CislaEnMousses
2021-07-30 11:46:43
Je suis de vraie droite, celle qui refuse le dilemme entre droite et gauche, non au sens où elle en serait l'impossible synthèse, mais en ce qu'elle assume en les dépassant les vertus de ce dont la droite et la gauche de l'hémicycle politique sont les caricatures. L'homme de vraie droite n'est pas individualiste, mais communautariste (antithèse stricte du communisme) et organiciste : il ne reconnaît en sa subjectivité que l'individuation d'une nature humaine ayant raison de fin, laquelle, comme raison mise dans les êtres par l'art divin, trouve dans la Polis (et non unilatéralement dans l'individu) le lieu de son incarnation adéquate et le moyen d'honorer son divin Auteur, de sorte que le bien commun se révèle raison du bien particulier. Le bien commun immanent est la réalisation en acte de toutes les virtualités de la nature humaine à l'intérieur d'une communauté de destin donnée (national, civilisationnel...), et il s'ordonne au bien commun transcendant qui le pose et qui n'est autre que Dieu. La justice sociale est une valeur de vraie droite, tout comme la subordination de l'économique au politique. José Ortega y Gasset, pourtant professeur de José-Antonio Primo de Rivera, traitait « d'hémiplégiques » les tenants de la dichotomie « droite-gauche », ce qui suggère que la vérité serait la « synthèse » de la droite et de la gauche. Mais de même que le vrai bien n'est pas cette ineptie que serait la synthèse du bien et du mal, de même que le vrai n'est pas la synthèse du vrai et du faux, de même que Dieu n'a pas besoin du diable pour être Dieu (comme si le divin était la « synthèse » de Dieu et du diable), de même la vraie droite n'est pas une synthèse de la droite et de la gauche.
L'exigence de la justice sociale, de justice distributive encadrant le jeu de la justice commutative, est une exigence de droite. La justice distributive prohibe, par la promotion d'un dirigisme étatique prudent, les déchaînements inflationnistes du capitalisme. Et l'on pourrait en dire autant de l'idée d'écologie. On en peut dire autant, tout particulièrement, de l'idée nationale. L'idée d'une communauté de destin des peuples européens est une valeur organiquement incluse dans le concept de bien commun, cause finale de la chose politique. Il faut le marteler bien clairement pour faire cesser enfin les dénigrements, aussi efficaces qu'imbéciles, en lesquels se complaisent les anti-fascistes « de droite » (oxymore). L'idée nationale pervertie a été pervertie par la gauche en jacobinisme, l'idée de justice sociale pervertie par la gauche en égalitarisme, l'idée de compétition sociale pervertie par la gauche en capitalisme apatride, l'idée d'organicité pervertie en démocratie, l'idée d'État pervertie en administration bureaucratique et flasque, l'idée d'écologie pervertie par la gauche en tiers-mondisme, en verdurolâtrie rousseauiste, en mondialisme hédoniste.
La vraie droite ne tombe pas dans les pièges de la gauche (entendre les formes de la gauche) parce que s'il n'est qu'une façon d'avoir raison, il est une infinité de façons de se tromper.