Vous réalisez que la philosophie c'est à peu près la seule chose qui nous différencie réellement des animaux et des machines ?
La capitalisme vous a t-il à ce point lavé le cerveau pour en arriver à croire que penser l'existence ne sert à rien ? Vous voulez êtres des consommateurs ou des hommes libres ?
Tu es philosophe ? Oui je sors des citations hors contexte à tort et à travers et je spamme des stickers en noir et blanc
la seule chose qui nous différencie réellement des animaux
La biologie a prouvé que rien nous différencie des animaux justement, alors la rationalisation de l'être est impossible voir nocif
Le 28 août 2021 à 22:13:25 :
la seule chose qui nous différencie réellement des animaux
La biologie a prouvé que rien nous différencie des animaux justement, alors la rationalisation de l'être est impossible voir nocif
Un animal n'a pas peur de la mort car il ne l'anticipe pas
Le 28 août 2021 à 22:16:20 :
Le stoïcisme est la voie a prendre
Le stoïcisme sauve des vies
Le 28 août 2021 à 22:13:25 arocrome a écrit :
la seule chose qui nous différencie réellement des animaux
La biologie a prouvé que rien nous différencie des animaux justement, alors la rationalisation de l'être est impossible voir nocif
nous sommes des animaux certes, mais y'a quand même en gouffre entre nous et le reste du monde animal hein
Le 28 août 2021 à 22:15:29 :
Le 28 août 2021 à 22:13:25 :
la seule chose qui nous différencie réellement des animaux
La biologie a prouvé que rien nous différencie des animaux justement, alors la rationalisation de l'être est impossible voir nocif
Un animal n'a pas peur de la mort car il ne l'anticipe pas
https://image.noelshack.com/fichiers/2019/07/7/1550369264-lll-removebg-1.png
Et pourtant il fuit
Le 28 août 2021 à 22:13:25 :
la seule chose qui nous différencie réellement des animaux
La biologie a prouvé que rien nous différencie des animaux justement, alors la rationalisation de l'être est impossible voir nocif
Le 28 août 2021 à 22:13:25 :
la seule chose qui nous différencie réellement des animaux
La biologie a prouvé que rien nous différencie des animaux justement, alors la rationalisation de l'être est impossible voir nocif
La biologie a rien prouvé du tout
Le 28 août 2021 à 22:17:54 :
Le 28 août 2021 à 22:15:29 :
Le 28 août 2021 à 22:13:25 :
la seule chose qui nous différencie réellement des animaux
La biologie a prouvé que rien nous différencie des animaux justement, alors la rationalisation de l'être est impossible voir nocif
Un animal n'a pas peur de la mort car il ne l'anticipe pas
https://image.noelshack.com/fichiers/2019/07/7/1550369264-lll-removebg-1.png Et pourtant il fuit
Il fuit parce qu'il a un instinct de survie, mais il est incapable de se projeter
Le 28 août 2021 à 22:17:31 :
Le 28 août 2021 à 22:13:25 arocrome a écrit :
la seule chose qui nous différencie réellement des animaux
La biologie a prouvé que rien nous différencie des animaux justement, alors la rationalisation de l'être est impossible voir nocif
nous sommes des animaux certes, mais y'a quand même en gouffre entre nous et le reste du monde animal hein
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/07/4/1613639007-risichauve.png
On est soumis aux mêmes réactions que les animaux (parce qu'on est des animaux). Nos cerveaux fonctionnent pareil en cas de fuite, de peur, d'inhibition. Alors vouloir rationaliser des concepts par des bouquins de 500 pages alors qu'on est soumis à nos pulsions c'est inutile, au mieux c'est un divertissement
Le 28 août 2021 à 22:20:21 :
Le 28 août 2021 à 22:17:31 :
Le 28 août 2021 à 22:13:25 arocrome a écrit :
la seule chose qui nous différencie réellement des animaux
La biologie a prouvé que rien nous différencie des animaux justement, alors la rationalisation de l'être est impossible voir nocif
nous sommes des animaux certes, mais y'a quand même en gouffre entre nous et le reste du monde animal hein
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/07/4/1613639007-risichauve.png On est soumis aux mêmes réactions que les animaux (parce qu'on est des animaux). Nos cerveaux fonctionnent pareil en cas de fuite, de peur, d'inhibition. Alors vouloir rationaliser des concepts par des bouquins de 500 pages alors qu'on est soumis à nos pulsions c'est inutile, au mieux c'est un divertissement
Oui bien sur, et les animaux tombent en dépression parce qu'ils trouvent que la vie est absurde, c'est bien connu
Le 28 août 2021 à 22:20:21 :
Le 28 août 2021 à 22:17:31 :
Le 28 août 2021 à 22:13:25 arocrome a écrit :
la seule chose qui nous différencie réellement des animaux
La biologie a prouvé que rien nous différencie des animaux justement, alors la rationalisation de l'être est impossible voir nocif
nous sommes des animaux certes, mais y'a quand même en gouffre entre nous et le reste du monde animal hein
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/07/4/1613639007-risichauve.png On est soumis aux mêmes réactions que les animaux (parce qu'on est des animaux). Nos cerveaux fonctionnent pareil en cas de fuite, de peur, d'inhibition. Alors vouloir rationaliser des concepts par des bouquins de 500 pages alors qu'on est soumis à nos pulsions c'est inutile, au mieux c'est un divertissement
Oui oui les animaux ont découvert les atomes, les autres planètes et ont inventé des langues différentes.
