On reprend ici, sans le titre qui fait pleuvoir le totalitarisme de la modération.
Donc selon moi ce que Deleuze appelle axiome ça se transforme irrémédiablement en lois, taxes, amendes car c'est le seul moyen qu'a l'état pour imposer ses objectifs à la population.
Plus on augmente les axiomes et plus l'état devient imposant et moins les citoyens ont de liberté. On se retrouve donc dans un totalitarisme par augmentation des axiomes.
Par exemple la dictature sanitaire c'est typiquement ça. L'état crée un totalitarisme en imposant plus de règle pour la santé et la finalité c'est l'interdiction de sortir de chez sois pour le bien commun.
La Suède ou le Texas n'a pas augmenté les axiomes et ont donnés plus de liberté à leur population.
On a donc un totalitarisme sous couvert d'une augmentation des axiomes pour une volonté utilitariste.
Le 25 janvier 2022 à 07:07:02 :
Défini axiome
"Axiome" ce n'est pas réglementation ou interdit comme le pense l'auteur ou même moi ou tel autre personne habitué à penser en termes de loi. Je pourrais partir sur son cours avec Foucault et la loi,
Car, dans la plupart des théories du pouvoir, le pouvoir est pensé en fonction de la loi, de la loi comme instance molaire. Et, dès lors, l’opposition molaire correspondante, c’est : loi-illégalité. De même qu’il y a une opposition molaire dominant-dominé, il y a une opposition molaire, une grosse opposition, un rapport d’exclusion loi-illégalité. Et, que nous pensions le pouvoir à partir de la loi, c’est sans doute le signe que la loi est une excellente notion molaire pour penser le pouvoir. Depuis quand ? Selon Foucault, ce serait même l’acte fondamental de la monarchie. Bizarrement, c’est pas la république, la république ne fera que confirmer. C’est la monarchie qui introduit la forme de la loi. Comment ? Dans sa réaction contre la féodalité. Le roi va s’élever et va être autre chose qu’un suzerain dans la mesure où il se réclame du droit et de la loi comme forme du droit. Si bien que la république, avec la révolution de 89, pourra reprocher au roi et à la monarchie de ne pas avoir accompli ce programme de la loi, mais maintiendra l’idée de la loi et de l’état de droit. L’idée de l’état de droit est monarchique avant d’être républicaine et, à cet égard, la république enchaîne avec la monarchie.
Que la loi soit inséparable de la manière de la tourner, que la loi, même avec une grande complaisance, nous indique les manières de la tourner, tout le monde le sait. Dès qu’on a des affaires, on va voir un avocat pour apprendre les manières de tourner la loi. Et les manières de tourner la loi, elles ne sont pas hors-la-loi, elles sont dans la loi.
Mais, déjà avec l'axiomatique, le cerveau va saturer à 10 % du contenu.
On va essayer de l'expliquer en citant bien l'auteur.
Ce que Deleuze appelle axiomatique est assez bien expliqué ici : https://www.philosophie.ch/fr/articles-fr/qu-est-ce-que-l-axiomatique-chez-gilles-deleuze
Mais je vous préviens préparez vos cerveaux
Oubliez Clouscard Zemmour Michea Houellebecq ou Francis Cousin.
Tout ça c'est la petite bière panachée que tu bois au college.
Deleuze c'est la gnole qui crame tellement fort que tu pourrais faire tourner le moteur avec.
Vous allez voir ce que ça demande de répondre honnêtement à la toute petite question du first
Entrez dans la dimension Deleuze.
I. Axiomatique et formalisation logique
I.1. L’axiomatique permet une relation fonctionnelle entre éléments quelconques en tant que quelconques
L’axiomatique s’oppose à la formalisation logique par le fait qu’elle est immanente aux domaines dans lesquels elle prend place, contrairement à la formalisation logique qui opère par transcendance. Ainsi, l’axiomatique n’opère pas par surcodage.
