BruceLeeGoat
2022-03-29 02:27:25
Pour me dire qu'elle est la texte de ce texte ?https://image.noelshack.com/fichiers/2022/13/2/1648513571-telechargement.png
Je suis en 1ere année de philo et j'ai un devoir à rendre pour aujourd'hui 8 heure, et oui les kheys je suis un branleurhttps://image.noelshack.com/fichiers/2018/29/6/1532128784-risitas33.png
BruceLeeGoat
2022-03-29 02:37:45
Le 29 mars 2022 à 02:30:04 :
copie-colle-le en post stp
« Par exemple, examinant ces jours passés si quelque chose existait dans le monde, et connaissant que, de cela seul que j’examinais cette question, il suivait très évidemment que j’existais moi-même, je ne pouvais pas m’empêcher de juger qu’une chose que je concevais si clairement était vraie, non que je m’y trouvasse forcé par aucune cause extérieure, mais seulement parce que, d’une grande clarté qui était dans mon entendement, a suivi une grande inclination en ma volonté ; et je me suis porté à croire avec d’autant plus de liberté, que je me suis trouvé avec moins d’indifférence. Au contraire, à présent je ne connais pas seulement que j’existe, en tant que je suis une chose qui pense, mais il se présente aussi à mon esprit une certaine idée de la nature corporelle : ce qui fait que je doute si cette nature qui pense, qui est en moi, ou plutôt par laquelle je suis ce que je suis, est différente de cette nature corporelle, ou bien si ces deux ne sont qu’une même chose. Et je suppose ici que je ne connais encore aucune raison, qui me persuade plutôt l’un que l’autre : d’où il suit que je suis entièrement indifférent à le nier, ou à l’assurer, ou bien même à m’abstenir d’en donner aucun jugement.
Et cette indifférence ne s’étend pas seulement aux choses dont l’entendement n’a aucune connaissance, mais généralement aussi à toutes celles qu’il ne découvre pas avec une parfaite clarté, au moment que la volonté en délibère ; car, pour probables que soient les conjectures qui me rendent enclin à juger quelque chose, la seule connaissance que j’ai que ce ne sont que des conjectures, et non des raisons certaines et indubitables, suffit pour me donner occasion de juger le contraire. Ce que j’ai suffisamment expérimenté ces jours passés, lorsque j’ai posé pour faux tout ce que j’avais tenu auparavant pour très véritable, pour cela seul que j’ai remarqué que l’on en pouvait douter en quelque sorte.
Or, si je m’abstiens de donner mon jugement sur une chose lorsque je ne la conçois pas avec assez de clarté et de distinction, il est évident que j’en use fort bien, et que je ne suis point trompé ; mais si je me détermine à la nier, ou assurer, alors je ne me sers plus comme je dois de mon libre arbitre ; et si j’assure ce qui n’est pas vrai, il est évident que je me trompe ; même aussi, encore que je juge selon la vérité, cela n’arrive que par hasard, et je ne laisse pas de faillir, et d’user mal de mon libre arbitre ; car la lumière naturelle nous enseigne que la connaissance de l’entendement doit toujours précéder la détermination de la volonté ».
René Descartes, extrait de la Quatrième Méditation, dans Méditations métaphysiques, Objections et Réponses, Flammarion, collection GF, 1992, p. 147-149.