Remco14
2021-11-13 14:28:19
Et en plus, le fils de la victime lui a apporté son soutien à la fin de l'audiencehttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/11/1489483754-cr7-1.pnghttps://www.marianne.net/societe/police-et-justice/pas-le-proces-de-la-trottinette-electrique-prison-avec-sursis-pour-un-accident-mortel
Ce 12 novembre, devant le tribunal correctionnel de Grenoble, Anis B. a écopé de 18 mois de prison avec sursis pour avoir tué une piétonne de 70 ans alors qu’il circulait à trottinette sur le trottoir. Un cas rare ? Pas tant que ça.
Trois heures d’attente avant que ne soit abordé son cas, rythmées par trois autres audiences au tribunal correctionnel de Grenoble. La majeure partie de ce temps, Anis B. l’a passé le regard dans le vide. Ce 12 novembre, il comparait pour « homicide involontaire » : le 31 juillet dernier, l’homme qui avait alors 26 ans et circulait à trottinette avait heurté une piétonne de 70 ans sur le trottoir, la faisant chuter lourdement sur le sol. Admise en urgence au Centre hospitalier universitaire, celle-ci était décédée quatre jours plus tard d’un traumatisme crânien.
« Je voudrais d’abord présenter mes condoléances à la famille », commence d’une voix tremblante le prévenu tout habillé de noir. Ce jour-là, il se rend à un entretien d’embauche dans un restaurant. Quasiment arrivé à son lieu de rendez-vous, il circule sur la piste cyclable, à contresens toutefois. « Je vois arriver un vélo en face, je me décale. » Il est alors presque 13 heures et le trottoir est « bondé » selon les témoignages repris par la présidente. L’accusé ne nie pas : « Je ne me souviens pas, mais c’est très probable. » Vient alors la collision : « Quand je la vois, c’est déjà trop tard. Tout de suite il y a le choc. Je ne me l’explique toujours pas. […] Je tombe. Je vois que la personne est à terre, qu’il y a du sang.
La victime prise en charge par les secours, il s’en va en laissant au compagnon de celle-ci un faux nom. « Au vu de ma situation en France », justifie à la barre le prévenu de nationalité algérienne. Le soir même et le lendemain, il appelle néanmoins la famille pour prendre des nouvelles. Celle-ci ne s’est d’ailleurs pas portée partie civile : un acte de « dignité » que saluera plus tard Me Gayet, avocate de la défense.
« C’est un dossier bien triste », résume la procureure pour démarrer ses réquisitions avant de dérouler quelques statistiques : en 2020, 78 piétons ont été blessés par des conducteurs d’engin de déplacement personnel motorisé (EDPM). « Les trottinettes électriques, c’est devenu un vrai problème. […] Mais ce n’est pas le procès de la trottinette électrique, c’est le procès de Monsieur B. […] Monsieur B. n’est pas un voyou. Certes, il est en situation irrégulière, mais nous ne sommes pas face à un délinquant de la route. En revanche, cet accident a été causé par un non-respect des règles. »
Elle requiert trois ans de sursis à l’encontre du prévenu pour la première infraction d’homicide involontaire et trois mois supplémentaires – toujours avec sursis – pour avoir utilisé le nom d’un tiers. ( wtf c'est la procureure ou son avocate ?https://image.noelshack.com/fichiers/2017/11/1489483757-cr7-2.png)
« Un dossier bien triste », reprendra Me Gayet en préambule de sa plaidoirie. Elle rappelle « le contexte » dans lequel son client a dissimulé son identité : « C’est la panique ». Elle a également indiqué que le jeune homme est « marqué profondément » par ce qu’il s’est passé. Avec dix-huit mois avec sursis – dont trois pour avoir donné un faux nom – prononcés à son encontre, ainsi qu’une interdiction de conduire un véhicule motorisé pendant un an, la Cour en a vraisemblablement tenu compte. De même que le fils de la victime, qui est venu amicalement lui poser la main sur l’épaule à l’issue de l’audience.