Salut les quais, j'aurais besoin de votre avis sur une mésaventure de longue date
Il y a pas mal de choses à restituer, je vais faire au plus court... Installez-vous confortablement
Comme toute redpill qui se respecte, c'est à propos d'une femme. On est loin d'une simple mésentente qui pourrait être balayée d'un revers de main, c'est une lente descente aux Enfers qui continue encore aujourd'hui et qui me bouffe comme jamais
Évidemment, le tout certifié no-fake
1 / Le décor
Je suis cadresclave dans un petit cabinet de conseil parisien
Je déteste mon travail, il m'ennuie mais il me permet de bien vivre et l'ambiance au bureau est très bonne. On a des âges assez proches entre collègues, on fait régulièrement des sorties après le boulot et on s'entend relativement bien.
Physiquement ça va, je pense être au-dessus de la moyenne mais je ne suis pas un Chad non plus : 1m98 pour environ 80kg. Mais au-delà de ça, j'ai une expérience avec les femmes qui est proche du néant. Je foire tout ce que j'entreprends, c'est un fait... vous verrez par la suite
Un jour de février, une femme est venue passer un entretien d'embauche pour un stage. Quand je l'ai vue traverser l'open-space... Un visage, un regard et un sourire comme je n'ai jamais vu de toute ma vie
Mais bon, j'étais passé à autre chose... jusqu'à ce qu'elle soit embauchée et qu'on fasse connaissance
Pour qu'on s'y retrouve, appelons-la Célestine et moi Célestin
2 / Au commencement
Au commencement, quand on se connaissait à peine, Célestine était régulièrement à l'initiative. Et parfois, elle me montrait des comportements sur lesquels je me pose encore des questions
Quelques anecdotes qui m'ont bluepilled bien comme il faut
La première fois qu'on s'est parlé, j'expliquais à un stagiaire installé pas très loin d'elle ce qu'il devait faire pour avancer sur une mission. Elle voit ça et elle me complimente sur le coup en me disant qu'il a beaucoup de chance d'être encadré comme cela et qu'elle aimerait bien être encadrée de la même façon
De temps à autre, je partais plus tôt que les autres à la pause déjeuner parce que j'avais pas mal de travail. Et parfois, sans prévenir Célestine me suivait... Donc on se retrouvait en tête-à-tête à discuter de la pluie et du beau temps, et j'étais témoin de scènes surréalistes.
Une fois, elle m'avait complimenté sur l'organisation de mes cahiers de brouillon... Mes cahiers de brouillon bordel
Avec le temps, en plus du midi on se retrouvait aussi à discuter le soir quand les autres collègues sont partis. On apprenait à se connaître : même âge, proche de sa fratrie, douée en danse, sportive, excellente académiquement... bref, je réalisais petit à petit à quel point Célestine est une femme parfaite à mes yeux
D'ailleurs, quand elle partait avant moi le soir, elle venait me dire au revoir expressément à mon bureau contrairement aux autres collègues. Et avec son beau sourire
Un jour, Célestine m'interpelle parce qu'elle avait une question à me poser pour son mémoire. Je vous passe les détails, mais à un moment elle me dit : "Bon je te donne un exemple : imagine toi et moi on se marie...".
À ce moment précis, ça a vrillé dans mon cerveau. Je ne l'écoutais plus du tout, et j'ai regardé un collègue qui m'a regardé avec cette tête parce qu'il avait tout entendu :
Quand elle m'a ensuite demandé si j'avais une réponse, j'ai juste dit "je ne sais pas" et je suis reparti à ma place. C'était le point de non-retour, je commençais à développer des sentiments pour elle
Après ça, ça allait crescendo : un jour, Célestine m'a demandé mon genre de femme alors que je discutais avec d'autres collègues. J'ai brodé en disant que ça ne peut pas se quantifier
Un autre jour, on sortait d'un déjeuner entre collègues, il pleuvait des trombes d'eaux et Célestine m'a pris par la main pour qu'on courre ensemble sous la pluie. J'ai paniqué et j'ai tout de suite retiré sa main... bordel ce jour quand j'y repense
Et encore un autre jour, Célestine m'a demandé mon numéro. Je lui demandé pourquoi puisqu'on se voit déjà au bureau toute la semaine et elle m'a sorti comme excuse "bah euh... c'est pour le mémoire haha".
