galantemarie329
2021-11-14 13:21:41
À la fin des années 1980, David Buss(6) propose un même questionnaire à 10.047 individus épars issus de trente-sept cultures différentes, sur six continents et cinq îles. Les réponses viendront autant de chasseurs-cueilleurs africains que de citadins occidentaux, et dressent le portrait du «partenaire idéal» des hommes et des femmes hétérosexuels de notre espèce.
Elles constitueront l’une des études les plus citées de la littérature psychologique, et les résultats de cette enquête ont été depuis lors répliqués à maintes reprises. Ils montrent notamment que les femmes attachent en moyenne plus d’importance que les hommes à un bon parti financier, car c’est une garantie d’un meilleur potentiel d’investissement parental dans leurs futurs enfants. Ce trait se retrouve dans trente-six des trente-sept cultures étudiées, même dans celles où le travail des femmes est répandu et l’autonomie financière féminine valorisée.
De fait, l’hypergamie ne s’atténue pas avec l’ascension sociale féminine. C’est même l’inverse: plus les femmes gagnent d’argent, plus elles ont tendance à privilégier la richesse comme déterminant du partenaire idéal et à vouloir un compagnon d’un statut social au moins équivalent au leur.
Ces données laissent entendre que cette tendance féminine à la recherche d’un partenaire «supérieur» n’est pas une construction sociale, dépendante d’un contexte où les femmes seraient politiquement infériorisées et/ou économiquement dépendantes des hommes, mais au contraire le produit d’un mécanisme psychologique ancien, hermétique aux gains socio-économiques que les femmes(7) ont pu obtenir ces dernières décennies. Le plus drôle, c’est d’observer que ce choix de partenaire gagne en conformisme à mesure que s’accroît le pouvoir féminin(8), et non l’inverse.
Daniel G. Freedman, psychologue longtemps affilié à l’université de Chicago et auteur d’un des premiers ouvrages de référence de la psychologie évolutionnaire(9), y cite les recherches de Heather Fowler, à l’époque anthropologue à Rutgers, sur les choix sexuels d’une quinzaine de militantes de la cause des femmes. Il en ressort que, lorsqu’on leur demande de citer les caractéristiques qu’elles privilégient chez un homme, les termes «très riche», «brillant» ou «génial» sont surreprésentés, ainsi que les références aux voitures de sport et aux costumes de créateur.
Pour le dire autrement, il semblerait que ces activistes aient tendance à faire des choix conjugaux encore plus stéréotypés que le reste de leurs congénères. Ce qui pourrait expliquer pourquoi on voit, dans les blogs et sur les réseaux sociaux, tant de féministes patentées chouiner en raison des problèmes qu’elles ont avec leur cher et tendre –logique, elles ne se sont pas ruées sur des troublés du genre, mais sur des babouins de compète. Les mecs, c’est que des salauds, surtout ceux qui m’attirent.
http://www.slate.fr/story/156727/amour-empoisonne-femmes-couple-dependance-affective-surinvestissement