Des échantillons prélevés sur un patient décédé lundi et testés par un laboratoire de terrain de Guéckédou, ainsi que par le laboratoire national guinéen de la fièvre hémorragique, se sont révélés positifs au virus de Marburg. Des analyses complémentaires effectuées par l’Institut Pasteur du Sénégal ont confirmé ce résultat. Le patient avait été soigné dans une clinique dans la localité de Koundou à Guéckédou, où une équipe d’enquêteurs médicaux avait été dépêchée afin d’étudier l’aggravation de ses symptômes.
La maladie à virus de Marburg se transmet à l’homme par les chauves-souris frugivores et se propage dans l’espèce humaine par contact direct avec les fluides corporels des personnes infectées, ou avec les surfaces et les matériaux, selon l’OMS.
Dans un tweet, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a relevé la nécessité de mettre en œuvre « un effort concerté pour prévenir la transmission et protéger les communautés ».
Surveillance transfrontalière renforcée
Une première équipe de dix experts de l’OMS, dont des épidémiologistes et des socio-anthropologues, est déjà sur le terrain. Les autorités sanitaires nationales intensifient les interventions d’urgence allant de l’évaluation des risques à la surveillance de la maladie, la mobilisation communautaire et le dépistage, les soins cliniques, la lutte anti-infectieuse et la fourniture d’un appui logistique. La surveillance transfrontalière est renforcée de sorte à pouvoir détecter rapidement un cas éventuel.
En Afrique, des flambées précédentes et des cas sporadiques ont été signalés en Afrique du Sud, en Angola, au Kenya, en Ouganda, et en République démocratique du Congo. Mais c’est la première fois que le virus est détecté en Afrique occidentale.
La maladie commence de façon soudaine, avec une forte fièvre, des céphalées intenses et un éventuel malaise. Les taux de létalité ont varié de 24 % à 88 % lors des épidémies précédentes, en fonction de la souche virale et de la gestion des cas, précise l’OMS.
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Bien qu’il n’existe pas de vaccins ou de traitements antiviraux approuvés pour traiter le virus, la réhydratation par voie orale ou intraveineuse et le traitement des symptômes spécifiques améliorent les taux de survie.
« L’enrayer dès maintenant »
« Nous saluons la vigilance et l’action d’investigation rapide des agents de santé guinéens. Pour éviter que la propagation du virus de Marburg n’atteigne un rythme fulgurant, nous devons l’enrayer dès maintenant », déclare Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
« Nous travaillons avec les autorités sanitaires locales afin de mettre en œuvre une riposte rapide basée sur l’expérience et l’expertise acquises par la Guinée dans le cadre de la gestion de l’épidémie de la maladie à virus Ebola, qui se transmet de manière similaire ».
La préfecture de Guéckédou est la même que celle où s’est déclarée la récente épidémie d’Ebola, et où les premiers cas de l’épidémie de ce virus qui a sévi entre 2014 et 2016 en Afrique de l’Ouest avaient été détectés.