Eussoudore666
2022-03-09 13:05:17
Nous sommes lé génération la plus idéaliste de l'histoire. Il faut s'en rendre compte : la dernière fois qu'il y a eu une telle fièvre d'idéalisme, c'était il y a 200 ans avec la chute de Napoléon, l'avènement du romantisme en tant qu'art, la domination totale du système hégélien sur la pensée de l'époque. C'était une véritable tyrannie de l'idéalisme.
Pourtant à cette époque, l'idéalisme restait idéal, sous forme d'idée, il ne s'extériorisait que par des œuvres d'art et des comportements individuels, à la limite.
Notre génération est souvent qualifiée de pragmatique. C'est vrai. Au sens où l'on s'oppose à l'utopisme. Mais nous adhérons entièrement à l'idéalisme sans le savoir, pire encore, nous le pratiquons. La primauté de l'esprit sur la matière n'a jamais été aussi gigantesque, c'est un véritable système, c'est tentaculaire.
Internet est le réceptacle dans lequel notre esprit prend forme, tout est sur internet. Nous créons des identités virtuelles, et nos réseaux sociaux sont les interfaces de nos esprits. La vie politique et sociale sont à présent des régions reculées, accessibles uniquement par des médiations : télévision, site de rencontre, journaux, groupes en ligne, pages d'infos etc.
Dans notre environnement immédiat, il n'y a plus que la routine et l'informalité. Tout est informel, impersonnel, anonyme, ce n'est plus vivable. Et je parle de la ville. Pour vivre dans l'immédiat, il faut se préparer avant sur internet, puis se souvenir ensuite sur internet. On prépare un voyage avec des potes sur Facebook et on postera des photos ensuite.
Internet est globalement l'échappatoire de la vie quotidienne, et voici la clé de tout mon message : nous avons collectivement emprunté cet échappatoire et c'est ce qui fait de nous une génération idéaliste. Nous avons délibérément fui le monde matériel.
La religion autrefois, à l'époque médiévale, n'était qu'une part intégrante de la vie sociale, et nous pouvions alors parler de générations dualistes. Avec nous, internet n'est contrebalancé par rien de concret, de matériel. Au contraire, nous allons toujours plus loin dans cet univers : création de délires, immersion de plus en plus grande, glissement progressif de tout le système social vers internet.
Les néo-ruraux s'échappent des villes, retrouvent la matière mais ils ne se déconnectent pas. Ca redevient des dualistes en quelque sorte, parce qu'ils sont soucieux de travailler la matière tout en étant activement actifs en esprit sur l'espace interconnecté.
Mais il faut prendre conscience du phénomène, tout de même
GreenpiII
2022-03-09 13:35:35
C'est cocasse alors que les individus n'ont jamais été aussi matérialistes et égocentrés, pire, c'est devenu une course au matériel. Il faut avoir le dernier gadget à la mode, la dernière voiture, le dernier smartphone, ça ne répond plus à des besoins physiologiques, mais bien des besoins golémiques, tout ça finement piloté par ingénierie marketing.
2022 c'est l’avènement de l'ego et du matérialisme, ça parait contradictoire dans un monde où tout est devenu numérique et digitalisé, mais c'est à cause d'une méconnaissance technique, le dématérialisés n'en a que le nom, toutes les données sont bien stockées sur des supports physiques, alimentés par des centrales à charbon qui nous entropise le cul chaque minute qui passe. Sauf qu'il y a une interface qui sert de filtre.
L'idéal de l'internet libérateur, pinacle de la connaissance est derrière nous, nous avons cassé un beau jouet. Internet n'est plus qu'une immense machine à générer de la data, de la data à en crever.
Eussoudore666
2022-03-09 14:17:21
Le 09 mars 2022 à 13:35:35 :
C'est cocasse alors que les individus n'ont jamais été aussi matérialistes et égocentrés, pire, c'est devenu une course au matériel. Il faut avoir le dernier gadget à la mode, la dernière voiture, le dernier smartphone, ça ne répond plus à des besoins physiologiques, mais bien des besoins golémiques, tout ça finement piloté par ingénierie marketing.
2022 c'est l’avènement de l'ego et du matérialisme, ça parait contradictoire dans un monde où tout est devenu numérique et digitalisé, mais c'est à cause d'une méconnaissance technique, le dématérialisés n'en a que le nom, toutes les données sont bien stockées sur des supports physiques, alimentés par des centrales à charbon qui nous entropise le cul chaque minute qui passe. Sauf qu'il y a une interface qui sert de filtre.
L'idéal de l'internet libérateur, pinacle de la connaissance est derrière nous, nous avons cassé un beau jouet. Internet n'est plus qu'une immense machine à générer de la data, de la data à en crever.
Gadgets qui ne servent qu'à essayer de s'émanciper du monde matériel jugé trop pénible, le comble. C'est du matérialisme au sens vulgaire du terme, et de l'idéalisme au sens profond