La France croule sous le poids de ses 600 000 élus Bernard Accoyer (CC, Benjamin Lemaire - Virtuo Presse) La France n’a pas de pétrole, mais elle a des élus, beaucoup trop d’élus rappelle le Cri du Contribuable. Avec 600 000 élus en France, c’est quasiment 1 % de la population qui est concernée (record mondial), mais l’ensemble de la population qui en paye les frais.
Il y a les mandats de proximité, souvent populaires, comme celui de maire ; les mandats moins bien identifiés par le public (conseiller général ou conseiller régional) ; et les mandats nationaux (députés, sénateurs, parlementaires européens), souvent perçus comme lointains et ne comptant pas forcément parmi les plus appréciés, du fait du gouffre institutionnel et financier qui se creuse entre la France d’en bas et la France d’en haut.
LA FRANCE COMPTE LA PLUS IMPORTANTE CONCENTRATION D’ÉLUS DE LA PLANÈTE Une pléthore d’élus
Députés : 577 Sénateurs : 343 Conseillers régionaux : 2040 (en comptant les 51 membres de l’assemblée territoriale corse, auxquels s’ajoutent les 131 représentants des assemblées de la Nouvelle-Calédonie, de Polynésie et de Wallis et Futuna). Conseillers généraux (+ conseillers de Paris) : 4042 Maires : 36 635 Conseillers municipaux : 519 417 Députés européens : 78 Élus intercommunaux : 38 000 environ*. Total : 601 132 élus
Données en juin 2011.
Les chiffres des élus intercommunaux sont très difficiles à obtenir. Il semble que la Direction générale des collectivités territoriales (DGCT) du ministère de l’Intérieur n’en ait même pas un état précis ! UN ÉLU POUR 108 HABITANTS Selon l’INSEE, au 1er janvier 2011, notre pays comptait 65 027 000 habitants. Aujourd’hui en France, il y a environ un élu ou – pour être plus exact car il y a souvent cumul – un mandat électoral pour 108 habitants. Si la démocratie se mesurait à l’aune du nombre d’élus, notre pays serait un modèle universel !
Avec un mandat pour 108 habitants, le taux de représentation français est quatre fois et demi supérieur à celui des États-Unis.
Pourtant, la vie démocratique américaine n’a rien à envier à la nôtre. Plus d’un électeur français sur cent est conseiller municipal.
Gérard Larcher consomme en moyenne 325.000 euros par an, au titre des crédits de déplacements, missions et réceptions (ligne 625 du budget) de la présidence du Sénat. C’est moins que les locataires successifs du perchoir de l’Assemblée. Au titre de leurs frais de représentation (ligne 6563 du budget), ces derniers ont dépensé en moyenne 430.000 euros par an depuis 2014.
Cependant, il est étonnant de constater que les frais de "déplacements, missions et réceptions" engagés par Gérard Larcher et les services de la présidence — dont une partie relève de l'action institutionnelle classique : accueil de personnalités étrangères, manifestations protocolaires, etc... — ont augmenté de 48% entre 2017 et 2018, passant de 252.749 euros à 376.133 euros l’an dernier, dont 133.799 euros pour les seuls frais de réception
L’Assemblée nationale adopte en ce moment son budget pour 2022. Elle en profite pour l’allonger de 46 millions d’euros, à 608,7 millions d’euros. Cette augmentation a pour le moment été adoptée à l’unanimité par le bureau de l’Assemblée, première étape de la procédure. Ce budget comporte notamment une dotation publique de 518 millions d’euros, montant inchangé depuis 2012. Les trois questeurs demandent également une dotation complémentaire de 34,6 millions d’euros pour les licenciements des collaborateurs des députés non-reconduits et l’équipement des nouveaux députés, en prévision des législatives de juin 2022.
La France a les dépenses publiques les plus élevées de l’OCDE, nombre de fonctionnaires de l’Assemblée nationale sont mieux payés que les députés eux-mêmes et les Français sont parmi les plus taxés d’Europe. L’Assemblée nationale, qui vote le budget de l’État, pourrait sans doute faire mieux que d’augmenter son propre budget en ces temps de « quoi qu’il en coûte ». Elle qui alourdit sans cesse les taxes ne semble pas comprendre que lorsque l’argent manque, il faut d’abord réduire les dépenses. Alors à quand une réduction des siennes ?