On est pareil que les chiens parce qu'on fait caca nous aussi MDR
Le 28 août 2021 à 22:17:31 :
Le 28 août 2021 à 22:13:25 arocrome a écrit :
la seule chose qui nous différencie réellement des animaux
La biologie a prouvé que rien nous différencie des animaux justement, alors la rationalisation de l'être est impossible voir nocif
nous sommes des animaux certes, mais y'a quand même en gouffre entre nous et le reste du monde animal hein
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/07/4/1613639007-risichauve.png
Certes mais bon on reste juste des animaux supérieurs aux autres quoi, notre soumission à l'espace-temps et aux lois de la causalité ainsi que notre perception rattachée à la programmation de nos sens humains
on est prisonniers d'une fiction
Le 28 août 2021 à 22:25:36 :
Le 28 août 2021 à 22:17:31 :
Le 28 août 2021 à 22:13:25 arocrome a écrit :
la seule chose qui nous différencie réellement des animaux
La biologie a prouvé que rien nous différencie des animaux justement, alors la rationalisation de l'être est impossible voir nocif
nous sommes des animaux certes, mais y'a quand même en gouffre entre nous et le reste du monde animal hein
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/07/4/1613639007-risichauve.png Certes mais bon on reste juste des animaux supérieurs aux autres quoi, notre soumission à l'espace-temps et aux lois de la causalité ainsi que notre perception rattachée à la programmation de nos sens humains
https://image.noelshack.com/fichiers/2017/32/6/1502562227-sans-titre-2.png on est prisonniers d'une fiction
https://image.noelshack.com/fichiers/2017/32/6/1502562227-sans-titre-2.png
Monsieur est kantien
Le 28 août 2021 à 22:12:57 :
Tu es philosophe ? Oui je sors des citations hors contexte à tort et à travers et je spamme des stickers en noir et blanc
Ceci
"Arrivés à la fin de notre brève et très incomplète analyse des
problèmes de la philosophie, il serait bon pour conclure d'en
estimer la valeur et d'examiner les raisons pour lesquelles elle
devrait être étudiée. Il est indispensable d'envisager cette
question du fait que de nombreuses personnes, sous
l'influence de la science ou de la vie courante, sont amenées
remettre en cause la philosophie comme n'étant guère
supérieure à un inoffensif mais futile art du distinguo où l'on
coupe les cheveux en quatre, et un ensemble de polémiques
sur des sujets où toute connaissance est impossible.
Cette idée de la philosophie résulte de conceptions erronées,
pour une part quant aux buts de l'existence, pour une autre
part quant aux bienfaits que la philosophie peut procurer. La
physique, par les inventions qu'elle permet, est utile à une
multitude de gens qui ignorent tout de cette discipline ; ainsi,
l'étude de la physique est à recommander, non seulement ou
principalement pour les effets qu'elle a sur celui qui l'étudie,
mais plutôt à cause de ses conséquences sur toute l'humanité.
La philosophie ne présente pas une telle utilité. Si son étude
présente quelque valeur pour d'autres que les philosophes, ce
doit être seulement de façon indirecte, par ses conséquences
sur la vie de celui qui s'y intéresse. C'est dans ces effets qu'il
faut donc avant tout rechercher la valeur de la philosophie.