L’axiomatique assure une sorte de mise en contact de relations universelles entre éléments quelconques, avec des domaines de réalisation hétérogènes. C’est l’aspect universel qui est central ici, et renvoie à l’opération d’immanence effectuée par l’axiomatique, puisqu’un champ dans lequel est appliqué l’axiomatique s’explique par lui-même. C’est pourquoi l’axiomatique est immanente et s’oppose fondamentalement à la formalisation, opération transcendante.
Cette opposition entre formalisation et axiomatique s’exprime dans l’opposition entre David Hilbert, formaliste, et Bertrand Russell, qui développe une axiomatique.
L’axiomatique opère sur l’objet non qualifié ou quelconque, par exemple des variables en algèbre, des vecteurs en géométrie, ou encore la richesse « abstraite » et le « travailleur nu » du capitalisme, cette gigantesque machine qui opère une axiomatique de flux décodés. Dès lors, si un élément est déterminé ou qualifié, nous n’avons pas affaire à un système axiomatique car les éléments quelconques ne sont pas spécifiés.
Ne comprenant que des relations fonctionnelles entre éléments quelconques en tant que quelconques, l’axiomatique ne « parle » de rien. Elle est donc le seul discours qui permette un affrontement, une comparaison directe entre ensembles ou domaines hétérogènes en tant que tels. Ainsi, les ensembles « addition des nombres réels » et « composition des déplacements dans l’espace euclidien » peuvent être mis en relation. À première vue, il n’y a pas d’autre moyen que l’homogénéisation pour comparer entre eux des domaines hétérogènes, or l’axiomatique permet cette mise en comparaison tout en conservant les spécificités des domaines étudiés.
I.2. L’axiomatique possède des modèles de réalisation
Une axiomatique a nécessairement au moins un modèle de réalisation. Ce modèle de réalisation est un domaine où s’effectue concrètement une opération donnée. Mais en réalité, une axiomatique a toujours plusieurs modèles de réalisation : ce serait démontrable si l’on faisait une axiomatique de l’axiomatique.
Les différents modèles de réalisation d’une axiomatique sont au moins possibles ou virtuels : serait dès lors contradictoire une axiomatique n’ayant qu’un seul modèle de réalisation.
Point très important pour Deleuze, on peut se servir de la notion d’axiomatique autrement qu’à titre métaphorique. En effet, les modèles de réalisation de l’axiomatique sont très concrets. Par exemple, dans un exemple discuté par Deleuze, l’ennemi quelconque pris comme prétexte dans l’opération de militarisation de fonctions civiles est comparable à l’élément quelconque dans l’axiomatique. En tant que figure, il est tout à fait concret.
I.3. Le cas du capitalisme
Autre cas discuté dans le détail par Deleuze lors de ce cours: le capitalisme, qui est également une axiomatique au sens mathématique : les appareils d’état sont les modèles de réalisation de l’axiomatique qui se définit comme conjugaison généralisée des flux décodés. Les états-nations seront, avec leurs valeurs lyriques, musicales, sentimentales, les champs d’effectuation ou les modèles de réalisation de l’axiomatique capitaliste.
Mais ces modèles de réalisation ne sont pas des apparences, l’état-nation est une chose bien réelle.
De plus, le capitalisme met en jeu le sujet universel (le travailleur tel qu’il se définit dès la fin de la féodalité) qui se réfléchit dans l’objet quelconque, en l’occurrence le travail abstrait : c’est ainsi que le capitalisme met en jeu des éléments non qualifiés. De même pour la richesse abstraite, qui ne se définit plus selon un objet déterminé, par exemple une valeur en lingots de métal, mais se crée par spéculation.
Le capitalisme marque la fin de la « conjonction topique » de l’empire archaïque, qui était définie comme le rapport entre un objet déterminé et un sujet qualifié, par exemple l’empereur et le sujet, ou entre des sujets déterminés les uns par rapport aux autres, par exemple les sujets entre eux.
