Quoi qu’il en soit, dans les douches du Gymnase Club j’ai pris conscience que j’avais une toute petite bite. J’ai vérifié chez moi : 12 centimètres, peut-être 13 ou 14 en tirant au maximum le centimètre pliant vers la racine de la bite. J’avais découvert une nouvelle source de souffrances ; et là il n’y avait rien à faire, c’était un handicap radical, définitif. C’est à partir de ce moment que j’ai commencé à haïr les n****. Enfin il n’y en avait pas beaucoup au lycée, la plupart étaient au lycée technique Pierre-de-Coubertin, là même où l’illustre Défiance faisait du strip-tease philosophique et de la lèche pro-jeunes. Il y en avait juste un dans mes classes, en première A, un grand costaud qui se faisait appeler Ben. Il était toujours avec une casquette et des Nike, je suis sûr qu’il avait une bite énorme. Évidemment, toutes les filles étaient à genoux devant ce babouin ; et moi qui essayais de leur faire étudier Mallarmé, ça n’avait aucun sens.
C’est comme ça que devait finir la civilisation occidentale, me disais-je avec amertume : se prosterner à nouveau devant les grosses bites, tel le babouin hamadryas.
On rappelle qu'il a gagné le prix Goncourt, le prix de littérature française le plus prestigieuxhttps://image.noelshack.com/fichiers/2020/53/1/1609170292-1609169988835-min-1.png