Un misogyne apprécié des femmes ?
Booba est le reflet d’un discours misogyne décomplexé, assumé et ancré dans la culture du rap. Mais celui qui chante « on va te casser le dos pas te marier », qui veut clairement dire que la jeune femme est bonne pour une relation sexuelle, mais jamais plus, est tout de même apprécié de certaines.
Eh oui, on peut être une femme féministe et aimer les morceaux de Booba. Incroyable mais vrai. En 2016, Marie Debray publie son livre « Ma chatte, lettre à Booba ».
Son titre choc cache un superbe récit poétique, bourré de citations et de références. Celui qui sort des clips saturés de femmes-objets où la dominance masculine est débordante a trouvé une alliée de taille.
Pourquoi ? Parce qu’elle a su voir au-delà de ce sexisme vendeur. « Les sons m’ont enivrée. Leur lourdeur, leur énergie, c’est comme de la drogue. Et puis, il y avait les paroles » explique la jeune autrice.
C’est en effet la qualité des textes et son caractère revendicatif qui ont inspiré Marie Debray. « J’ai mis du temps à comprendre les paroles, puis à avoir toute une idée sur son monde : la banlieue, les colonies… C’est comme si j’avais fait une thèse. » précise-t-elle.
N’est-ce donc pas là le secret du succès de celui qu’on surnomme Kopp ? Narrer avec insolence la réussite d’un banlieusard franco-sénégalais qui s’est construit tout seul, tout en ajoutant la bonne dose de sexisme requis dans le rap game. Il a en tout cas relevé le défi avec brio. Comme en témoigne son incroyable carrière.