Si la doxa vaticane réprime en théorie dès les débuts de l’Église les actes homosexuels (notamment pour les clercs ayant prononcé des vœux de chasteté), dans les faits cette condamnation n'a que peu d'application concrète pendant le haut Moyen-âge[16]. Des personnalités politiques telles que Charlemagne, l'archevêque de Canterbury ou le pape Léon IX sont conscients des mœurs légères en vigueur dans de nombreux monastères, mais refusent d'exclure les coupables de l’Église[48] ou d'appliquer des peines en l'absence de circonstances aggravantes (viol, meurtre, pédophilie…). Plusieurs hauts dignitaires de l'Église purent ainsi mener de grandes carrières ecclésiastiques sans inquiétude, et de nombreux souverains ne cherchèrent pas à dissimuler leur penchant.