En 1984, Claire, tout juste 18 ans, quitte son Limoges natal pour la capitale. La jeune femme issue d’une famille bourgeoise de droite qui «a paniqué à l’élection de François Mitterrand, le 10 mai 1981», dixit Solenn de Royer, y commence des études de droit. Arrivée à Paris, Claire prend rapidement sa carte au Parti socialiste. A l’université, elle défend bec et ongles un François Mitterrand qui a perdu de sa superbe auprès du peuple de gauche depuis le tournant de la rigueur. «François Mitterrand, une idole», résume la grande reporter.
Le contact se noue petit à petit. Puis quelques années plus tard, en 1988, leur relation prend un tour plus intime, une idylle naît entre la jeune femme de 18 ans et le vieux président. Quand Claire n’est pas reçue à l’Elysée, Mitterrand se rend dans l’appartement de l’étudiante en droit situé rue du Four dans le VIe arrondissement. «[Claire] participera, même, par la suite à des voyages officiels», révèle la journaliste du Monde. Des voyages dont elle conserve aujourd’hui des souvenirs, comme un stylo offert par le Premier ministre du Québec ou une bouteille de sirop d’érable.
Leur relation deviendra rapidement intense. Mitterrand téléphone deux fois par jour, chaque matin et chaque soir, à Claire. Lui laisse des messages quand elle n’est pas là. Le président de la République d’alors s’intéresse à la vie de sa jeune maîtresse, à ses cours, ses relations amicales, se propose même d’intervenir quand il juge que cela peut être nécessaire. Celui que beaucoup surnomment «Tonton» se montre même très possessif. «Lui n’aime pas qu’elle sorte, il aimerait la garder pour lui seul», raconte Solenn de Royer.
Pour sa dernière journée à l’Elysée, le 16 mai 1995, le socialiste invite même sa jeune amante à déjeuner. Le repas est silencieux, le vieux président est exténué. Sa femme Danielle se joint à eux, rendant l’atmosphère particulière.