Je suis tombé sur cet article bordel mais ils savent plus quoi inventer ces gauchisteshttps://image.noelshack.com/fichiers/2016/24/1466366197-risitas10.png
"Baise-la", épigone de la pensée libertaire sur la communauté internet.
Si vous avez pu assister à ce génial vaudeville qu'est Internet, il vous est arrivé de tomber sur des sites relatant les témoignages amoureux en recherche de conseils bien fondés pour parvenir à une séduction efficace.
" Si le sexe et le désir sont de l'ordre du naturel, la séduction tient elle, du pur rituel", cette citation de Baudrillard ancrée pleinement dans les consciences vient pourtant se heurter à une réalité toute autre qui est celle dans laquelle se niche toute une réflexion profondément appauvrie sur la nature passionnelle des relations inter-subjectives, cela tient en deux mots : "Baise-la".
On peut retrouver la sentence, irrévocable par son martèlement et la longue chaîne qu'elle forme sur le fil de discussion, sur un site fréquenté assidûment par la tranche des 18-25 ans sur le bien famé site jeuxvideo.com.
Est ce un conseil ? Est ce un ordre voire un commandement ? Ou simplement la résurgence d'un fond de camaraderie masculine à travers une brimade sincère ?
Aurélien, dans le livre éponyme d'Aragon, classe les femmes entre " les aimables, les excitantes, les folles", ici le spectre semble réduit, dans toute sa complexité au rôle de l'aimable (n'est ce pas mesdames que vous l'êtes ?).
Que signifie donc ce "Baise-la"? Que révèle-t-il à la fois sur l'évolution de la séduction chez les jeunes, face à des relations qui semblent de plus en plus distendues ? Quelle pensée politique cette pensée promeut elle ? Ce sont les questions qui seront effleurées ici.
Les jeunes années sont propices à la découverte du monde des passions et ou chacun cherche à se faire dévoiler la tortueuse manière de l'exprimer sans être éconduit.
"Baise-la", le rapport sexuel devient donc l'aboutissement sinon le commencement du rapport à l'autre, l'Eros, cher à Levinas, rencontre sa primauté dans le rapport inter-subjectif avec l'Autre pour se réaliser en substance, dans la sexualité. Il ne faudrait pas voir ici un cas sui generis de la rencontre, il faut dire que le site JVC est principalement fréquenté par des hommes qui, malgré leurs positions rétrogrades sur le statut de la femme, sont des enfants, encore en période de latence pour la plupart et qui voient parfois la sexualité, comme une réalité autre, un filtre fantasque joué par des acteurs et qui les concernent sans les concerner vraiment.
On peut noter ici, que ce point de vue masculin est celui définitivement lié à la pénétration, acte symbolique qui soumet à la fois l'autre à son désir, et qui, représente la position active de celui qui donne, contre celui (celle en l'occurrence) qui reçoit. Baise l'est donc tout à la fois, un exergue et une injonction de la maîtrise de la relation naissante par le phallus, pour sceller définitivement un contrat tout en accords implicites.
Pourquoi ce conseil ? Pourquoi précisément l'entièreté de la réussite du lien qui liera les protagonistes, doit se jouer dans la pénétration. La séduction est pourtant un domaine complexe, oû, hommes comme femmes se perdent en susurrations et en hypothèses souvent improductives. A-t-on tôt fait de complimenter, mille nouvelles pensées parasites nous font ombrager le pire, et rendent compte que l'acte était soit mal venu,trop mal formulé, ou soit trop niais, trop tôt, perdu comme Sorel parmi les 200 manœuvres pour séduire sa Mathilde.L'impossibilité à chaque instant de déceler proprement chez l'autre, son sentiment, rend fou. On finit par espérer trouver le Zorba qui saura nous pousser et nous rassurer.
Alors apparaissent les séducteurs, guerriers affranchis des dogmes, conscience pour soi et en soi ; ils viennent répondre simplement "Baise la", on passe de Sorel à Soral, personnage apprécié sur ce forum, en un instant.
Rien de compliqué, il ne fallait pas chercher dans les retournées sentimentales, les arrachages violents et les mains moites, autre chose qu'une simple nécessité biologique, celle de se reproduire et d'apposer sa marque sur l'autre. Une mécanique froide, rodée, qui ne recourt pas à la vision timorée de l'adolescent.
On a vu ainsi surgir, les mots de calorie, essence H et F, autant de concepts qui vont permettre de spécifier et d'objectiver ce qui est dénommé, mécanique amoureuse et dont le seul résumé pour l'homme, se trouve dans l'acte sexuel, dans lequel la pénétration vaginale est le centre.
