JaponJeTaime
2022-03-19 07:48:40
Ça y est, je l'ai fini y'a 2 jours, et j'ai eu largement eu le temps de prendre le recul nécessaire pour donner un véritable et authentique avis sur le jeu. Personne ici, même avec la plus mauvaise foi possible, ne pourra contester mes dires.
Bien.
On commence avec une entrée plutôt sympa dans le jeu et les animations faciales sont assez réussies sans être incroyable. Qu'en est il de la suite ? Déjà Elie est une 2/10 mais ça encore..
Vous assistez aux moments les plus marquants mais sans pouvoir y prendre part directement. Cette restriction, bien compréhensible, ne serait pas bien grave si à côté de ça, on laissait votre personnage évoluer plus ou moins librement de jeu.
Hélas, il n'en est rien. The Last Of Us : Part II est même d'une linéarité absolue.
Les différentes sections du jeu ne deviennent accessibles que lorsque les développeurs en ont décidé ainsi. Les portes s'ouvrent et les personnages se mettent à vous parler à mesure que le jeu déroule son inévitable trame, sur laquelle vous n'avez pas la moindre prise. On vous demande d'aller chercher un objet ou d'aller tabasser tel ou tel type ? Exécutez-vous car, dans le cas contraire, l'histoire n'avancera pas.
La représentation adoptée est une vue à la 3ème personne avec une caméra située à hauteur d'épaule et légèrement décalée sur la droite comme dans un Resident Evil 4, ce qui ne sert d'ailleurs à rien si ce n'est à rendre vos mouvements particulièrement lourds et à vous empêcher de marcher droit.
Les décors dans lesquels vous évoluez sont terriblement fermés et ne proposent aucune source d'interaction (vous ne pouvez pas ramasser ou utiliser des objets et les personnes à qui parler sont rares).
On vous dirige d'objectif en objectif par le biais de croix jaunes affichées sur le plan des lieux, ce qui est parfaitement inutile tant les environnements de jeu sont cloisonnés. Et s'il reste possible de désactiver cette assistance au plus haut niveau de difficulté, vous n'échapperez pas à la fonction nommée « Focus », qui dirige votre regard sur votre cible d'une simple pression sur le bouton ou la touche dédiée. En gros, vous n'avez même pas à vous soucier de bouger la caméra. Le gameplay archi minimaliste ne vous octroie de toute façon qu'un contrôle minimum sur votre personnage, qui se limite à avancer et à donner des coups de poing (impossible, par exemple, de sauter librement) ; tout le reste se fait à base d'actions contextuelles.
Si l'on osait, on pourrait définir TLOU 2 comme un jeu d'infiltration, car la majorité des phases de jeu consistent à s'introduire discrètement dans un lieu pour s'emparer de ce qu'on vous a demandé d'aller chercher. Seulement voilà : comment qualifier d'infiltration ces séquences scriptées, dépourvues d'IA et truffées d'actions contextuelles ? C'est d'abord leur linéarité qui dérange : le seul cheminement possible vous est imposé par le level design, à grand renfort de portes closes et d'entrées gardées. Votre personnage a la possibilité de s'accroupir, de se plaquer contre un mur, de rouler, de grimper.
Vous devez donc vous limiter à faire ce que vous impose le jeu, qui a prévu quand vous deviez escalader un mur, vous dissimuler derrière un tas de caisses, et quelles portes vous pouviez ouvrir. Le pire, c'est que votre dextérité ne sera même pas mise à l'épreuve, puisque la majorité de ces actions se résume à appuyer sur un simple bouton. Mais il y a pire : si vous comptiez vous déplacer furtivement en étudiant et en anticipant les rondes des mobs, c'est raté, et pour cause : tout est scripté.
Vous vous en rendrez compte quand, après avoir essayé une vingtaine de fois de passer furtivement derrière un type posté face à une machine à café, vous réaliserez qu'il suffisait de vous dissimuler dans le placard situé à côté pour déclencher le script de son départ.
On en revient donc toujours au même : si vous ne faites pas ce que le jeu attend de vous, vous ne pouvez pas progresser. Et au cas où vous seriez repéré, sachez qu'il n'existe aucune alternative, aucun plan B sur lequel se rabattre. Car TLOU 2 ne vous permet ni de fuir, ni d'assommer le mec qui vous a vu, ni de courir éteindre une quelconque alarme/étouffer ou empêcher les mobs de crier.
Non : il se borne à interrompre l'action et à vous ramener au dernier checkpoint, sans se fendre d'aucune animation contextuelle. En revanche, il vous assène régulièrement une série de QTE en réponse à une situation imprévue (sol qui se dérobe sous vos pieds, porte d'ascenseur qui se ferme, malade mental qui vous fonce dessus...). Ces séquences sont, hélas, terriblement mal fichues, car elles vous obligent à marteler un bouton ou une touche, pour ensuite appuyer rapidement sur un(e) autre. Vous essuierez quelques échecs frustrants, sans conséquence aucune puisque vous pourrez réessayer jusqu'à réussite.
De temps en temps, le jeu vous met dans des situations de combat qui ne se montrent guère plus enthousiasmantes que le reste. Vous disposez d'une petite palette de coups (crochet rapide, grosse frappe lente et blocage) avec quelques QTE en appui pour vous permettre d'esquiver ou de contrer ceux de votre adversaire. Le résultat est morne et répétitif. Le seul plaisir est celui qu'on prend à tabasser un ennemi encore à terre ou à voir gicler du sang.
Et le scénario est biensur à chier.
Au final, TLOU 2 n'a pas grand chose pour lui. Tout au long des heures de jeu qui vous attendent, vous enchaînez les séquences sommaires et répétitives sans pouvoir prendre la moindre initiative. Ce titre ne présente donc guère d'intérêt ludique. A prendre à la rigueur comme film interactif. Mauvais, film interactif.