« La sexualité s’autonomise et devient l’objet du capitalisme »
https://positivr.fr/sexualite-capitalisme-sociologue-eva-illouz/
« On conçoit désormais son corps et son moi essentiellement en termes d’attractivité sexuelle. Il s’agit d’un changement profond de l’identité. »
L'idéologie dominante servant le Capital
Le maitre du logos a toujours raison
Dans les sociétés traditionnelles, la sexualité des hommes et des femmes était régulée : on contrôlait l’accès des hommes à la sexualité féminine. La liberté sexuelle a eu pour effet de laisser aux hommes le champ libre ; l’homme a désormais un accès sans limites et sans contrainte au corps de la femme.
Le 20 février 2022 à 18:42:28 :
L'idéologie dominante servant le Capital
Le maitre du logos a toujours raison
A mort le capitalisme !
Le 20 février 2022 à 18:42:40 :
Dans les sociétés traditionnelles, la sexualité des hommes et des femmes était régulée : on contrôlait l’accès des hommes à la sexualité féminine. La liberté sexuelle a eu pour effet de laisser aux hommes le champ libre ; l’homme a désormais un accès sans limites et sans contrainte au corps de la femme.
https://image.noelshack.com/fichiers/2020/41/5/1602251980-legitimis-degout.png
Dans ces rencontres occasionnelles, les hommes semblent trouver davantage leur compte que les femmes. Le casual sex paraît conforter l’inégalité entre les sexes. Comment l’expliquez-vous?
Dans les sociétés traditionnelles, la sexualité des hommes et des femmes était régulée : on contrôlait l’accès des hommes à la sexualité féminine. La liberté sexuelle a eu pour effet de laisser aux hommes le champ libre ; l’homme a désormais un accès sans limites et sans contrainte au corps de la femme. Cela semble créer une situation où l’homme et la femme sont égaux. Mais ce n’est pas le cas puisque la sexualité ne peut neutraliser le contexte social et culturel plus grand ; étant donné que les hommes et les femmes n’ont jusqu’à très récemment et même encore aujourd’hui, pas du tout le même accès aux ressources économiques, étant donné que les femmes sont restées définies pendant encore longtemps par la famille, par le fait d’être mères, par le fait d’appartenir à une unité familiale, cela introduit une différence fondamentale dans l’expérience et la gestion des relations humaines. Celles parmi les femmes qui sont restées dépendantes de la famille pour leur identité, sont désormais responsables de vouloir se reproduire. C’est comme si le travail de reproduction biologique incombait désormais aux femmes.
De façon paradoxale, quand on vit dans un patriarcat pur, l’homme est soucieux de sa descendance. Dans les sociétés traditionnelles, les hommes et les femmes ont symétriquement besoin de la famille. L’homme est soucieux de sa descendance parce que c’est dans la famille qu’il exerce son pouvoir ; c’est par sa descendance aussi qu’il va perpétuer son nom, notamment à travers le fils. Cette symétrie s’effondre dans la modernité. Pour l’homme, le lieu de l’exercice du pouvoir a changé. Il se situe dans le travail et dans la sexualité. L’accumulation des aventures sexuelles constitue ce que j’appelle le « capital sexuel ». Au contraire, les femmes, de par leur orientation vers le care, ont tendance à moins séparer sexualité et émotions. Les subjectivités masculine et féminine restent très différentes. Comme l’ont établi beaucoup de psychanalystes (Nancy Chodorow) et de sociologues (Carol Gilligan), il y a un lien culturel profond entre la masculinité et le détachement. Les femmes, au contraire, se définissent par le soin qu’elles donnent et les relations avec les autres. Une femme se sent véritablement femme quand elle est dans une relation. L’homme vit sa masculinité dans sa capacité précisément à se détacher. Il y a donc des façons très différentes d’approcher la sexualité et la relationalité. C’est ce qui va donner un avantage à l’homme. Car, dans une interaction, celui qui est le plus détaché est celui qui a le plus de pouvoir. Donc, la sexualité et les relations amoureuses sont devenues un des nouveaux terrains où se joue l’inégalité entre les sexes.
Le 20 février 2022 à 18:48:56 :
Dans ces rencontres occasionnelles, les hommes semblent trouver davantage leur compte que les femmes. Le casual sex paraît conforter l’inégalité entre les sexes. Comment l’expliquez-vous?
Dans les sociétés traditionnelles, la sexualité des hommes et des femmes était régulée : on contrôlait l’accès des hommes à la sexualité féminine. La liberté sexuelle a eu pour effet de laisser aux hommes le champ libre ; l’homme a désormais un accès sans limites et sans contrainte au corps de la femme. Cela semble créer une situation où l’homme et la femme sont égaux. Mais ce n’est pas le cas puisque la sexualité ne peut neutraliser le contexte social et culturel plus grand ; étant donné que les hommes et les femmes n’ont jusqu’à très récemment et même encore aujourd’hui, pas du tout le même accès aux ressources économiques, étant donné que les femmes sont restées définies pendant encore longtemps par la famille, par le fait d’être mères, par le fait d’appartenir à une unité familiale, cela introduit une différence fondamentale dans l’expérience et la gestion des relations humaines. Celles parmi les femmes qui sont restées dépendantes de la famille pour leur identité, sont désormais responsables de vouloir se reproduire. C’est comme si le travail de reproduction biologique incombait désormais aux femmes.
