Située en lisière du vieux Sud américain, la région de Harrison héberge près de la moitié des 22 groupes suprémacistes recensés dans l'Arkansas, dont l'une des plus importantes branches du Ku Klux Klan. Ici, de grands panneaux plantés au bord des routes annoncent la « couleur » : « "Diversité" est un nom de code pour "génocide de la race blanche" », « "Antiracisme" veut dire "anti-Blancs" »... Les chiffres sont implacables : pas une seule mosquée ni synagogue parmi la cinquantaine d'édifices religieux bâtis à Harrison, dont le dernier recensement ne comptait que 34 Noirs pour quelque 14 000 habitants.
Dans ce comté de Boone, où Donald Trump a réuni plus de 80 % des suffrages lors de l'élection présidentielle, la diversité ethnique, culturelle ou religieuse n'a d'ailleurs jamais eu sa place. « C'est très bien comme ça, cette ville doit préserver la pureté de sa race », estime Mike Hallimore, le leader du Kingdom Identity Ministries, une organisation suprémaciste fondée ici en 1982. Attablé au Western Sizzlin, un restaurant de la ville, il se défend des accusations de racisme : « Je n'ai pas de haine envers les Noirs ! Ils sont comme mes animaux de compagnie : je les aime beaucoup, mais je ne les considère pas pour autant comme mes égaux. »
Puis, continuant nonchalamment la conversation, le septuagénaire pose sur la table une pile de prospectus donnant à lire, au choix, que « les Juifs sont une création de Satan » ou encore que « les Aryens sont la seule race que Dieu ait dotée d'un corps, d'une âme et d'un esprit ». Cette propagande, distribuée à des milliers d'exemplaires dans la région par quelques adeptes, est protégée par le sacro-saint premier amendement de la Constitution américaine, garantissant la liberté d'expression.
Je partage juste l'article du parisien les modos, je ne suis pas raciste et je ne suis pas antisémite