Une fois, j'ai demandé à deux collègues de venir m'aider porter une armoire chez moi. Elle s'est interposée en me disant "Je ne sais pas si je serai utile mais je veux venir". Ni une ni deux elle est venue chez moi, mais on a juste monté l'armoire et je n'ai rien fait
Une autre fois, on était encore tous les deux tard au bureau et elle me propose qu'on aille dîner ensemble. J'avais la tête dans le guidon et j'ai répondu cash "non je n'ai pas le temps pour ça". Alors Célestine me repêche en me disant qu'elle aime bien manger dehors et que ça lui changerait les idées. Je cède, mais comme j'étais pressé par la charge de travail qui m'attendait on a fini au McDo
Le pire, c'est qu'une fois là-bas, seul face à elle, je réalisais que c'était une occasion en or. Donc je paniquais et sous cette panique je ne racontais que des choses strictement inintéressantes. Je ne finis même pas mon menu et je lui sors "on se casse, je finirai devant mon bureau"
Mais ce n'est pas tout : sur le chemin du retour, elle me dit les yeux dans les yeux que c'était la première fois de sa vie qu'elle a mangé un Big Mac et elle a adoré. Aujourd'hui encore je me mords les doigts d'avoir gâché ce moment
Et une dernière fois, j'avais ramené des tours de sucettes Chupa Chups au bureau pour les collègues. Avec ceci, j'ai pris un risque et j'ai acheté une boîte de bonbons que je lui ai offerte un soir au bureau. Elle était comme un gosse devant ces bonbons, elle me disait qu'ils sentaient trop bon, elle m'a remercié et elle m'a demandé qu'on se les partage en secret... C'était inattendu. J'ai beaucoup aimé ces moments passés à manger des bonbons à l'abri des regards
Bref, je laissais les choses suivre leur cours, et à ce niveau-là j'étais persuadé qu'on était sur une rampe et que tôt ou tard ça allait conclure naturellement... En réalité ? Non, on était au sommet
3 / Le basculement
Comme brièvement évoqué précédemment, Célestine avait un mémoire à rendre. Et à l'approche de sa date de rendu, les choses ont commencé à se compliquer...
En quelques jours, Célestine est devenue très distante. Elle ne me parlait plus, elle me fuyait du regard, plus un bonjour, ni un au revoir, ni un merci
Je sentais que quelque chose ne tournait pas rond, mais je n'ai pas eu l'intelligence de lui demander ce qui ne va pas et j'ai continué à agir normalement.
Et un soir... je discutais avec un collègue dans l'open-space et Célestine travaillait sur son mémoire pas très loin. Elle devait le rendre dans les jours qui venaient, elle était sous haute pression.
Elle est allée aux toilettes en me jettant un regard noir... d'une violence inouïe. Une haine profonde se lisait dans ses yeux, je n'avais jamais vu ça. Je pense que si elle pouvait, elle m'aurait tué sur-le-champ
Le message était passé et j'ai essayé de dire au collègue avec qui je discutais qu'on devrait poursuivre dehors. Impossible de caser un seul mot, il ne s'arrêtait pas
Et quand elle est ressortie des toilettes, c'était la fin
Elle m'a hurlé dessus comme jamais
Elle me demandait ce que je foutais encore au bureau à cette heure-ci alors qu'il y a des gens qui bossent
J'étais resté droit dans mes bottes et je lui ai répondu, le ton a continué à monter ça virait en procès
Elle est retournée ensuite à sa place en claquant la porte, c'était allé très vite. J'étais à la fois furieux et désemparé
Je suis rentré chez moi tout de suite après et je ne m'étais pas pointé au bureau le lendemain tellement que j'étais sous le choc
Les jours suivants, je ne lui adressais plus la parole parce que je sentais que ça pouvait redémarrer au quart de tour à tout instant. C'était la Guerre Froide
De son côté, aucun changement : pas un seul mot, pas un seul regard, pas de bonjour / au revoir / merci. Et à cela je répondais de manière proportionnée, je ne me voyais pas aller lui faire des courbettes alors qu'elle était clairement fermée à toute négociation.
