Des histoires de Nasr Eddin Hodja

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Nasr Eddin est un homme gai et de bonne humeur en toutes circonstances.
Si on lui en demande la raison, il répond d'un ton d'évidence :

- Moi, je sais ce qu'il y a dans le Coran.

Chacun admet pieusement cette excellente réponse.
Un jour toutefois, un jeune homme lui pose la question :

- Hodja, j'ai étudié le Saint Coran. Que renferme-t-il donc qui te rende si joyeux ?

- Des fleurs séchées que ma mère m'a envoyées et une lettre de mon cher ami Abdullah !

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On vient annoncer à Nasr Eddin, en pleine sieste, la mort de sa mère, qu'il chérissait beaucoup.

- Ma mère est mort ? murmure-t-il en entrouvran les yeux. Ah ! mes amis, cette nouvelle va me faire beaucoup de peine lorsque je vais me réveiller.

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En sortant de chez lui, un matin, Nasr Eddin voit à terre les morceaux d'un miroir brisé. Il en ramasse un et s'y regarde.
Il se trouve un visage qui ne lui plaît pas, des traits que l'âge a alourdis, un teint plutôt rougeaud, et ce nez en rostre, hérité du père Abdullah Effendi.
Dans sa fureur, il envoie promener aussi loin qu'il peut le fragment de verre :

- Hors de ma vue ! s'emporte-t-il. Je comprends, à présent, qu'on t'ait jeté.

Un jour, Mustafa, le gros richard de la ville, réputé pour son âpreté au gain, tombe dans la rivière.
Il ne sait pas nager ; le courant commence à l'emporter, alors qu'on l'entend appeler au secours.
Les riverains se précipitent ; on se penche au-dessus de l'eau, des dizaines de bras se tendent pour tenter de l'attraper au passage :

- Donne la main, Mustafa, donne la main !

Mais, les yeux exorbités, il regarde désespérément ses sauveteurs sans rien faire pour s'aider.
Il est déjà presque trop tard lorsque Nasr Eddin surgit.
Il écarte la foule et crie en lui tendant la main :

- Tiens, Mustafa, prends ma main, prends !

- Nasr Eddin, j'ai une lettre importante à envoyer à Istanbul. Tu sais bien que je n'ai pas été à l'école : veux-tu me l'écrire ?

- Excuse-moi, répond Nasr Eddin, j'ai mal aux pieds.

- Tu te sers donc de tes pieds pour écrire ?

- Non, avec les pieds je marche, mais j'écris tellement mal qu'il faut que j'aille moi-même auprès du destinataire pour lui lire ma lettre.

Quand Nasr Eddin était maître d'école, les enfants en profitaient souvent pour poser des questions qu'ils n'auraient pas osé poser à d'autres grandes personnes.
C'est ainsi qu'un jour, après avoir disputé longtemps, ils décident d'en référer à lui :

- Maître, quelle est la chose du monde la plus difficile ? Pour certains d'entre nous, c'est de conquérir le Turkestan par les armes, pour d'autres, d'accomplir le pèlerinage de La Mecque à genoux. Éclaire-nous, si tu le veux bien.

- Les deux sont difficiles, et chacune dans son domaine force l'admiration, répond le Hodja. Toutefois, il en est une encore plus difficile, et tout aussi admirable, à laquelle vous n'avez pas pensé.

- Laquelle, maître, dis vite...

- Eh bien, chers enfants, c'est de vous inculquer le sens des réalités.

Un jour Nasr Eddin était au souk.

Il voulait acheter une bouteille d'huile d'olive mais quelqu'un était déjà en train de regarder les denrées du marchand. Nasr Eddin garda un œil perçant sur l'homme pour déceler ses potentielles mauvaises intentions, voler de l'huile d'olive est le pire des crimes selon lui.

Il s'approche, il semblait hésitant et tout du coup il lui dit :

-Vous allez bien sidi ?

Et là il relève sa tête et Nasr Eddine n'en croyait pas ses yeux. C'était lui: Leonardo Al Caprizi le célèbre acteur de théâtre burlesque venu d'une contrée lointaine pour divertir les foules.

Nasr Eddine étant un érudit il maitrisait un peu la langue de shakespeare, il lui adressa quelques mots :

- Leo', that is you ?

- Yes, it isn't.

C'était bien lui mais il lui jettûtes un regard qui voulait en dire long : Il voulait passer incognito dans le souk, d'ailleurs il ne tardit pas à lui dire :
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- Please, i'm anonym in this hanout, don't revelate

Là il lui adressa une tape amicale sur l'épaule :

- No problem Leo', have a nice day

Il lui adressa un sourire et il partit.