UN SÉNATEUR COÛTE PLUS D'UN DEMI-MILLION D'EUROS PAR AN
Les élections vont renouveler la moitié des 348 mandats de sénateurs, ce dimanche 28 septembre. Un titre qui a un prix pour le contribuable: entre salaires, indemnités et collaborateurs, chacun d'eux coûte 523.846 euros. Bénéficiant de nettement moins de pouvoir de décision que l'Assemblée Nationale, les résidents du Palais du Luxembourg sont souvent critiqués pour le coût bien réel qu'ils représentent pour le contribuable. Le budget du Sénat est d'ailleurs gelé depuis 2008.
Mais sans même compter les frais d'entretien des bâtiments ou de la chaîne LCP, les 348 sénateurs français, dont la moitié va être renouvelé, ce dimanche 28 septembre, coûtent chacun 523.846 euros par an à l'Etat français.
7.100 euros d'indemnités... La dépense la plus évidente reste le salaire. Au 1er avril, l'indemnité parlementaire s'élève à 7.100,15 euros brut en comptant les indemnités de base et de fonction, soit 5.388 euros nets. A noter: le très convoité poste de président du Sénat est doté d'une prime de 7.057,55 euros. Selon la loi de prévision des finances 2014, ce poste de dépense représente 31 millions d'euros cette année, plus 11 millions d'euros pour la Sécurité sociale et les pensions.
... Et 25.000 euros d'indemnité de fonction par mois et par sénateur Les sénateurs reçoivent chaque mois 6.037 euros nets pour leurs frais de fonction. A cette somme vient s'ajouter une carte permettant l'accès à l'intégralité du réseau SNCF, un remboursement de leurs frais de communications et de leurs déplacements en taxi à Paris, ainsi que de leurs frais d'hôtels dans la capitale. En 2014, le Sénat prévoit 107 millions d'euros d'indemnité de fonction, soit plus de 25.000 euros par mois et par sénateur.
7.548 euros de rémunération des collaborateurs Chaque sénateur a le droit à un maximum de cinq collaborateurs. Pour les rémunérer, les élus reçoivent une enveloppe de 7.548,10 euros par mois. Dans les comptes du Sénat, cette dépense n'est pas distinguée des rémunérations de tout le personnel qui n'est pas sénateur. Ces trois dépenses représentent donc plus de 180 millions d'euros, soit un peu moins de trois euros par an et par Français. En prenant en compte les autres salaires des employés du Sénat et les frais d'administration, ainsi que les frais du jardin du Luxembourg et les revenus du musée, l'Etat a versé 323 millions d'euros en 2014.
La Mairie de Paris a dépensé entre 583 millions d'euros (!) entre 2008 et 2016 pour rénover les Halles.
Puis les a vendues à Unibail pour 140 millions d'euros.
Sans appel d'offres.
Je me répète: on a payé 443 millions d'euros pour offrir 100.000m2 au centre de Paris.
Le Sénat ? Une institution qui échappe au contrôle de l'État. Du détail de son budget aux inquiétudes des sénateurs sur sa survie en passant par les scandales qui la secouent, Pièces à conviction fait le tour de cette vénérable maison − affaiblie par les retraits d'argent en liquide, utilisations frauduleuses des moyens alloués à la haute assemblée et détournements de la réserve parlementaire.
Le palais de 35 000 m2 où siège le Sénat se trouve au cœur du jardin du Luxembourg. Mais le cachet de leur lieu de travail n'est pas le seul avantage des sénateurs : outre leur salaire de 5 000 euros mensuels, ils disposent aussi d'une enveloppe de 6 000 euros pour leurs frais. Dans les couloirs gravitent également 1 200 fonctionnaires recrutés sur concours. Jardiniers et agents d'entretien commencent leur carrière à 2 200 euros net par mois quand les chauffeurs et dactylos débutent, eux, à 5 000 euros mensuels. Quant aux administrateurs, ils finissent leur carrière à 10 000 euros.
Alors que le poids du Sénat diminue dans l'élaboration des lois et que certains politiques voudraient le faire supprimer, l'équipe de Pièces à conviction est allée à la rencontre de sénateurs nouvellement arrivés et lève le voile sur les coulisses d'une institution aujourd'hui décriée.
même les jardiniers au sénat sont payé 6000 balles
Pendant six mois, Stéphane Girard a filmé les coulisses de l'Assemblée nationale pour découvrir comment les élus dépensent l'argent public. L'enquête révèle un coût de fonctionnement colossal et un train de vie des députés souvent très confortable. Certains d'entre eux en profitent d'ailleurs pour se constituer un patrimoine, d'autres pour partir en vacances. Alors qu'en 2009, la Grande-Bretagne a été secouée par un vaste scandale lié aux notes de frais, Claude Bartolone, le président de l'Assemblée, a lancé une série de mesures pour garantir plus de transparence et assurer un fonctionnement plus économique.
L’argent public, l’État face à un grand gaspillage