De façon paradoxale, quand on vit dans un patriarcat pur, l’homme est soucieux de sa descendance. Dans les sociétés traditionnelles, les hommes et les femmes ont symétriquement besoin de la famille. L’homme est soucieux de sa descendance parce que c’est dans la famille qu’il exerce son pouvoir ; c’est par sa descendance aussi qu’il va perpétuer son nom, notamment à travers le fils. Cette symétrie s’effondre dans la modernité. Pour l’homme, le lieu de l’exercice du pouvoir a changé. Il se situe dans le travail et dans la sexualité. L’accumulation des aventures sexuelles constitue ce que j’appelle le « capital sexuel ». Au contraire, les femmes, de par leur orientation vers le care, ont tendance à moins séparer sexualité et émotions. Les subjectivités masculine et féminine restent très différentes. Comme l’ont établi beaucoup de psychanalystes (Nancy Chodorow) et de sociologues (Carol Gilligan), il y a un lien culturel profond entre la masculinité et le détachement. Les femmes, au contraire, se définissent par le soin qu’elles donnent et les relations avec les autres. Une femme se sent véritablement femme quand elle est dans une relation. L’homme vit sa masculinité dans sa capacité précisément à se détacher. Il y a donc des façons très différentes d’approcher la sexualité et la relationalité. C’est ce qui va donner un avantage à l’homme. Car, dans une interaction, celui qui est le plus détaché est celui qui a le plus de pouvoir. Donc, la sexualité et les relations amoureuses sont devenues un des nouveaux terrains où se joue l’inégalité entre les sexes.
https://image.noelshack.com/fichiers/2017/39/3/1506524542-ruth-perplexev2.png
Au contraire, les femmes, de par leur orientation vers le care, ont tendance à moins séparer sexualité et émotions. Les subjectivités masculine et féminine restent très différentes. Comme l’ont établi beaucoup de psychanalystes (Nancy Chodorow) et de sociologues (Carol Gilligan), il y a un lien culturel profond entre la masculinité et le détachement. Les femmes, au contraire, se définissent par le soin qu’elles donnent et les relations avec les autres. Une femme se sent véritablement femme quand elle est dans une relation. L’homme vit sa masculinité dans sa capacité précisément à se détacher. Il y a donc des façons très différentes d’approcher la sexualité et la relationalité. C’est ce qui va donner un avantage à l’homme. Car, dans une interaction, celui qui est le plus détaché est celui qui a le plus de pouvoir. Donc, la sexualité et les relations amoureuses sont devenues un des nouveaux terrains où se joue l’inégalité entre les sexes.
C'est pas faux, ça.
Le 20 février 2022 à 18:51:05 :
Le 20 février 2022 à 18:48:56 :
Dans ces rencontres occasionnelles, les hommes semblent trouver davantage leur compte que les femmes. Le casual sex paraît conforter l’inégalité entre les sexes. Comment l’expliquez-vous?
Dans les sociétés traditionnelles, la sexualité des hommes et des femmes était régulée : on contrôlait l’accès des hommes à la sexualité féminine. La liberté sexuelle a eu pour effet de laisser aux hommes le champ libre ; l’homme a désormais un accès sans limites et sans contrainte au corps de la femme. Cela semble créer une situation où l’homme et la femme sont égaux. Mais ce n’est pas le cas puisque la sexualité ne peut neutraliser le contexte social et culturel plus grand ; étant donné que les hommes et les femmes n’ont jusqu’à très récemment et même encore aujourd’hui, pas du tout le même accès aux ressources économiques, étant donné que les femmes sont restées définies pendant encore longtemps par la famille, par le fait d’être mères, par le fait d’appartenir à une unité familiale, cela introduit une différence fondamentale dans l’expérience et la gestion des relations humaines. Celles parmi les femmes qui sont restées dépendantes de la famille pour leur identité, sont désormais responsables de vouloir se reproduire. C’est comme si le travail de reproduction biologique incombait désormais aux femmes.