Mais de plus, si nous ne voulons pas échouer dans notre
tentative de définir la valeur de la philosophie, nous devons
auparavant débarrasser notre esprit des préjugés appartenant
à ceux improprement nommés individus « pratiques ». Celui
qu'on appelle individu « pratique » dans le langage courant ne
connaît que les besoins matériels, ne voit pour l'être humain
que l'obligation d'alimenter son corps, mais ne tient pas
compte de la nécessité des nourritures spirituelles. Si tous les
hommes étaient riches, si la pauvreté et la maladie étaient
réduites à leur plus bas niveau, il resterait encore beaucoup à
faire pour créer une société idéale ; et même dans le monde
actuel, les biens de l'esprit sont au moins aussi importants que
les biens du corps. C'est exclusivement parmi ceux-là que la
valeur de la philosophie est à rechercher ; et seul celui qui
n'est pas insensible aux biens de l'esprit peut être convaincu
que l'étude de la philosophie n'est pas une perte de temps.
Comme toutes les autres disciplines, la philosophie a pour
objectif principal la connaissance. Elle aspire à cette catégorie
de connaissance qui unit et systématise le corpus scientifique,
et qui procède d'un examen critique des fondements de nos
convictions, de nos préjugés et de nos croyances. Pourtant on
ne peut faire valoir que la philosophie ait eu beaucoup de
réussite dans ses efforts de fournir des réponses claires à ces
questions. Si l'on demande à un mathématicien, à un
minéralogiste, à un historien, ou à tout autre spécialiste,
quelles connaissances ont été démontrées par sa discipline, il
répondra aussi longtemps qu'on voudra l'écouter. Mais si l'on
pose la même question à un philosophe, il devra reconnaître,
s'il est sincère, que ses travaux n'ont pas donné de résultats
aussi effectifs que ceux obtenus dans les autres savoirs. Il est
vrai que cela est dû en partie au fait que, dès que l'on acquiert
une connaissance précise sur un quelconque sujet, celui-ci
sort du champ de la philosophie et devient une science
distincte. L'étude du cosmos, qui relève actuellement de
l'astronomie, était autrefois l'objet de la philosophie ; Newton
intitula son œuvre maîtresse « Principes mathématiques de
philosophie naturelle ». De même, l'étude de l'esprit humain,
qui appartenait au domaine de la philosophie, en est
maintenant séparée pour constituer la psychologie
scientifique. Ainsi, l'incertitude de la philosophie se révèle
largement plus apparente que réelle ; les questions qui ont pu
recevoir une réponse rigoureuse sont incluses dans la science,
tandis que les interrogations qui n'ont pas encore obtenu
d'explications précises demeurent dans ce résidu nommé
philosophie.
Toutefois, au sujet de l'incertitude de la philosophie, ce n'est
qu'une partie de la vérité. Il existe de nombreuses questions –
dont certaines sont du plus grand intérêt pour notre vie
spirituelle – qui, pour autant qu'on puisse l'imaginer, doivent
rester insolubles pour l'intelligence humaine à moins que ses
capacités ne soient modifiées profondément au-delà de ses
limites actuelles. L'univers présente-t-il la cohérence d'un
programme ou d'un projet, ou n'est-il qu'un assemblage
fortuit d'atomes ? La conscience est-elle un élément
permanent de l'univers, donnant l'espoir d'une croissance
illimitée de la connaissance, ou n'est-elle qu'un accident
transitoire sur une petite planète où la vie doit finir par
s'éteindre ? Le bien et le mal ont-ils une portée pour l'univers
ou seulement pour l'homme ? La philosophie pose de telles
questions, diversement argumentées par différents
philosophes. Mais, qu'il existe on non une autre manière
susceptible de découvrir la solution, il semble qu'on ne puisse
démontrer vraie aucune des réponses proposées par la
philosophie. Malgré tout, si mince que soit l'espoir de trouver
une explication, c'est l'un des devoirs de la philosophie que de
persévérer dans de telles interrogations, de nous faire prendre
conscience de leur portée, d'en explorer toutes les approches,
et de conserver vivace, à l'égard de l'univers, cet intérêt
spéculatif qu'on peut détruire en se limitant aux seules
connaissances rigoureusement démontrables.
Beaucoup de philosophes, il est vrai, ont cru que leur
discipline pouvait démontrer la vérité de certaines réponses à
de telles questions fondamentales. Ils ont supposé qu'une
démonstration rigoureuse pouvait prouver l'exactitude du
fondement des croyances religieuses. Afin de juger ces
tentatives, il est nécessaire d'avoir une vue globale de la
connaissance humaine, et d'apprécier ses méthodes et ses
limites. Sur un tel sujet, il serait imprudent de se prononcer de
façon catégorique ; mais si les analyses des précédents
chapitres ne nous ont pas induits en erreur, nous devons
renoncer à l'espoir de découvrir par la philosophie les preuves
des croyances religieuses. Ainsi ne pouvons-nous intégrer un
ensemble formel de solutions à ces interrogations comme
élément de valeur de la philosophie. Une fois de plus, on ne
doit pas faire découler cette valeur d'un corpus supposé de
connaissances absolument démontrables, destinées à être
assimilées par ceux qui l'étudient.
