NightDela
2021-08-12 23:30:54
Il m'est arrivé une histoire tellement folle que je peine à croire que ce soit le simple fruit du hasard. Il y a certainement un sens caché, mais alors pour remonter à la source il faut admettre que c'est plutôt délicat. Vous allez comprendre, l'histoire se déroule en trois phase.
Dans la première phase, je discute longuement avec une femme, tout est virtuel. Il semble s'instaurer un jeu de séduction entre nous, mais sans que jamais ce soit tout à fait concret. J'ai bien entendu quelques informations sur elles qui m'affirment que j'ai bien une personne réelle en face de moi. On discute longuement, mais le flou plane quant à notre relation, ça reste toujours dans l'ordre de l'implicite. Assez pour que je doute de sa nature et de ses véritables intentions. Puis finalement, elle disparaît. Alors soit, de toute façon je ne sais pas vraiment à qui j'ai à faire.
Dans la deuxième phase, quelque temps plus tard, une femme étrange m'aborde, toujours virtuellement. Et là, petit à petit elle se livre plus à moi que la première, j'en apprends davantage sur ses véritables intentions. C'est presque magique ce qu'il se passe entre nous, parce qu'elle miroite de par son discours l'idéal que j'ai d'une relation, c'est-à-dire quelque chose de pur, d'authentique, dépourvu de mesquinerie. Cette femme commence à m'intéresser, elle ressemble à mon idéal féminin dans le sens où elle est à l'antipode de toute forme de superficialité. Mais sachant que notre relation est textuelle et littéraire, on ne se pose pas vraiment de question sur notre identité respective, partant du principe que les mots suffisent à sonder l'âme d'une personne. Si on devait aller plus loin, alors ça se ferait petit à petit, et j'étais prêt à prendre le temps. Mais il y a un point qui m'interpellait dans son discours, c'est tout comme-ci elle cherchait à me faire comprendre qu'on se connaissait déjà. Et clairement, il y avait des signes qui tendaient à me faire croire que ce n'était nul autre que la femme de la première phase. Si elle restait discrète sur son identité, c'était juste dans l'optique du jeu de séduction. Puis encore une fois, elle a fini par disparaître sans laisser de trace.
Quant à la troisième phase, elle se caractérise surtout par de l'incertitude, de l'incompréhension. J'avais tendance à assimiler les deux femmes dans mon esprit, comme si c'était la seule et même personne, mais il y avait des incohérences. Finalement j'ai fait ce que j'aurais du faire depuis bien longtemps, je me suis mis à faire quelques recherches sur la première femme via les réseaux sociaux, sachant que je n'avais pas d'information concrète sur l'autre, et là je tombe de haut. Elle n'a rien à voir avec l'idée que je m'en étais faite. Je ne pouvais pas croire à ce moment là qu'il s'agissait de la même personne que celle à qui j'avais parlé dans la deuxième phase. Je tombe sur le genre de femme impudique qui se maquille pour attirer le regard sexué des hommes et qui trouve une certaine opportunité dans le fait de se vendre physiquement pour le bonheur du plus grand nombre.
En approfondissant la recherche, j'ai fini par comprendre pourquoi à l'époque notre relation avait été si brumeuse et étrange. Il me semble qu'elle fantasmait à l'époque sur un autre homme, et puisque j'avais fourni peu d'informations sur moi, elle croyait que j'étais lui, d'où le jeu de séduction qui s'en est suivi. Il suffisait de lui résister et de lui faire de l'effet sur le plan intellectuel pour qu'elle s'adonne à des instincts de soumission et qu'elle se sente excitée sexuellement, en d'autres termes, une relation basée sur l'ego. Cela n'a donc rien à voir avec ce qui m'attire chez une femme. Elle n'avait plus la moindre splendeur ou saveur à mes yeux, je me suis même senti naïf d'avoir pu à un moment donné associer les deux femmes. Le fait de pouvoir les dissocier pour de bon, c'est chose faite, mais à l'heure d'aujourd'hui, je ne sais toujours pas qui pouvait bien être la femme de la deuxième phase, ce n'est plus qu'un songe lointain.
Morale de l'histoire, le virtuel manque parfois un peu trop de concret, et il est vite fait se mélanger les pinceaux.