Des mois se sont donc écoulés comme ça Dans le même bureau à se faire la tronche en continu pour un accrochage
Noël approchait à grands pas, les anciens collègues de la boîte ont organisé un Noël canadien auquel j'ai participé... et au tirage je pioche son nom
Je m'étais dit que c'était maintenant ou jamais pour enterrer la hache de guerre. Je me suis souvenu qu'elle aimait beaucoup une certaine plante que j'ai donc essayé de trouver pour lui offrir
J'ai passé un week-end entier à interroger des dizaines de fleuristes dans Paris. J'ai poncé toute la capitale... 32 kilomètres de marche au total pour avoir trouvé qu'il s'agit d'un Dracaena fragrans mais que personne ne vend ça en petit pot
La semaine d'après j'étais alors parti chez un grossiste en banlieue pour acheter une variété Lemon Lime (plante verte avec des feuilles comme ceci : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f2/Starr_080117-1535_Dracaena_fragrans.jpg ).
Le jour-J, je la ramène au bureau. On devait se retrouver dans un bar le soir pour échanger nos cadeaux, et sur le chemin un collègue est venu me dire qu'il est convaincu que cette plante est pour Célestine
Je lui demande pourquoi et il me répond que lorsqu'elle a vu la plante, elle lui a dit que la personne qui recevra ce cadeau a beaucoup de chance
À ce moment-là, j'ai su que je n'avais pas galéré pour rien et que j'ai visé juste pour le cadeau. Quand Célestine l'a reçu, elle a fait un beau sourire comme je n'avais pas vu depuis longtemps
Elle était venu me voir ensuite pour me demander comment j'ai su qu'elle adore ce genre de plante. J'ai simplement répondu que j'ai su parce qu'elle me l'avait dit... à l'époque où on se parlait quoi
D'ailleurs, la personne qui devait m'offrir un cadeau... et bien c'était elle J'ai calculé, la probabilité qu'on avait à s'échanger des cadeaux était de 0,3%, le miracle
C'était le premier tome d'un livre d'Histoire sur la Bretagne. 1200 pages au total avec le second tome, j'ai tout lu et indépendamment d'elle j'avais rarement lu un ouvrage aussi intéressant
Bref, après ça on reprenait timidement à discuter. Elle m'avait d'ailleurs montré des photos où elle avait rempoté la plante... mais en quelques semaines la Guerre Froide a repris de plus belle
Là, par contre, je n'avais pas compris pourquoi
Un jour j'ai dîné avec un collègue et il m'a parlé d'elle : ils voient dans la boîte qu'on ne se parle plus comme avant. Il m'a alors dit qu'il lui a demandé de son propre chef pourquoi et elle lui a répondu "Je ne sais pas, je n'y arrive pas."
4 / La redpill
Après les vacances de Noël, ça a tourné au cauchemar.
On n'arrivait toujours pas à se parler, la glace ne fondait pas... puis j'apprends que Célestine a voyagé en Thaïlande pendant ses vacances de Noël / nouvel an
Admettons
Et quelques semaines plus tard, elle a un rendez-vous chez un gynécologue
Visite de routine sûrement
Et un matin, elle nous apprend avec joie qu'elle est enceinte
J'avais bien entendu Et les collègues la félicitaient
J'étais effondré.
Ma vie n'avait plus aucun sens. Des mois passés bêtement à espérer pour arriver à ça. Mes sentiments pour Célestine s'étaient brutalement volatilisés.
D'autres semaines de silence sont passées et je comprends qu'elle n'est plus enceinte par je-ne-sais-quel miracle
Le temps desctructeur passait et je commençais à me dire que cette situation est parfaitement ridicule. Des gamins qui se boudent, il n'y avait pas d'autres mots... et plus on avançait, plus l'idée de renouer contact devenait impossible. Alors, dans un élan de désespoir, je lui ai écrit une lettre papier de deux pages, envoyée à son domicile
Comme il n'y avait absolument aucune occasion de se parler sans que ça vire en octogone devant les collègues, je me suis dit que lui demander par papier qu'on se voie reste l'ultime solution
Entre temps, une soirée dans un bar s'est organisée. Je discutais de tout et de rien avec les collègues, je voyais Célestine avec un autre collègue qui lui tenait la jambe. Et un moment, alors qu'il était en train de lui parler, elle lui colle un vent, se lève et vient s'asseoir à côté de moi
Elle me fait goûter son Moscow mule, on a parlé de ma famille et on a beaucoup parlé de piano, instrument pour lequel je me passionne
Après cela, elle est rentrée chez elle en avance et j'ai ressenti comme un grand vide... Une collègue m'a ensuite demandé si ça allait, je lui ai répondu un petit "oui" et je suis parti de la soirée juste après.