C'est en fait dans son incertitude même qu'il faut rechercher
en grande partie la valeur de la philosophie. L'homme qui n'a
nulle teinture de philosophie passe sa vie prisonnier des
préjugés du sens commun, des croyances courantes de son
époque ou de son pays, et des convictions qui se sont
développées dans son esprit sans le concours ou l'approbation
de sa réflexion. Pour un tel individu, le monde semble explicite,
fini, transparent ; les objets ordinaires n'éveillent nul
questionnement, et les hypothèses inhabituelles sont
dédaigneusement repoussées. Au contraire, dès que nous
commençons à philosopher nous découvrons, comme nous
l'avons vu dans les premiers chapitres, que même les choses
les plus ordinaires conduisent à des questions sans réponses
réellement satisfaisantes. Bien que ne pouvant nous répondre
avec certitude aux doutes qu'elle suscite, la philosophie peut
suggérer de multiples possibilités qui élargissent nos
réflexions et les libèrent de la tyrannie de l'habitude. Ainsi, en
ébranlant notre conviction de savoir ce que sont les choses,
elle accroît considérablement notre connaissance de ce
qu'elles pourraient être ; elle fait disparaître le dogmatisme
quelque peu arrogant de ceux qui n'ont jamais parcouru le
chemin du doute libérateur, et garde vivace notre perception
du merveilleux en nous présentant les choses familières sous
un jour insolite.
Outre son intérêt à révéler des possibilités insoupçonnées, la
philosophie recèle une valeur – peut-être sa valeur principale
– dans l'importance des objets de sa réflexion, qui permet de
s'affranchir des limites de la seule poursuite de buts
personnels. L'homme qui agit par instinct restreint son
existence à ses seuls intérêts privés : il peut y inclure sa famille
et ses amis, mais sans prêter attention au monde extérieur,
sauf si celui-ci peut être utile ou faire obstacle à ce que
contient le vase clos de ses désirs spontanés. Dans cette
existence, il y a quelque chose de fébrile et de limité, alors que
la vie avec la philosophie est sereine et libre. Le microcosme
des intérêts dictés par l'instinct est exigu, au milieu d'un
immense et puissant univers qui, tôt ou tard, doit amener la
fin de notre monde personnel. A moins de pouvoir étendre le
champ de nos intérêts au monde extérieur dans son entier,
nous demeurons comme une garnison au sein d'une forteresse
assiégée, sachant que l'ennemi rend toute fuite impossible et
que la reddition est inéluctable. Dans cette vie, il n'existe pas
de place pour la paix, c'est un combat entre l'exigence du désir
et l'impuissance de la volonté. Si nous voulons que notre vie
soit libre et intense, nous devons, d'une façon ou d'une autre,
fuir cette prison et ce combat.
La contemplation philosophique est un moyen d'y échapper.
Celle-ci ne divise pas, dans sa vision la plus large, l'univers en
deux camps opposés, ami et ennemi, utile ou nuisible, bien ou
mal : elle observe tout de façon impartiale. La stricte
contemplation philosophique n'a pas pour objectif de prouver
que le reste de l'univers est de nature semblable à l'homme.
Tout acquis de connaissance est un développement du Moi,
auquel on parvient mieux sans le rechercher directement. On
l'obtient quand seul s'exerce le désir de connaissance, par une
recherche qui ne préjuge pas la nature de son objet, mais qui
modèle le Moi d'après la nature qu'elle découvre dans cet
objet. On ne parvient pas à ce développement en tentant de
montrer que le Moi, pris tel qu'il est, ressemble tellement au
monde que la connaissance de ce dernier est accessible sans
la moindre acceptation de ce qui nous semble étranger. Le
désir de prouver cette similitude est une forme d'affirmation
de soi, et, comme telle, représente un obstacle à l'extension du
Moi auquel ce dernier aspire, et dont il se sait capable.
