Variant Omicron : faut-il porter un double masque comme en Grèce ?
COVID-19 - Les Grecs, s'ils n'ont pas de masque FFP2, doivent désormais porter un double masque dans de nombreux lieux publics. Cette pratique également courante aux États-Unis est-elle une bonne idée face à la forte contagiosité d'Omicron ?
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Autre option, le port de deux masques, qui offrirait une protection renforcée contre la diffusion dans l'air du coronavirus. En Grèce, comme le montre le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article, il est désormais obligatoire de doubler son masque chirurgical d’un masque en tissu, ou d’en porter un de type FFP2, dans les transports ou les supermarchés.
En février 2021, les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) avaient fait des simulations en laboratoire sur la réduction des fuites avec un masque en tissu superposé à un masque chirurgical, puis avec un masque chirurgical aux élastiques noués près des bords qui sont repliés vers l'intérieur.
Résultat, alors que le masque chirurgical non noué et le masque en tissu ne bloquent que 42% et 44,3% respectivement des aérosols dispersés par une toux, la combinaison des deux monterait à 92,5% de protection. Dans une autre expérience, l'exposition à une personne infectée non masquée a été réduite de 83% avec un double masque et de 64,5% avec un masque noué sur le visage ou en plastique, ou un cache-cou en nylon porté sur un masque chirurgical.
Pour l'épidémiologiste Philippe Amouyel, interrogé ce lundi par LCI, utiliser un masque en tissu pour bien plaquer le masque chirurgical est plutôt judicieux, "surtout en ce moment face au variant Omicron, beaucoup plus contagieux", car le masque chirurgical "a quatre points d'entrée et laisse donc l'air s'échapper sur les côtés". "Si vous avez de la buée sur vos lunettes, cela montre bien qu'il n'est pas très étanche. En conséquence, si vous avez un petit visage, il faut bien savoir le mettre, tourner les élastiques pour qu'il colle bien, ce qui n'est pas toujours évident", explique-t-il. Avant de préciser : "L'objectif de ce deuxième masque en tissu n'est pas de filtrer deux fois plus, mais d'étanchéifier le masque chirurgical".
Porter un double masque est donc une bonne option, selon Philippe Amouyel, notamment pour les personnes qui auraient des difficultés à se procurer un masque FFP2 dont la caractéristique première est justement d'être plus étanche. Aux États-Unis, pays le plus endeuillé au monde par le Covid-19, la pratique est d'ailleurs courante.