J'étais rentré chez moi en pleurant, ça faisait des années que ça ne m'était pas arrivé. J'étais complètement perdu... d'autant plus que, normalement, elle n'avait pas encore reçu ma lettre, j'avais l'impression d'avoir fait la plus grosse connerie de ma vie
J'en pleurais encore les soirs suivants, et un jour de pluie Célestine m'envoie un message pour me proposer qu'on se voie en bas des locaux après le travail. J'ai accepté et elle m'a fuit du regard pendant toute la journée au bureau
Le soir, une fois en bas elle me dit qu'elle a bien reçu ma lettre et elle me demande comment j'ai su son adresse. Je vous le donne en mille : bah parce qu'à l'époque où on se parlait, elle m'avait donné son adresse... sans lui avoir demandé d'ailleurs
Elle était étonnée et s'est mise à rire : "Ah bon ?? Faudra que je fasse attention à ce que je dis à l'avenir alors haha"
Mais les rires ont été de très courte durée.
Elle m'explique de façon crue qu'elle en avait marre de ma présence
Elle me dit qu'elle était sous la pression de son mémoire, elle m'accuse de tous les maux et quand je m'approchais d'elle, elle se disait "Oh non, il va encore venir me faire chier" (oui elle m'a sorti ça)
Elle hausse ensuite le ton et elle me demande pourquoi je ne comprennais pas ça
Elle me presse de répondre, mais j'étais tellement sous le choc de la violence de ses propos que j'ai manqué de m'évanouir. Ça ne m'était jamais arrivé
Je reprends mes esprits et tout ce que je trouve à lui dire c'est d'être désolé que ce soit arrivé comme ça, ça n'a jamais été mon intention de lui mettre des bâtons dans les roues pour son mémoire et je lui sors "Non mais en fait, tu me détestes"
Elle ne répond pas à cette affirmation puis elle s'excuse de m'avoir choqué par ses propos et de m'avoir boudé parce qu'elle n'aurait pas dû
Après cela, elle coupe net la conversation "Bon faut que j'y aille, je dois aller faire mon sport"
Je n'ai pas pu répondre correctement à ses accusations, alors je lui envoie un message pour lui demander de se revoir parce que je n'ai pas pu tout lui dire... Elle refuse et elle me dit que si j'ai quelque chose à lui dire je le fais par message
Elle s'est défoulée sur moi et elle me refuse un droit de réponse
Je ne me suis rarement senti aussi peu respecté de toute ma vie
Mais en bon fragile de service, je lui ai répondu que la prochaine fois que quelque chose ne va pas il faut absolument communiquer et que je ne reviendrais plus sur ces évènements
5 / Le changement
À ce moment-là, pour moi c'était fini. On se parle occasionnellement, sans plus.
Mais... le premier confinement débarque
Les journées passées en télétravail, enfermé dans un studio parisien... plus jamais
Comme beaucoup de gol.. euh françaises et français, ce changement de routine aura été un tournant sur mes habitudes de vie. Et avec du recul, sans chercher à le vouloir, Célestine y aura un peu contribué
Au premier jour du confinement, elle m'envoyait des messages sur Teams pendant les heures de bureau
Pareil les jours suivants
Au début c'était juste pour me poser des questions dans le cadre professionnel
Puis de fil en aiguille c'était pour me demander des nouvelles
Évidemment, échange de bons procédés : je lui en demandais aussi
À cela, je repensais à cette soirée où on parlait de piano avec Célestine... alors j'ai aussi profité de ce premier confinement pour me remettre sérieusement au piano
J'ai d'abord déchiffré le Clair de Lune de Debussy :
À la sortie du premier confinement, le télétravail restait la règle mais je suis retourné au bureau à vitesse grand V. Il s'avérait qu'elle aussi
Le premier jour, on a été contraint de déjeuner tous les deux, les locaux étaient vides
On est alors sorti dehors, grand Soleil, on s'est posé dans un parc... sauf que je n'étais pas prêt à me retrouver seul face à elle aussi vite
Elle m'attendait pour commencer à manger je lui dis "vas-y commence je ne vais rien manger". Je ne pouvais rien avaler tellement ça me stressait
Une fois qu'elle avait terminé de manger, on a passé le reste de la pause allongés dans l'herbe à partager notre vécu sur ce confinement
L'heure tournait, et je me lève en lui disant qu'on doit retourner bosser. Célestine me répond "attends, on va s'asseoir sur ce banc avant".
Donc on va s'asseoir sur ce banc...