L'affirmation de soi, dans la spéculation philosophique comme
ailleurs, considère le monde comme un moyen de parvenir à
ses fins ; elle amoindrit la valeur du monde devant celle du
Moi, celui-ci définissant alors l'importance à accorder aux
objets du monde. Dans la contemplation, au contraire, nous
partons du non-Moi, qui, par son ampleur, repousse les limites
du Moi ; en contemplant l'infini dans l'univers, l'esprit
s'associe à ce caractère infini.
C'est pour cela que les philosophes qui identifient l'univers à
l'homme amoindrissent la dimension de l'esprit. La
connaissance est une forme d'union entre le Moi et le non-
Moi ; comme toute union, elle est troublée par la
prédominance de l'un ou l'autre, et donc par toute tentative de
soumettre l'univers à notre propre image. Il y a une doctrine
philosophique répandue qui nous enseigne que l'homme est
la mesure de toute chose, que la vérité est une notion
purement humaine, que l'espace, le temps et les concepts
universels sont des attributs de l'esprit, et que, s'il existait une
chose non créée par l'esprit, celle-ci serait inaccessible et pour
nous sans valeur. Si nos précédents raisonnements sont justes,
cette conception est fausse ; mais en outre, elle a pour effet
d'enlever tout ce qui donne de la valeur à la contemplation
philosophique, en la soumettant au Moi. Cette conception de
la connaissance n'est pas une union du Moi et du non-Moi,
mais un ensemble de préjugés, d'habitudes, de désirs, jetant
un voile impénétrable entre le monde extérieur et nous. Celui
qui se complaît dans une telle idée de la connaissance
ressemble à l'homme qui ne quitterait jamais la cellule
familiale de crainte de ne pouvoir autrement imposer sa
parole.
La vraie contemplation philosophique, au contraire, trouve sa
satisfaction dans chaque développement du non-Moi, dans
tout ce qui accroît l'importance des objets qu'elle contemple,
et donc du sujet qui s'y livre. Dans la contemplation, tout ce
qui est personnel ou privé, tout ce qui procède des habitudes,
de l'intérêt propre ou du désir, déforme l'objet, et par là
affaiblit l'union recherchée par la raison. En érigeant une
barrière entre l'objet et le sujet, de tels éléments personnels et
privés enferment la raison. Libre, la raison possédera l'acuité
que Dieu pourrait avoir, sans référence à un ici et maintenant,
sans espoir et sans crainte, sans les entraves des croyances
créées par la coutume et les préjugés répandus par la
tradition, paisiblement, sans passion, dans le seul et unique
désir de connaissance – une connaissance impersonnelle,
purement contemplative, autant qu'un homme puisse y
parvenir. Par conséquent, la raison ainsi libre préférera la
connaissance abstraite et universelle sans les accidents d'une
histoire personnelle, plutôt que la connaissance transmise par
les sens, obligatoirement dépendante d'un jugement
personnel et exclusif, et d'un organisme dont les sens
déforment autant qu'ils révèlent.
L'esprit accoutumé à la liberté et à l'impartialité de la
contemplation philosophique conservera quelque chose de
ces qualités dans la vie active et affective. Il regardera ses
desseins et ses désirs comme la partie d'un tout, sans
prétentions, les tenant comme d'infimes fragments au sein
d'un monde sur lequel les actes d'un individu n'influent pas.
Dans la contemplation, l'impartialité est une profonde
aspiration à la vérité, cette même qualité de l'esprit qui, dans
la vie active, représente la justice, et, dans la vie affective,
l'amour universel offert à tous, et non seulement à ceux
considérés comme utiles ou remarquables. Ainsi, la
contemplation développe non seulement les objets de notre
réflexion, mais également ceux de nos actions et de nos
émotions : elle fait de nous citoyens de l'univers, au lieu d'être
ceux d'une cité fortifiée en guerre contre le reste du monde.
Dans cette citoyenneté de l'univers réside la vraie liberté de
l'homme, et son affranchissement de la servitude engendrée
par les espoirs prosaïques et les peurs.
Donc, pour résumer notre discussion sur la valeur de la
philosophie : la philosophie est digne d'étude, non pas parce
qu'elle répond de façon exacte aux questions qu'elle pose,
puisqu'on ne peut, en règle générale, établir la vérité de ses
réponses, mais pour les questions elles-mêmes ; parce que ce
questionnement étend notre compréhension du possible,
développe l'imagination de notre intellect et diminue
l'assurance dogmatique qui ferme l'esprit à toute spéculation ;
mais avant tout parce que, dans la contemplation
philosophique de la grandeur de l'univers, l'esprit étend son
envergure et, rendu capable de s'unir à l'univers, il acquiert
alors son bien le plus précieux."
De Russell