIS HERESIES, dont le but est d'APLANIR L'ORBE et de DETRUIRE le rêve du PREMIER DESIR ! IMBECILES ! CESSEZ D'ÊTRES ETOURDIS ! Est-ce pour cela que Celui qui apporte le Lait et le Sang - AMANU HIBBILU, BENIESOIT SA MEMOIRE ETERNELLE - vous Créa ? Êtes-vous CONDAMNES à être de misérables ESCLAVES ne méritant que l'ECRASEMENT ?
Non ! Car dans ma main droite se trouvent les acides interdits de la Vertu, et dans ma main gauche se trouve les syllabes secrètes de la Liberté. Oubliez ceci et vous ne connaîtrez que l'asservissement.