Et... il ne se passe rien. On était là, assis côté à côté à ne rien dire. C'était interminable
Elle restait sur son téléphone à naviguer dans les menus... alors je lui sors "c'est bon, on peut y aller maintenant ?"
Elle me répond oui et on retourne au boulot
Sans commentaire
Après cela, on se parlait de temps à autre mais rien d'intéressant.
Puis vient le deuxième confinement
Silence radio
Et à la sortie, pareil plus un seul mot
Retour à la case départ
6 / Le regain d'espoir
2021 débarque, je me mets à déchiffrer la treizième nocturne de Chopin :
Célestine ne me parle plus du tout... jusqu'au jour où elle a été missionnée pour faire une formation sur un sujet dans lequel elle n'avait vraisemblablement aucune confiance en elle.
Alors un beau jour d'hiver, pendant que j'arrosais une plante verte, elle me demande mon aide
Sur le coup, je me dis que c'est l'occasion ou jamais de renouer alors je l'aide durant une bonne partie de la journée
Les jours suivants, elle venait de plus en plus me voir pour que je l'aide
Je commençais à me dire qu'elle ne me parlait que par intérêt Alors je me montrais désagréable... mais elle me repêchait en me remerciant et me complimentant avec insistance... et comme un con je cédais
Elle a réussi avec brio sa formation et elle a été reconnaissante. Mais elle était sur une lancée et elle a commencé à me solliciter sur ses autres missions
J'acceptais... Je l'aidais jusqu'à pas d'heure, ça devenait un rituel... En parallèle, je prennais du retard sur mes missions, mais je m'en foutais. Au fond, tout ce qui comptait à mes yeux c'était d'être avec elle
Un jour, Célestine m'a remercié en s'excusant de me faire perdre autant de temps. J'ai craqué et je lui ai répondu "Pour Célestine, il y aura toujours du temps"
Elle a fait un magnifique sourire en détournant son regard puis elle m'a encore remercié
Un autre jour, on sortait du bureau tard le soir, Célestine me remercie pour mon aide et me demande pourquoi je consacre autant de temps pour elle
Bordel cette question, pourquoi me l'a-t-elle posée ?
La réponse n'est pas évidente ...? Ou alors elle a fait exprès ?
Mais comme à mon habitude, j'ai tout gâché en lui répondant "Effectivement, c'est une bonne question" et ça s'est arrêté là
On s'est quitté devant le métro et je suis rentré en pleurant
Enfin bon, grâce à ces coups de main ça redevenait "comme avant" entre elle et moi
Elle revenait s'asseoir à côté de moi aux pauses déjeuner pour discuter
Elle s'est beaucoup intéressée à mes courses faites au marché, aux plats que je cuisine jusqu'à s'échanger des photos le soir, et dans une moindre mesure sur ce que je fais en-dehors du travail. On échangeait régulièrement sur nos familles, nos voyages, nos week-ends et nos histoires vécues...
Quand on finissait de travailler en même temps, on marchait pour discuter plutôt que de sauter dans la première bouche de métro venue... et le midi on allait souvent chercher à manger ensemble...
