Un master, ou enregistrement sonore, ou phonogramme, c’est le fichier audio sur lequel est fixée la version définitive d’un morceau de musique. En gros, c’est le fichier que vous lisez en écoutant un morceau sur Deezer ou sur le dernier CD que vous avez acheté.
Ce fichier, c’est ce que l’on appelle un bien immatériel. C’est-à-dire un bien qui existe sans être palpable dans le monde physique. On ne touche pas un fichier .mp3, on ne touche que le CD sur lequel est gravé ce fichier .mp3. Donc, à la différence d’un gramme de beurre ou d’une chaise, il peut être décuplé à l’infini. Il suffit d’un simple copier-coller ou d’un simple WeTransfer par exemple, pour le démultiplier, le rendre accessible à tout un tas de personnes.
Malgré tout, ce bien a un propriétaire. Mais, de quoi est-il propriétaire, si le bien peut être décuplé à l’infini ? De toutes les versions de ce bien, tout simplement. Ainsi, seul lui peut autoriser que ce master soit reproduit, seul lui peut l’exploiter commercialement ou autoriser son exploitation commerciale par un tiers, entre autres. C’est-à-dire qu’en théorie, quiconque transmet sur une clé USB une copie de ce master à un tiers sans autorisation de son propriétaire, viole le droit de ce propriétaire.
Le propriétaire d’un master, en droit français, c’est « la personne, physique ou morale, qui a l’initiative et la responsabilité de la première fixation » de la séquence de son qu’est le master. Traduction pour les non-juristes : c’est celui qui paye un prestataire pour la fixation d’une séquence de sons émis dans le monde physique sur un fichier audio. Ou alors, celui qui s’occupe directement de la fixation par lui-même. Ce propriétaire a un nom précis dans le monde musicale : le producteur.