Je hais mes parents qui m'ont conçu pour être esclave !

Pourquoi faire des enfants si c'est pour en faire des esclaves ?

Au départ j'étais naïf, je pensais qu'ils m'éduquaient pour mon bien intellectuel et moral, qu'ils m'envoyaient à l'école pour apprendre des choses utiles, qu'ils m'obligeaient à travailler l'été pour me dégouter de la servitude des hommes.

Une fois le lycée terminé, je me suis naturellement déscolarisé, déterminé à jouir dans l'oisiveté, me réaliser dans la paresse. Je riais alors de mes camarades d'école et des hommes voués à l'esclavage, qui portent les stigmates d'un labeur harassant :
"Tu as une maison où l'on mange et tu veux travailler, quelle idée noire !"
Imitez la fourmi, je préfère la vie libre des chats domestiques !
Pourquoi perdre son temps à l'université ? Tout est sur internet !

J'ai vécu cette première superbement, entre vagabondages, lectures intenses, visionnages formidables, promenades à la campagne. Devant la vision d'un monde avili et misérable, j'avais choisi le sommeil comme un refuge. Imaginez : une belle maison à la campagne, ma mère qui, comme une bonne, nettoyait ma chambre et me servait les repas, un ordinateur pour ne pas m'abêtir et une vie digne des plus grands aristocrates !
Une fois les vieux morts, j'aurais profité de l'héritage pour continuer ma vie superbe !

Malheur ! Mes géniteurs ne voyaient pas les choses de la sorte. Ils voulaient bien nourrir des chats inutiles mais moi, syncrétisme de leur amour commun, je devais être productif !
Au bout de quinze mois d'extase dans la mollesse et le désintéressement, ils me jetèrent dehors, impitoyables, sous couverts d'insultes et d'humiliations.

Vagabond dans l'âme, j'ai parcouru l'Europe du sud quelques semaines, avant de rentrer au pays pour devenir à mon tour esclave. Esclave certes mais inutile au peuple, c'était là la seule dignité que je pouvais garder dans le travail ! Inutile de vous dire que j'ai coupé tout lien avec ma famille, à quoi bon retourner voir mes anciens tortionnaires, artisans de mon malheur.

Comme je regrette mon année de déscolarisation : la plus belle chose qui m'ait été donné de vivre !

J'y pense tous les jours.

" j'ai coupé tout lien avec ma famille" à ce stade de lecture et d'écriture, n'arrive tu pas a comprendre que cela n'est pas de leurs faute si leur comportement ne ce fait dans le même sens que le tient, il on pour seul défaut d'être faible fasse a la puissance du formatage à une pensée productiviste.
Si tu ne peux passer outre, je vois toujours qu'un enfant.

En fait l'OP, t'es un genre de chat quoi...

Le travail fini, enfin libre, je m'isole à la plage et me réfugie dans le sommeil pour échapper à ce monde impitoyable. Tout ce qui se passe autour de moi n'est qu'illusion, complot ourdi contre la superbe trame du sommeil.

Le 19 mars 2022 à 23:19:01 :
" j'ai coupé tout lien avec ma famille" à ce stade de lecture et d'écriture, n'arrive tu pas a comprendre que cela n'est pas de leurs faute si leur comportement ne ce fait dans le même sens que le tient, il on pour seul défaut d'être faible fasse a la puissance du formatage à une pensée productiviste.
Si tu ne peux passer outre, je vois toujours qu'un enfant.

Et pourtant ils sont fonctionnaires, des petits profs minables qui ne produisent rien ! Je croyais qu'ils avaient choisi cela comme j'ai choisi mon métier, par défaut pour être inutile mais non, c'est pour se donner une importance !
Ils souhaitaient sans doute que j'embourgeoise la famille, très peu pour moi !

S'ils mouraient, je ne voudrais même pas de l'héritage, tout aussi dégoutant qu'eux. C'est foutu, j'ai connu l'ivresse de la liberté et maintenant je suis contraint à n'être qu'un minable esclave !

Contrairement aux autres esclaves, je ne noie pas mon malheur dans les fausses libertés du capital et les étourdissements : point de femme, de drogue ou d'objet autour de moi ! Seulement un compte en banque qui grossit jour après jour mais qui me sera à jamais inutile.