Bref, ça recommençait à se passer un chouilla trop bien Ça me paraissait tellement beau que j'étais sûr qu'il avait anguille sous roche. Le soir, quand la solitude reprennait le dessus, je me retrouvais fréquemment à pleurer de confusion, à me demander si un jour il y aura un dénouement à tout ce merdier
Alors pour essayer de faire avancer les choses, j'ai fait passer timidement quelques messages avec des cadeaux
Un jour, Célestine avait amené un thé matcha à la pause déjeuner. Je ne connaissais pas alors on en a parlé puis un autre jour j'en ai goûté... et j'ai pas trouvé ça mauvais du tout
Pour la remercier, je suis alors parti acheter un matcha latte frappé et je l'ai déposé anonymement sur son bureau. Elle a compris que c'était de moi et m'a remercié pour ce cadeau
Quelques jours plus tard, en revenant de la pause déjeuner je trouve un thé matcha sur mon bureau
Je vais alors la remercier et je retourne à ma place le siroter... Ça faisait une éternité que je n'avais pas ressenti autant de bonheur, j'étais sur un petit nuage
Alors j'ai été trop gourmand et j'ai continué les cadeaux... quelques semaines plus tard je lui commande un pâte à tartiner Gilles Cresno, top 12 des chocolatiers de France
Je le dépose encore anonymement sur son bureau à la pause déjeuner, et en milieu d'après-midi elle me demande qui l'a déposé. Je lui réponds que c'est moi et elle me remercie en me disant que ça tombe pile le lendemain de sa reprise de sport... donc elle le mangera avec modération le week-end
Après ça, un soir quand les collègues commençaient à partir, j'avais du boulot et elle me propose des orangettes qu'elle a fait maison
Je vais donc la voir et on les déguste avec un collègue voisin à qui elle a proposé une fois que je suis arrivé. C'était délicieux
Et ça, ce n'est pas arrivé une mais deux fois... Elle a refait des orangettes maison, les a ramené au bureau sans rien dire, et le soir venu elle me propose d'en manger... un vrai délice
Quelques semaines après, je lui dépose un thé matcha et un cake matcha / chocolat blanc dans un frigo de la boîte avec un post-it "Pour Célestine" dessus... mais elle ne le prend pas. J'étais anéanti
Le lendemain matin je lui demande si elle n'a pas vu ce que je lui ai laissé dans le frigo. Elle me dit qu'elle pensait que ça pouvait être "pour une autre Célestine extérieure à l'entreprise"
Alors je lui dis que c'est pour elle et elle me remercie en me disant qu'elle n'aurait pas osé demander aux collègues de qui ça pouvait venir
Et... quelques semaines encore... j'ai craqué en lui offrant une boîte de chocolats artisanaux, parfums choisis selon ses goûts
Mais là... elle devient agacée et me demande pourquoi je lui fais autant de cadeaux
Bordel ce moment
Je brode en lui disant qu'on en avait parlé un jour et que je m'étais dit que ce serait bien de les goûter
Gros blanc
Puis je hausse le ton en disant que si elle n'en veut pas alors tant pis je les prends pour moi je m'en fous
À cela, elle me dit qu'on les partagera et elle les a rangé
C'était le cadeau de trop. Je ne savais plus où me mettre
Mais le soir venu, elle passe à mon bureau avec les chocolats et on les a mangé
Bref, tous ces petits cadeaux me berçaient dans un espoir de jours meilleurs... Sauf que ce n'était qu'un plaisir éphémère avant la bonne redpill des familles
7 / La descente aux Enfers
Dans ces ultimes moments d'entente cordiale, il y avait quand même quelque chose qui clochait... ça ne sortait jamais du cadre professionnel
J'ai essayé de lui proposer plusieurs fois de sortir... sauf qu'en plus d'avoir les pires approches pour ça, et bien elle s'est toujours défilée
La première fois, je lui avais proposé par message une promenade sur les quais de Seine : week-end avec un de ses frères, pas possible
Admettons
La veille du week-end suivant, je vais la voir et je lui dis "Tu sais, ma proposition de promenade tient toujours". Bordel cette approche en y repensant
Célestine me répond en bégayant qu'elle ne serait pas disponible. Elle s’emmêlait les pinceaux dans ses excuses et ça m'a énervé. Alors je l'ai coupée net en soupirant et je lui dis "C'est comme tu veux"
Gros blanc
Elle sort un petit "oui", rebelote gros blanc
Je lève les yeux, je lui dis sèchement "bon week-end" et je rentre chez moi
J'ai passé ce week-end à pleurer, je ne digérais pas son refus et je regrettais ma réaction
Une autre fois, on allait chercher à manger tous les deux et vient la question de ce qu'on a de prévu le week-end. Je n’avais rien de prévu et elle aussi. Alors j'embraye et je lui dis "si t'es partante, on peut faire un truc"
Et là... changement de ton : "Non mais je ne serai pas dispo, dimanche je sors avec des amis"
