Je comprends rien à la poésie.

Je me suis penché sur des poèmes de Rimbaud.
J'ai lu trois de ses plus grands poèmes :
« Le Bateau ivre », « Le Dormeur du val » et « Voyelles ».

Autant, « Le Dormeur du val » je comprends le texte même si la splendeur et le succès de celui-ci m'échappe.
Autant les deux autres ne m'ont strictement rien fait.
Surtout « Voyelles » c'est un charabia de non sens.
Le golem que je suis ne perçoit même pas la moindre grandeur dans ce texte.

Est-ce des textes compliqués ou peu accessibles ? Aurai-je du commencer par d'autres textes plus simple pour le simple gelem que je suis ?

Ma réacprout après avoir lu "Voyelles"https://image.noelshack.com/fichiers/2020/24/1/1591624102-nagui-wtf-altieri.png

Cette phrase qui parle de "Voyelles" :
- Selon Robert Faurisson, professeur du secondaire à Vichy au début des années 1960, il s'agit d'un poème érotique.
Ma réacprout devanthttps://image.noelshack.com/fichiers/2020/29/5/1595012426-boulbed.png

https://image.noelshack.com/fichiers/2021/44/3/1635978992-rimbaud-manuscrit-voyelles.jpg

Moi aussi je comprend rien

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu, voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes.
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombillent autour des puanteurs cruelles,

Golfe d’ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lance des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
— O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

Ce putain de truc est censé être un texte érotique selon Robert Faurisson.
Il prends quelle drogue ce type ?https://image.noelshack.com/fichiers/2020/29/1/1594676698-bouled2.jpg

Baudelaire ça poutre bien:

Une charogne

Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,

Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;

Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait comme une vague,
Ou s'élançait en pétillant ;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.

Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.

Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un oeil fâché,
Epiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.

- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !

Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.

Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés !

Baudelaire on comprends déjà le sujet, les adjectifs et l'action dans le poème.
Sans déconner qui peut s'asseoir à une table et dire je comprends le magnifique texte "Voyelles" de Rimbaud ?

Le 03 novembre 2021 à 23:37:46 :
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu, voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes.
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombillent autour des puanteurs cruelles,

Golfe d’ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lance des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
— O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

C'est un poème d'amour, en gros de ce que moi je comprends chaque voyelle est une part de la femme qu'il aime, l'ensemble de celles-ci forment l'oméga, la couleur de ses yeux qui contient toutes les couleurs que Rimbaud a évoqué. Mais après pour en écrire moi-même si tu commences à lire de la poésie part sur du Prévert ou Aragon parce Rimbaud est reconnu comme l'un des meilleurs parce qu'il est extrêmement technique !

Le 03 novembre 2021 à 23:39:27 :
Baudelaire ça poutre bien:

Une charogne

Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,

Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;

Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait comme une vague,
Ou s'élançait en pétillant ;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.

Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.

Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un oeil fâché,
Epiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.

- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !

Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.

Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés !

Magnifique

Le 03 novembre 2021 à 23:42:23 :
Baudelaire on comprends déjà le sujet, les adjectifs et l'action dans le poème.
Sans déconner qui peut s'asseoir à une table et dire je comprends le magnifique texte "Voyelles" de Rimbaud ?

Moihttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/39/3/1506463228-risibg.png

Le 03 novembre 2021 à 23:43:24 Flosgon78 a écrit :

Le 03 novembre 2021 à 23:37:46 :
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu, voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes.
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombillent autour des puanteurs cruelles,

Golfe d’ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lance des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
— O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

C'est un poème d'amour, en gros de ce que moi je comprends chaque voyelle est une part de la femme qu'il aime, l'ensemble de celles-ci forment l'oméga, la couleur de ses yeux qui contient toutes les couleurs que Rimbaud a évoqué. Mais après pour en écrire moi-même si tu commences à lire de la poésie part sur du Prévert ou Aragon parce Rimbaud est reconnu comme l'un des meilleurs parce qu'il est extrêmement technique !

D'accord je comprends bien mieux le texte ainsihttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/20/1495393200-rio-5.png
Merci pour les conseils de lecture, ça va beaucoup m'aiderhttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/20/1495220991-oss-new.jpg

Le 03 novembre 2021 à 23:44:42 Flosgon78 a écrit :

Le 03 novembre 2021 à 23:42:23 :
Baudelaire on comprends déjà le sujet, les adjectifs et l'action dans le poème.
Sans déconner qui peut s'asseoir à une table et dire je comprends le magnifique texte "Voyelles" de Rimbaud ?

Moihttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/39/3/1506463228-risibg.png

Respect à toi, tu fais quoi dans la vie ? Études ?
Un poème que tu as déjà écrit ?

Le 03 novembre 2021 à 23:38:26 :
Ce putain de truc est censé être un texte érotique selon Robert Faurisson.
Il prends quelle drogue ce type ?https://image.noelshack.com/fichiers/2020/29/1/1594676698-bouled2.jpg

C'est très sensuel comme poème
Regarde comme il décrit les voyelles, par leur apparence, leur odeur, etc...

Celui là est pas mal non plus:

L'ennemi

Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils ;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.

Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.

Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?

- Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !

Charles Baudelaire - Les Fleurs du mal

J'aime bien Baudelaire, c'était pas un gars joyeux mais il y a un vrai atmosphère qui se dégage de ses textes même en tant que néophyte j'arrive à en profiter.

Oui, commencer par RImbaud, c'est pas ce qu'il y a de plus évident, mieux vaut partir sur Baudelaire ou Hugo, et après t'enchaîne, au choix, sur les romantiques, les parnassiens ou les modernes les plus connus.

osef

https://voca.ro/1lyDrCHD4oFl

Le 03 novembre 2021 à 23:45:55 :

Le 03 novembre 2021 à 23:43:24 Flosgon78 a écrit :

Le 03 novembre 2021 à 23:37:46 :
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu, voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes.
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombillent autour des puanteurs cruelles,

Golfe d’ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lance des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
— O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

C'est un poème d'amour, en gros de ce que moi je comprends chaque voyelle est une part de la femme qu'il aime, l'ensemble de celles-ci forment l'oméga, la couleur de ses yeux qui contient toutes les couleurs que Rimbaud a évoqué. Mais après pour en écrire moi-même si tu commences à lire de la poésie part sur du Prévert ou Aragon parce Rimbaud est reconnu comme l'un des meilleurs parce qu'il est extrêmement technique !

D'accord je comprends bien mieux le texte ainsihttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/20/1495393200-rio-5.png
Merci pour les conseils de lecture, ça va beaucoup m'aiderhttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/20/1495220991-oss-new.jpg

De rien khey ;) Je te conseille de commencer par les Yeux d'Elsa qui est simple et magnifique à la fois