Ainsi, le capitalisme se constitue en axiomatique, elle-même définie comme conjugaison généralisée de flux décodés : il n’y a plus conjonction topique entre le gouvernant et les gouvernés, il y a conjugaison d’éléments abstraits, décodés, à savoir le travailleur nu et la richesse abstraite. C’est une toute nouvelle machine. La conjonction topique et la conjugaison généralisée sont ainsi mises en opposition par Deleuze, la première renvoyant à l’appareil d’état, la seconde au capitalisme.
https://www.webdeleuze.com/textes/241
Et c’est pour ça que les historiens, c’est une raison pour lesquelles les historiens expliquent très bien que ce n’est pas la Chine qui a inventé le capitalisme, alors qu’elle aurait pu tellement le faire depuis longtemps, dès le XIIe siècle, une des raisons c’est précisément le surcodage où l’empereur tenait, où l’empereur comme personne publique bien entendue tenait le commerce et le travail des mines.
Par exemple quand il décidait qu’il en avait marre, les mines étaient fermées, on ne travaillait plus dedans. Là c’est typiquement ça, l’empereur de Chine décide la fermeture des mines, voyez le livre de Balazs sur la bureaucratie céleste où il explique très bien ce système des mines qui étaient fermées périodiquement. Ce qui supposait des fonctionnaires d’entretien, pour l’état des mines cela va de soi. Mais là c’était vraiment le surcodage à l’état pur. Jamais un État occidental ne peut réussir un coup comme ça. Je veux dire ils ont fait qu’imiter et que prendre ce qu’ils pouvaient des empires archaïques mais il y a une espèce de système de surcodage qui va en même temps s’accompagner alors de fuites énormes. Le quadrillage des villes cela consiste essentiellement dans l’empire chinois à empêcher précisément, en principe à empêcher les flux commerçants de se décoder. Or-là on les code complètement, telle ville n’est-ce pas aura tel monopole de commerce et pas un autre, elle ne devra pas faire un autre commerce. Et dans la ville même les quartiers seront complètement quadrillés et cloisonnés. C’est la méthode du cloisonnement. En effet c’est une méthode type de surcodage ça. Or il se trouve que plus vous surcodez plus il y a en même temps ces espèces de flux qui se décodent. Soit qui se décodent dans les rapports avec l’extérieur soit même à l’intérieur. Alors c’est la double complémentarité ça. D’où vous vous mettez dans la situation de, d’être dans un empire de ce type, qu’est-ce qui se passe ?
https://www.webdeleuze.com/textes/242
Risquons mais je ne cherche pas à le justifier pour le moment, est-ce que ce n’est pas ça quelque chose du genre de ce que l’on appelle une axiomatique ? On est entré dans une toute nouvelle machine, une axiomatique définie comme conjugaison généralisée des flux décodés. Alors vous voyez que j’oppose la conjonction topique et la conjugaison généralisée. Je dirais eh bien oui c’est une axiomatique des flux qui se distingue absolument des conjonctions qualifiées. Pourquoi ? Pourquoi je peux dire déjà axiomatique ? Vous le sentez si peu que vous le sachiez parce que précisément on parle d’axiomatique lorsqu’on se trouve devant de bizarres systèmes qui nous parlent de l’objet quelconque et qui considèrent [Il ne termine pas sa phrase] l’axiomatique c’est précisément le système des éléments considérés comme éléments non qualifiés. Lorsque vous vous trouvez devant un traitement d’éléments présentés comme non qualifiés, c’est-à-dire comme n’étant ni ceci ni cela, comme n’étant pas déterminés sous telle ou telle forme, un tel traitement quel qu’il soit, on aura à se poser la question qu’est-ce que cela peut être un tel traitement, mais un tel traitement s’appelle précisément et constitue une axiomatique. Chaque fois qu’un élément est déterminé ou qualifié, vous savez d’avance que ce n’est pas une axiomatique, c’est tout ce que vous voulez mais ce n’est pas une axiomatique. Donc mon mot axiomatique est vaguement, je dirais avec le capitalisme commence en effet une nouvelle machinerie, l’axiomatique des flux décodés qui déborde de toutes parts les conjonctions topiques que l’on avait vues précédemment. Et en effet il n’y a plus de relations de dépendance personnelle, il n’y a plus qu’un seul et universel sujet, ce que Marx appelle parfois dans des textes de jeunesse l’énergie cosmopolite, l’énergie cosmopolite qui s’attribue l’objet quelconque, à ce moment-là le travail abstrait.