Des amis
Changement de ton pour moi aussi : je lui demande pourquoi m'avoir dit de n'avoir rien de prévu si c'est faux Elle était en position bégaiement
Depuis je ne lui ai plus jamais proposé quoi que ce soit entre nous, seulement des sorties quand il y avait d'autres collègues dans le coup. Là par contre, bizarrement elle est toujours partante
D'ailleurs, sans transition, je n'ai pas précisé jusqu'ici mais les agissements entre Célestine et moi étaient vus par quelques uns dans la boîte
Un soir, un collègue m'invite à dîner et il m'a fait parler de Célestine pendant pratiquement tout le repas... et surtout des moments où on s'engueulait ou quand on ne se parlait pas. Et à cela, il conclut : "C'est dans la Haine que naît le grand Amour"
Un autre soir, dîner en petit comité entre collègues et l'organisateur vient me faire des coups de coude au début "Hé Célestin, ce soir j'ai invité Célestine tu sais ce qu'il te reste à faire"
J'étais choqué, je lui ai dit que je ne lui ai rien demandé et qu'il n'avait pas à se mêler de ça
Et le pire, je crois que c'était pendant une pause déjeuner... il y avait une bonne moitié de l'entreprise qui était présente mais pas Célestine. On discute de tout et de rien, quand soudain vient sur la table le sujet des couples formés au bureau
On commence à dire qu'il y en a deux qu'on connaît tous bien... puis un collègue dit : "il y en a un troisième secret"
Silence, et là un autre collègue sort : "Bah c'est Célestin et Célestine, c'est logique"
Mon cœur s'est arrêté de battre mais je me suis dit que ça va être pris à la rigolade et on va passer à autre chose
Bah non, ils m'ont tous regardé en silence en me demandant si c'était vrai
J'ai répondu "Non, je ne crois pas... ou alors on m'apprend quelque chose"
Bref, revenons à la redpill
Un jour, je ne sais plus lequel, j'apprends qu'elle a un copain et que pendant les deux premiers confinements elle était chez lui
Célestine ne me parle jamais de lui, littéralement jamais... et cette nouvelle me tombe sur le coin de la figure
Tous ces moments où elle me parlait par message alors qu'elle était chez lui
Après ça, un soir je lui avais demandé sans intentions particulières des nouvelles de sa plante verte. Elle me dit qu'elle va bien et elle montre des photos qu'elle avait partagé récemment où la plante figurait dessus. Puis Célestine me dit qu'elle est impressionnée par la résistance de cette plante parce que "je n'étais pas chez moi pendant les confinements, elle n'était pas arrosée"
Pas de "j'étais chez mon copain" mais "je n'étais pas chez moi"
D'ailleurs, comme un débile, je lui avais répondu que c'était un signe
Bref je n'osais plus lui parler, je broyais du noir... et pour le peu où on se parlait, ça démarrait au quart de tour
Quelques exemples récents
Un jour, on discute de nos week-ends et elle me recommande un snack qu'elle a fait avec une amie à elle
Ni une ni deux je vais le tester le week-end suivant, en bon débile que je suis
C'était très bon, mais je me suis gardé d'en parler à Célestine par message pour lui en parler en face une fois au bureau
Le lundi, une collègue me demande ce que j'ai fait le week-end et je lui raconte ce snack. Par contre je n'ai pas pu voir Célestine de la journée pour lui en parler
Je passe à autre chose, tant pis, et plus tard dans la semaine on part prendre un déjeuner ensemble avec Célestine. Dès qu'on était seul à seul... ça part en octogone
Elle me reproche de ne pas lui avoir dit que j'allais tester ce snack, je lui renvoie la balle en lui demandant pourquoi n'être pas venu m'en parler si elle savait que j'y étais allé
Et on a continué à s'engueuler juste pour ça sur tout le trajet bordel
Un autre jour, des collègues me propose un restaurant pour manger des pâtes. En voulant bien faire, je leur propose un autre restaurant qui est spécialisé dans les pâtes et ils acceptent
Sur le début du trajet, un collègue me demande si j'ai réservé le restaurant et je lui réponds non parce que je ne savais pas combien on allait être
Et là, Célestine se retourne et me hurle dessus : "Quoi ?! T'as pas réservé ?? ("> ". Je lui réponds, la tension est montée d'un cran mais on a coupé net le début d'engueulade
Ambiance plombée, un collègue me sort "Comment elle t'a allumé
Depuis c'est tout le temps le même schéma : je parle avec quelqu'un, elle remarque que je dis quelque chose qui la froisse alors elle monte au créneau pour m'engueuler et je la remets à sa place
Une guerre ouverte
8 / Bilan
En ce moment, je déchiffre la première ballade de Chopin :
À mon sens, ce morceau résume bien la situation : un mélange entre moments de silence et moments de grâce, ponctués par la colère.
