Le 4 septembre 1838, une pâtisserie tenue par un Français à Mexico est saccagée par la foule, dans le cadre d'affrontements suivant une élection contestée. Le pâtissier écrit au roi des Français Louis-Philippe 1er pour lui narrer ses malheurs et demander réparation.
Au cours de cette période où les revendications du peuple mexicain s'expriment souvent en marge du système politique, d'autres Français voient disparaître leurs biens et font part de leurs doléances à leur souverain. La France réagit en demandant 600 000 pesos de dédommagements pour les pertes de ses ressortissants, mais l'État mexicain refuse de lui verser toute compensation. Il est déjà très endetté auprès de la France, qui craint qu'il ne règle jamais ses dettes.
La France utilise donc l'argument de la défense de ses ressortissants, pâtissiers ou non, pour intervenir militairement et, par la même occasion, obliger le pauvre Mexique à s'ouvrir au commerce avec elle. C'est une illustration inattendue de la « politique de la canonnière » pratiquée par ailleurs contre les Chinois et autres Orientaux.
L'escadre française est commandée par le contre-amiral Charles Baudin, vétéran de la marine du Premier Empire. À ses côtés se tient le prince de Joinville, François d'Orléans, fils du roi Louis-Philippe.
Au cours de l'automne 1838, les Français mettent sur pied un blocus de l'important port de Veracruz et bombardent la la forteresse de San Juan d’Uloa, considérée comme imprenable. Ils utilisent pour la première fois l’obus explosif (177 obus tirés) et obtiennent la reddition du fort le 27 novembre 1838. C’est le « seul exemple » dira Wellington « d’une place régulièrement fortifiée réduite par une force purement navale ».https://image.noelshack.com/fichiers/2022/13/2/1648570961-pisode-de-l-expedition-du-mexique-en-1838.jpg