https://www.webdeleuze.com/textes/244
Et la notion d’ennemi quelconque est une notion actuellement je crois qui n’a pas encore reçu son plein statut mais qui le recevra. Les juristes travaillent là-dessus, les militaires, les généraux travaillent, les revues de défense nationale sont encombrées d’articles sur l’ennemi quelconque. Alors l’ennemi quelconque on voit très bien cela peut-être aussi bien le trafiquant de drogue oui, c’est l’ennemi quelconque, cela peut être Mesrine, cela peut-être le terroriste mais ça peut être l’autonome, ça peut être tout ce que vous voulez, ça peut être [hésitation] or voyez pourquoi j’insiste sur ce point c’est que cela m’intéresse beaucoup puisque l’ennemi quelconque c’est typiquement une notion axiomatique. C’est évident que cela fait partie de la théorie de l’objet quelconque. Donc pour moi cela m’intéresse théoriquement outre ce souci pratique. Et enfin ma dernière remarque ce serait ceci c’est que dans ce régime donc de militarisation des fonctions civiles avec comme base un ennemi quelconque qui à la limite est extraordinairement fluant puisque chacun de nous peut être ennemi quelconque sous tel aspect. C’est vraiment l’axiomatique qui se met en marche.
Pour ceux qui n'étaient pas là, c'était parti d'un débat autour de ceci : https://www.webdeleuze.com/textes/245
Béatitude sur vos essences singulières en dépit de la société de contrôle
J'ai écouté la conférence et j'ai lu les postes du dessus et parcouru un peu le site.
Je reste d'avis que l'axiome politique bien qu'abstrait à des conséquences matérielles juridiques et politiques surtout dans une sociale démocratie avec des votes et des représentants.
Je préfère la définition classique du totalitarisme par Hanna Arendt qui était également sceptique sur les parties politiques et la démocratie qui sont un terreau fertile au totalitarisme.
Et je préfère l'idée d'une minarchie libérale qui consiste à un état peu présent et qui s'occupe du minimum. Et je reste donc d'avis que le totalitarisme augmente proportionnellement avec le pouvoir de l'état .
Le 25 janvier 2022 à 10:05:29 :
J'ai écouté la conférence et j'ai lu les postes du dessus et parcouru un peu le site.Je reste d'avis que l'axiome politique bien qu'abstrait à des conséquences matérielles juridiques et politiques surtout dans une sociale démocratie avec des votes et des représentants.
Je préfère la définition classique du totalitarisme par Hanna Arendt qui était également sceptique sur les parties politiques et la démocratie qui sont un terreau fertile au totalitarisme.
Et je préfère l'idée d'une minarchie libérale qui consiste à un état peu présent et qui s'occupe du minimum. Et je reste donc d'avis que le totalitarisme augmente proportionnellement avec le pouvoir de l'état .
Le pourvoir et la règlementation c'est pas pareil.
Un état qui laisse les prix grimper à toutes les spéculations mais qui intensifie sa police rend les gens plus libres ?
Le 26 janvier 2022 à 20:25:37 :
Le 25 janvier 2022 à 10:05:29 :
J'ai écouté la conférence et j'ai lu les postes du dessus et parcouru un peu le site.Je reste d'avis que l'axiome politique bien qu'abstrait à des conséquences matérielles juridiques et politiques surtout dans une sociale démocratie avec des votes et des représentants.
Je préfère la définition classique du totalitarisme par Hanna Arendt qui était également sceptique sur les parties politiques et la démocratie qui sont un terreau fertile au totalitarisme.
Et je préfère l'idée d'une minarchie libérale qui consiste à un état peu présent et qui s'occupe du minimum. Et je reste donc d'avis que le totalitarisme augmente proportionnellement avec le pouvoir de l'état .
Le pourvoir et la règlementation c'est pas pareil.
Un état qui laisse les prix grimper à toutes les spéculations mais qui intensifie sa police rend les gens plus libres ?
Si tu laisse l'économie libre un paquet de pâte sera accessible aux plus pauvres donc à partir de la je ne vois pas ce qu'apporte la régulation de l'état à part plus d'inégalité et d'appauvrissement.