Sans s'attarder plus sur la sémantique, on peut s'interroger, sur ce que soulève l'adjonction à "baiser" dans la sphère politique. Le rapport de violence et choix politique formerait à la fin, une juste hiérarchie : le candaule socialiste soumis par le stupre magnifique des adhérents de l'UPR et le bande mou gauchiste, trompé par le David testotéroné du FN.
L'adhésion à un consensus comme celui de "Baise la", traduit donc une pensée basée sur l'unilatéralité, sur une verticalité du pouvoir, et qui se veut malgré tout, commune : concilier un exécutif fort tout en gardant un aspect démocratique, une visée humaniste qui rapprocherait du gaullisme ou de l'orléanisme. Mais " baise-la" est répété comme un mantra, comme un slogan, et traduit peut être simplement, la tendance libertaire héritée des années 70, ou le communisme sexuel bat son plein. Ainsi, ce "Baise la", n'est pas seulement adressé à celui qui quémande des conseils, il est un cri, puissant, que chacun, ou qu'il soit, et quelque soit ses problèmes, doit intérioriser et rendre à la communauté. On n'est plus porté seulement par nos sentiments, mais par un Beruf. Ce qui apparaît comme libertaire, issu de la main mise du capitalisme de la séduction, sur les corps et les esprits, semble donc se voir opposer la reconquête communautaire sur la sexualité. Le "Baise la", finit par dépasser sa simplicité hiérarchique, pour se compléter en une horizontalité, qui met à mal les carcans de la jouissance sans entrave. Il est le rapport qui se veut simple, parfois simpliste, mais qui permet de reprendre un contrôle, même exécuté de manière unilatérale. Libéral et libertaire se rejoignent donc ici, mais avec toujours ce soupçon de fermeté qui peut le contredire prise comme une téléologie.
L'évolution de l'expression "Baise la", sur Internet sera donc intéressante à découvrir, dépassement des contradictions internes, souffle nouveau du communisme sexuel déjà présent dans les boites échangistes, les espaces communautaires semblent donc en pleine maturité.
On finira par ces mots qui, je l'espere, sauront égayer les esprits, un extrait de Trois filles de leur mère de Pierre Louys, car le sexe est aussi un moment de fête et de joie :
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Lili n’en croyait pas ses oreilles :
« Quelle séance, non ? Ricette qui suce ! Maman qui baise ! Et un dépucelage à la fin ! On n’en ferait pas autant devant le roi d’Angleterre !
— Est-ce rare, ça, “maman qui baise” ? répéta gaiement Teresa.
— Je te crois ! dit la gosseline. T’as même pas baisé pour me faire ! »
La réponse était juste, prompte et dite sur un ton assez drôle, mais le fou rire qui l’accueillit fut hors de toute proportion avec la valeur du mot. Charlotte, qui larmoyait depuis une heure, eut un accès d’hilarité coupé de gémissements comme si elle souffrait plus de rire que de pleurer. Teresa poussa des cris et se retint à elle pour ne pas tomber. « Soutiens-moi, Fabian ! » Ricette elle-même… Le rire est contagieux. Ricette éclata la dernière. Et Lili resta seule à rire modérément de sa repartie. Aussi commençai-je de croire qu’elle serait un jour sans peine la plus spirituelle des quatre.
Ricette, ex-pensionnaire pour qui l’arithmétique n’avait plus de secrets, lança des chiffres et, par la science des nombres, nous ramena aux questions sérieuses :
« Maman est enculée en moyenne trois fois par jour. Ça fait onze cents fois par an.
— Et le pouce ? dit Charlotte.
— Et les godmichés ! dit Lili.
— Et les nuits comme celle de Noël dernier, où elle l’a fait dix-huit fois.
— Je dis : en moyenne onze cents fois par an. Elle a commencé à huit ans ; elle en a trente-six. J’ai compté. Ça fait plus de trente mille enculades.
— Trente mille ! s’écrièrent-elles ensemble.
— Et elle baise une fois par an ou à peu près.
— Oh ! je n’ai pas baisé trente fois dans ma vie entière ! déclara Teresa. La dernière nuit où ça m’est arrivé, c’était quand, Charlotte ? C’était l’autre été, au mois de juin ? Ah ! tu peux le dire, fit-elle en se tournant vers moi. Je suis presque aussi pucelle que Mauricette. Charlotte est comme moi. Il n’y a que Lili qui baise dans la maison.
— Maman, maman, maman ! dit Ricette impatiente. Est-ce que nous commençons ? »
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