De façon paradoxale, quand on vit dans un patriarcat pur, l’homme est soucieux de sa descendance. Dans les sociétés traditionnelles, les hommes et les femmes ont symétriquement besoin de la famille. L’homme est soucieux de sa descendance parce que c’est dans la famille qu’il exerce son pouvoir ; c’est par sa descendance aussi qu’il va perpétuer son nom, notamment à travers le fils. Cette symétrie s’effondre dans la modernité. Pour l’homme, le lieu de l’exercice du pouvoir a changé. Il se situe dans le travail et dans la sexualité. L’accumulation des aventures sexuelles constitue ce que j’appelle le « capital sexuel ». Au contraire, les femmes, de par leur orientation vers le care, ont tendance à moins séparer sexualité et émotions. Les subjectivités masculine et féminine restent très différentes. Comme l’ont établi beaucoup de psychanalystes (Nancy Chodorow) et de sociologues (Carol Gilligan), il y a un lien culturel profond entre la masculinité et le détachement. Les femmes, au contraire, se définissent par le soin qu’elles donnent et les relations avec les autres. Une femme se sent véritablement femme quand elle est dans une relation. L’homme vit sa masculinité dans sa capacité précisément à se détacher. Il y a donc des façons très différentes d’approcher la sexualité et la relationalité. C’est ce qui va donner un avantage à l’homme. Car, dans une interaction, celui qui est le plus détaché est celui qui a le plus de pouvoir. Donc, la sexualité et les relations amoureuses sont devenues un des nouveaux terrains où se joue l’inégalité entre les sexes.
https://image.noelshack.com/fichiers/2017/39/3/1506524542-ruth-perplexev2.png Au contraire, les femmes, de par leur orientation vers le care, ont tendance à moins séparer sexualité et émotions. Les subjectivités masculine et féminine restent très différentes. Comme l’ont établi beaucoup de psychanalystes (Nancy Chodorow) et de sociologues (Carol Gilligan), il y a un lien culturel profond entre la masculinité et le détachement. Les femmes, au contraire, se définissent par le soin qu’elles donnent et les relations avec les autres. Une femme se sent véritablement femme quand elle est dans une relation. L’homme vit sa masculinité dans sa capacité précisément à se détacher. Il y a donc des façons très différentes d’approcher la sexualité et la relationalité. C’est ce qui va donner un avantage à l’homme. Car, dans une interaction, celui qui est le plus détaché est celui qui a le plus de pouvoir. Donc, la sexualité et les relations amoureuses sont devenues un des nouveaux terrains où se joue l’inégalité entre les sexes.
C'est pas faux, ça.
https://image.noelshack.com/fichiers/2017/39/3/1506524542-ruth-perplexev2.png
Ouais elle a l’air complètement redpill
À vous entendre, on pourrait penser que les femmes vont sur les applis dans l’espoir de nouer des relations durables. Pourtant, sur Tinder, elles recherchent aussi le simple plaisir, comme les hommes. Dans le sexe, les femmes trouvent une sorte d’affirmation de soi, une manière de se libérer des injonctions sociales.
En fait, il y a plusieurs tendances qui sont concomitantes et opposées. On a un double processus : d’un côté, un processus de féminisation de la masculinité, où l’homme devient plus conscient des modèles féminins et les adopte, devenant un « métro-sexuel ». De l’autre, une masculinisation de la féminité, c’est-à-dire une approche détachée et instrumentale de la sexualité, chez un nombre croissant de femmes
Cependant, prenons l’exemple d’un roman récent qui décrit bien la réalité sociale et psychologique de beaucoup de femmes : Le Cœur synthétique, de Chloé Delaume. Elle y raconte l’histoire d’une femme de 46 ans qui se sépare après une relation de 9 ans. Elle est « sur le marché des rencontres » comme on dit, et elle va finalement assez rapidement faire l’expérience de son invisibilité et du fait qu’elle a perdu beaucoup de valeur. Elle se rend compte que c’est un marché contrôlé par les hommes et dans lequel elle n’a aucun pouvoir ou très peu. Et il s’agit d’une femme qui maîtrise tous les codes d’une sexualité libre. Mais elle a tout de même le sentiment que, en cherchant une relation, elle est démunie, qu’elle n’a pas les mêmes ressources que les hommes. Le Cœur synthétique, c’est la description d’une arène sociale où on a l’illusion que les hommes et les femmes se rencontrent de façon symétrique et égale, alors que ce n’est pas le cas.
Les cas dont vous parlez correspondent donc à un segment biographique ; tant qu’une femme ne veut pas créer de famille avec un homme, elle ne se retrouve pas dans une situation d’inégalité. Mais dès que c’est le cas, c’est plus complexe. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles, à mon avis, de plus en plus de femmes ont recours à l’homosexualité. Certes, une partie de cette homosexualité est biologique et naturelle. Mais une autre partie est politique et culturelle, dans le sens où on arrive à la conclusion que l’hétérosexualité est un système qui ne fonctionne plus.
Le 20 février 2022 à 18:42:40 :
Dans les sociétés traditionnelles, la sexualité des hommes et des femmes était régulée : on contrôlait l’accès des hommes à la sexualité féminine. La liberté sexuelle a eu pour effet de laisser aux hommes le champ libre ; l’homme a désormais un accès sans limites et sans contrainte au corps de la femme.
https://image.noelshack.com/fichiers/2020/41/5/1602251980-legitimis-degout.png
les femmes vivent vraiment dans un monde parallèle, elles ne concoivent pas que des hommes moches puissent exister