Aircrafts
2022-03-03 00:17:52
Le conflit se déroulant en Ukraine n'ayant rien d'évident, j'ai essayé de synthétiser les quelques événements qui ont pu mener à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
J'ai pu omettre des informations, faire des approximations mais je me suis efforcé d'énoncer les choses par les faits, sans prendre parti. N'hésitez pas à me corriger, à développer, me démentir etc.
En 1991, chute de l'URSS : elle se fragmente et l'Ukraine devient un pays indépendant.
En 2004, révolution orange : le ministre Ukrainien pro-russe, Viktor Ianoukovytch, remporte le second scrutin des présidentielles avec l'aide de Vladimir Poutine et de quelques oligarques Russes.
Son opposant, Viktor Iouchtchenko, accuse son adversaire de triche. Des observateurs étrangers tel que l'OCDE, dénoncent des anomalies et des allégations de fraude électorale sont colportées.
Iouchtchenko refuse le résultat du scrutin, des protestations s'élèvent un peu partout dans le pays, plusieurs municipalités dont celle de Kiev ne reconnaît pas le nouveau président comme étant légitime.
Les gouvernements occidentaux continuent à faire pression et après négociation, un nouveau second tour est organisé. Viktor Iouchtchenko l'emporte avec 52% des voies et devient président de l'Ukraine.
La révolution orange, porté par les occidentaux, partiellement financé par des ONG américaines, accentue les tensions entre l'occident et la Russie.
Le mandat de Viktor Iouchtchenko est controversé : accusations de russophobie, économie en berne, mauvais gestion de la crise des subprimes...celui qui incarnait un nouvel espoir déçoit et bat des records d'impopularité.
Lors de l'élection présidentielle de 2010, Iouchtchenko n'obtient que 5% des suffrages.
C'est alors son ancien opposant, Viktor Ianoukovytch, qui remporte la présidentielle avec 49% des voies (le vote blanc étant compatibilisé, inutile d'avoir la majorité).
Réputé autoritaire et intolérant avec les médias, le nouveau président est vivement critiqué par les occidentaux, l'Ukraine devenant à leurs yeux, un pays partiellement libre.
Dans ce contexte de tensions entre l'Ukraine et l'Union européenne, un accord de libre-échange est signé entre les deux protagonistes.
Néanmoins, l'UE pose ses conditions : le gouvernement Ukrainien devra libérer ses opposants politiques, respecter l'Etat de droit et garantir l'indépendance de la justice.
Mais en 2013, après une surenchère de la Russie, Viktor Ianoukovytch refuse finalement les accords avec l'UE pour relancer un dialogue avec Moscou.
Ce refus entraîne d'importantes manifestations pro-européennes. Des centaines de milliers de protestataires se réunissent à Kiev et réclame la démission de leur président.
Après que 75 manifestants soient tués par balle en février 2014, la légitimité de Ianoukovytch est sévèrement remise en cause.
Le Parlement vote sa destitution et Ianoukovytch fuit l'Ukraine le 21 février 2014. Il déclare le 27 février, toujours être le président légitime de l'Ukraine, sans succès. Soutenu et protégé par la fédération Russe, Vladimir Poutine déclare ne pas vouloir livrer Viktor Ianoukovytch à la justice ukrainienne.
Un gouvernement intérimaire, pro-européen, est alors placé à la tête de l'Ukraine le temps d'organiser de nouvelles élections.
Les tensions et hostilités entre européistes et russophones ne cessent de s'accroître au sein du pays. Un référendum d'autodétermination est organisé en Crimée, région Est de l'Ukraine.
Les participants votent à 97% en faveur de la réunification de la Crimée et de la Russie.
Problème : le référendum n'étant pas à l'initiative du gouvernement ukrainien, sa légitimité n'est pas reconnu par ce dernier, ni par la communauté internationale.
Une nouvelle élection présidentielle est organisée en mai 2014 par le gouvernement intérimaire.
Petro Porochenko l'emporte avec 55% des suffrages mais seulement 18 millions d'électeurs prennent part au scrutin (contre 25 millions lors de la précédente élection) car le scrutin n'a pas pu se tenir dans la partie Est de l'Ukraine, en Crimée notamment.
Considéré par une partie de la population comme étant russophobe, son élection déclenche une insurrection armée dans le Donbass. Deux Républiques non reconnues par l'ONU sont déclarées par les indépendantistes : la République populaire de Donetsk et la République populaire de Lougansk.
Petro Porochenko interdit dès lors toute coopération miliaire avec la Russie et refuse tout rétablissement de liens diplomatiques entre les deux pays. Il demande à la Russie d'arrêter de fournir des armes aux séparatistes pro-russes et, à l'aide des Etats-Unis, augmente considérablement le budget de la défense.
Dès lors, l'armée ukrainienne est envoyée à partir de juin 2014 à l'Est de l'Ukraine afin de récupérer ses territoires perdus.
Soutenu par la Russie, les séparatistes parviennent à repousser l'armée ukrainienne.
En septembre 2014 et février 2015 sont signés par le président Petro Porochenko et Vladimir Poutine, les accords de Minsk visant à parvenir à un cessez-le-feu. François Hollande et Angela Merkel seront d'importants contributeurs à ces négociations.
Depuis cet accord, des combats sporadiques ont lieu jusqu'en 2019 mais l'on constate que les affrontements perdent largement en intensité. Malgré tout, environ 13 000 miliciens, soldats et civils seront tués entre 2014 et 2019.
Tout au long de son mandat, Petro Porochenko aura entretenu la montée du sentiment nationaliste ukrainien et se sera montré hostile face aux russophones et la Russie : scolarité seulement possible en ukrainien, retrait de tout les monuments communistes de l'ère soviétique, reconnaissance de l'Eglise orthodoxe d'Ukraine mettant fin à 332 ans d'autorité spirituelle Russe dans le pays...
Il se rapprochera aussi largement de l'UE par un accord commercial alors considéré comme étant les prémisses de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE.
Pris dans de multiples affaires de corruption amenant sa fortune personnelle à bondir de 20% durant son mandat, n'ayant pas tenu ses principales promesses, il mène en 2019 une campagne tumultueuse où il promet l'intégration de l'Ukraine au sein de l'OTAN ainsi que son adhésion à l'Union européenne.
Il sera largement battu en avril 2019 par l'ancien comédien Volodymyr Zelensky, obtenant seulement 25% des voies.
La suite, vous la connaissez : Vladimir Poutine décide en février 2022 d'envahir l'Ukraine depuis les territoires séparatistes.