RevueDePresseLY
2021-10-12 09:57:48
Le 12 octobre 2021 à 09:52:49 :
Possible d’avoir l’article en entier ?
Le changement de statut du polémiste et « peut-être candidat » à la présidentielle de 2022 a relancé l’intérêt des Belges et des Néerlandais pour sa personne.
LETTRE DU BENELUX
C’est sans doute parce qu’ils ne comprennent pas grand-chose à leur propre système et qu’ils trouvent ennuyeux celui de leurs voisins allemands ou néerlandais que les Belges et leurs médias s’intéressent autant à la politique française. Avec, depuis quelques semaines, un phénomène nommé Eric Zemmour qui alimente un peu plus leur curiosité.
L’intéressé n’est pas un inconnu à Bruxelles, où l’une de ses visites, en 2015, avait donné lieu à une polémique : fallait-il, ou non, interdire de parole l’auteur du Suicide français, invité dans une librairie ? « Non, au nom de la liberté d’expression », avait insisté à l’époque le président de la Ligue des droits humains, Alexis Deswaef, jugeant que « son discours est facilement démontable : il tronque les chiffres et ses propos virent au grotesque. Garantissons-lui son droit à la liberté d’expression ; il se démonte et se coule de toute façon tout seul ».
A l’époque, le quotidien Le Soir jugeait, lui, que « pour Zemmour, tout était mieux avant, même sous Pétain » et titrait : « Zemmour, veni, vidi, Vichy ». Quelques hommes d’affaires avaient, quant à eux, reçu l’intéressé dans un club très select où son discours, plutôt modéré pour l’occasion, n’avait choqué personne.
Le changement de statut du « peut-être candidat » à la présidentielle française de 2022 a, évidemment, relancé l’intérêt pour sa personne. Même en Flandre et aux Pays-Bas, où, comme sa consœur francophone belge, la presse s’étonne d’abord de l’omniprésence de Zemmour dans les médias télévisuels français et du peu d’analyse critique de ses propos.
« La honte en prime time »
« Le polémiste a déjà gagné : tout ce bruit actuel l’aide à vendre ses livres par milliers et donne le tempo », écrivait, le 2 octobre, l’éditorialiste de La Libre Belgique. Il estimait que l’emballement autour d’un homme « volontiers faussaire de l’histoire » finirait par retomber. « Mais le risque est que cela advienne trop tard et que chaque candidat n’ait pas eu [d’ici là] le temps, ou le courage, de creuser son propre sillon ».
Le 24 septembre, c’est une page entière que Le Soir consacrait à une analyse titrée « Comment Zemmour capitalise sur la naïveté médiatique ». Rappelant la double condamnation du « polémiste » et les accusations d’agression sexuelle à son encontre, le quotidien s’étonnait de la place qui lui est faite dans le débat public, alors même qu’après l’épisode Donald Trump, et le mea culpa de médias accusés d’avoir « nourri le monstre », la leçon semblait apprise.
Toutefois, « Zemmour est redoutable : il a parié sur la naïveté, la fascination et l’absence d’autorégulation des médias », relevait l’un des témoins interrogés par le journal. La correspondante du quotidien à Paris ajoutait que le débat entre Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon sur BFM-TV, le 23 septembre, ne fut « même plus le degré zéro de la politique, mais la honte en prime time (…), une joute odieuse, indigne et truquée ».
Sans doute Zemmour ne sera-t-il pas président, écrivait le quotidien néerlandophone De Standaard le 2 octobre, mais il interrogeait : « Est-ce une raison pour lui offrir un tel forum ? » Ce titre de référence détaillait déclarations sulfureuses, filiations et ambiguïtés du personnage mais s’étonnait surtout, lui aussi, que des chaînes de télévision et des radios françaises consacrent un temps d’antenne démesuré à un homme que le journal estime être une pure création… des médias.
« Zemmour, l’hôte bienvenu de tous les panels »
« Ce n’est pas parce qu’un agitateur d’extrême droite a lu plus de livres que la moyenne et qu’il est bien habillé qu’il n’est pas dangereux. C’est ce que les Néerlandais ont découvert au cours des dernières années avec Thierry Baudet [le dirigeant du parti extrémiste Forum pour la démocratie]. Avec Zemmour et Baudet on voit quelle mécaaime infernale peut être déclenchée quand des médias de masse tombent sous le charme d’intellectuels d’opérette. (…) Il y aura toujours des extrémistes mais ils ne deviendront vraiment dangereux que lorsque trop de démocrates n’auront plus de colonne vertébrale », concluait le chroaimeur.
Même si les Pays-Bas sont plus éloignés du débat français, le grand quotidien NRC a, lui aussi, rapidement choisi de s’intéresser à ce qu’il considère être l’étrange situation d’un pays où le propos d’un ex-journaliste qui n’est pas officiellement candidat à l’Elysée semble, pour certains, servir de seul fil rouge dans le débat politique. Mais, Zemmour est, il est vrai, « l’homme qui parle de tout et l’hôte bienvenu de tous les panels, dans le cadre de l’âpre concurrence entre les nombreuses chaînes d’information en continu », analyse le journal d’Amsterdam.
L’analyse la plus fine du « phénomène Zemmour » ? « Elle vient de Zemmour lui-même ! », explique NRC, qui a reproduit un tweet devenu célèbre, montrant une image de l’intéressé à Toulon, entouré d’une foule de caméras, micros et appareils photo. Avec un seul commentaire, assorti d’un émoji rigolard : « Mes amis les journalistes. »
Certains ont beau baptiser Eric Zemmour « le Trump français », il y a peu de chance qu’il soit élu en 2022, pronostique le quotidien. Mais « avec son discours radical, il déporte de plus en plus vers la droite les autres candidats ». Avec Zemmour, « spectacle garanti », estime NRC. Mais spectacle laid, « parce que les idées de Zemmour sont laides ».
les pauvres golem qui spamment "il est propulsé par le système", arrêtez de vous chier dessus comme çahttps://image.noelshack.com/fichiers/2016/38/1474488555-jesus24.png