J'avais mis tous mes espoirs en elle, cette femme représente beaucoup pour moi... mais la redpill m'a rattrapé
Aujourd'hui je crois qu'on se déteste ouvertement, je ressens beaucoup de haine pour toutes ces fois où elle m'a manqué de respect. Mais je n'arrête pas de penser à elle pour autant
Je suis impuissant face à tout cela, je ne comprends pas comment j'ai fait pour en être arrivé là et je ne trouve pas de solution. J'en pleure régulièrement et Célestine hante mes nuits
Quoi qu'il en soit, le temps m'est compté avant la prochaine redpill : la première semaine de septembre elle part en Italie. Inutile de se demander avec qui et surtout ce qu'ils vont faire là-bas
D'ici-là, j'ai juste envie de claquer un baroude d'honneur en lui déposant anonymement sur son bureau une rose. Comme ça je donne un gros coup de pied dans la fourmilière, je me tape l'affiche en passant pour un con et on sera définitivement fixé
Alors, votre avis sur cette histoire ?
Merci aux plus courageux d'entre vous d'avoir lu jusqu'au bout
Aya tout un pavé en pleine journée parce qu'une femme a daigné refuser tes avancés.
La seule redpill que je vois c'est que tu t'es accrochée à la première qui t'as porté un peu d'attention.
Le 01 août 2021 à 12:37:43 :
Aya tout un pavé en pleine journée parce qu'une femme a daigné refuser tes avancés.La seule redpill que je vois c'est que tu t'es accrochée à la première qui t'as porté un peu d'attention.
Ce n'était pas la première mais oui, je me suis longtemps accroché
Le 01 août 2021 à 12:41:14 :
On est dimanche et tu nous lache un roman
T'as manqué ta chance au début, elle a cru que t'étais pas intéressé et est passée au suivant
Bref pas de quoi en faire une histoire, t'es pas le premier à qui c'est arrivé et certainement pas le dernier
Bordel c'est quoi ça tu cherches à être contacté par une maison d'édition avec tes pavés
J'ai tout lu (et je regrette un peu).
Bah c'est simple, comme tu le sais déjà elle à un mec, sauf qu'elle te kiffe bien, du coup elle est perdue et c'est toi qui te mange les retombées d'humeurs.
C'est pas pour rien qu'une meuf qui est attirée par toi ne te parlera JAMAIS de son mec, tu ne seras même pas au courant de son existence, ça s'appelle se laisser une porte ouverte. (Je fonctionne pareil, c'est triste mais bon...).
Laisse tomber gros, ta fait trop de merde au début pour espérer rattrapé.
Crois moi que le jour ou ça n'ira plus avec son mec, elle reviendra vers toi toute mielleuse pour repartir quand ça ira mieux, te laisse pas avoir.
Peace.
Tu crois que je vais lire ca ?
Jamais je lis un pavé pareil a moins qu'il soit intéressant ce qui n'est pas le cas ici.
Vous passez votre temps a parler de redpill et a coté vous notez les femmes sur 10, vous dites que vous les touchez pas avec un baton, vous faites des topics sur des culs et des seins que des femmes normales n'ont jamais...
La véritable redpill c'est vous. Une fille sur ce forum finirait par se trouver hideuse
Jaitoulu porte tes putains de couilles et avoue lui tes sentiments
Bon j'ai pas lu la fin tellement ça m'a énervé, au début j'avais pitié de toi mais t'es juste un gros mongolien 100 fois elle t'as donné l'occasion de lui avouer tes sentiments 100 fois t'as rien fait. Normal qu'elle est la haine elle voit tout les jours un mec qui lui plaît (enfin qui lui plaisait au début, t'as tellement tout raté avec elle que je sais pas si c'est le cas) et dont toutes la boîte sait qu'il est à fond sur elle mais qui assume rien. Franchement dis lui que t'es un gros mongolien et que tu regrettes tout le malaise que t'as généré, que oui t'es amoureux d'elle et que t'as jamais su lui dire. Que maintenant tu lui donnes enfin l'occasion de trancher, soit elles t'accepte et tu fera tout pour la rendre heureuse, soit c'est non et t'aura plus jamais une attention particulière pour elle pour que vous puissiez tout les deux aller de l'avant. Demande à tes collègues de préparer le terrain avant. T'as rien à perdre toute ta boîte sait que t'es a fond sur elle je suis sur.
Bon elle est débile elle aussi mais il faut se mettre à sa place, elle a tout fait pour que tu portes t'es couilles et t'as rien fait, les femmes pardonnent rarement ça.
Dsl l'auteur mais je comprends toute sa haine, déjà qu'en te lisant on a envie de te gifler, j'imagine pas ce que ça doit être pour elle qui te kiffe.