Selon les données officielles, exploitées par le Financial Times, le Covid est actuellement moins mortel que la grippe, au Royaume-Uni. En cause, les vaccins et le variant Omicron.
0,035%. C’est le taux de létalité du Covid au Royaume-Uni selon une étude. C’est désormais moins que le taux de létalité de la grippe, qui s’élève à 0,04%. Concrètement, pour 100.000 infections au variant Omicron, il y a 35 décès. Le même nombre d’infections grippales entraîne 40 décès, d'après les données. Ces chiffres se vérifient même dans la classe d’âge des plus de 80 ans, dans laquelle une infection sur 200 se traduit par un décès.
Ces résultats s’expliquent par plusieurs facteurs. D’abord, par le haut niveau de protection immunitaire permis par la vaccination de près de 90% des adultes dans le pays et par la diffusion fulgurante du variant Omicron, variant plus contagieux mais moins dangereux que les précédents et qui a créé une immunité pour quelques mois contre le Covid. Immunité élevée et gravité réduite ont rendu le Covid-19 moins mortel que la grippe pour la grande majorité des personnes au Royaume-Uni.
"Si notre immunité reste élevée, le taux de mortalité par infection restera faible", explique Peter Openshaw, professeur de médecine expérimentale à l’Imperial College de Londres.
Cité par le Financial Times, il ajoute que ces résultats peuvent rapidement évoluer dans l’autre sens “si la diminution de l'immunité ou un nouveau variant pose des problèmes”. Or, ajoute-t-il, la diminution sensible du nombre de tests réalisés par les Britanniques pourrait compliquer l’analyse de la diffusion d’un variant dans la population.
“Omicron est-il semblable au virus de la grippe? Non.”
Pour autant, impossible de considérer l’épidémie actuelle de Covid-19 comme une simple grippe. “Ce sont les vaccins qui ont rendu les risques très similaires” pour la population, détaille le Dr Raghib Ali, chercheur à l'université de Cambridge. Avec une couverture vaccinale bien plus élevée pour le Covid-19 que pour le virus saisonnier de la grippe.
Les experts interrogés par le Financial Times pointent aussi le risque de résurgence de l’épidémie de Covid, qui viendrait alors rendre ces chiffres caduques.
Des admissions à l'hôpital en hausse
Si ces médecins et chercheurs sont prudents, c’est parce qu’ils observent au Royaume-Uni “une augmentation récente des admissions à l'hôpital, peut-être due à une diminution de la prudence après la suppression des restrictions” ou du déclin de l’efficacité de la dose de rappel après plusieurs mois pour les plus âgés.
“Après avoir chuté au cours des deux derniers mois depuis le pic de la vague Omicron, les admissions à l'hôpital liées à Covid-19 sont à nouveau en hausse à travers le Royaume-Uni. Il y a eu 8153 admissions enregistrées en Angleterre au cours de la semaine précédant le 7 mars, en hausse de 21% par rapport à la semaine précédente”, détaille le Financial Times.
Pour autant, les médecins se montrent relativement optimistes sur l’évolution de la pandémie au Royaume-Uni. Citée dans l’article, Christina Pagel, professeur au collège de Londres affirme qu’elle serait "vraiment surprise si nous avions une nouvelle vague massive. Mais je ne serais pas surprise si nous finissions par rester bloqués sur un plateau élevé pendant des mois et des mois”, prédit-elle.