Comment, en l'espace de quelques décennies, a-t-on bien pu passer d'une société où l'on honorait la gratuité, la solidarité, l'entraide, le dévouement au bien commun, le primat de la vertu publique sur le calcul égoïste, le sentiment d'appartenance à une communauté nationale et la volonté de la servir, fût-ce au mépris de son propre confort et de ses intérêts particuliers , à une société qui a perdu tous ses repères, où l'éthique a disparu tandis que la moraline envahit tout, une société d'individus qui oscille entre le vide et le trop-plein et semble s'acheminer vers le chaos ?
Le quidam pourra sans cesse énumérer trois grands thèmes principaux : le krach de la foi , le rapport à la mort, la fin de la paternité et de la masculinité, c'est-à-dire la mise en question radicale de la virilité, de l'autorité, de la verticalité, bref, de la Loi au sens lacanien du terme... Tout cela en à peine un demi siècle !!!
Il n'en demeure pas moins que c'est précisément avec ce cadre ethnologique que j'ai un problème
Quelles sont les racines anciennes de cette évolution qui n'a cessé de s'accélérer ?
Tout ne vient pas de mai 68, loin de là.
Mais quel a bien pu être le rôle de la montée des classes bourgeoises, et avec elles de l'idéologie économique, du primat des valeurs marchandes, de l'idée que l'homme est avant tout un consommateur qui n'a qu'à se préoccuper que de maximiser son seul intérêt particulier ?
Le 25 juillet 2021 à 16:38:07 :
Comment, en l'espace de quelques décennies, a-t-on bien pu passer d'une société où l'on honorait la gratuité, la solidarité, l'entraide, le dévouement au bien commun, le primat de la vertu publique sur le calcul égoïste, le sentiment d'appartenance à une communauté nationale et la volonté de la servir, fût-ce au mépris de son propre confort et de ses intérêts particuliers , à une société qui a perdu tous ses repères, où l'éthique a disparu tandis que la moraline envahit tout, une société d'individus qui oscille entre le vide et le trop-plein et semble s'acheminer vers le chaos ?Le quidam pourra sans cesse énumérer trois grands thèmes principaux : le krach de la foi , le rapport à la mort, la fin de la paternité et de la masculinité, c'est-à-dire la mise en question radicale de la virilité, de l'autorité, de la verticalité, bref, de la Loi au sens lacanien du terme... Tout cela en à peine un demi siècle !!!
Il n'en demeure pas moins que c'est précisément avec ce cadre ethnologique que j'ai un problème
Quelles sont les racines anciennes de cette évolution qui n'a cessé de s'accélérer ?
Tout ne vient pas de mai 68, loin de là.
Mais quel a bien pu être le rôle de la montée des classes bourgeoises, et avec elles de l'idéologie économique, du primat des valeurs marchandes, de l'idée que l'homme est avant tout un consommateur qui n'a qu'à se préoccuper que de maximiser son seul intérêt particulier ?
La révolution bourgeoise commence-t-telle avec la renaissance ?
La réforme ?
Les Lumières ?
Ce qui est sûr, en tous cas, c'est qu'elle est d'abord une révolution politique, la prise de pouvoir n'étant jamais qu'une ratification.
La pensée bourgeoise est fille de Locke, de l'utilitarisme anglo-saxon dont Joseph de Maistre disait qu'il était imprégné d'une odeur d'arrière-boutique et dont les Lumières ne sont que le sous-produit.
Tout est résumé dans ce mot de Flaubert : J'appelle bourgeois celui qui pense bassement.
Penser bassement, c'est opérer la réduction de la métaphysique à la physique.
Penser bassement, c'est au fond ne pas penser, si, comme l'affirme Tolstoï, toute pensée est naturellement théologique en ceci qu'au fond de toute pensée est naturellement théologique en ceci qu'au fond de toute pensée, il y a la pensée des fins dernières, de la mort, de Dieu et de l'éternité.
Le XXème siècle aura été d'une part le siècle de l' accélération de l'histoire , selon l'intuition formulée par Daniel Halévy, qui rejoint en cela ce que les Védas appellent la chute des temps , et d'autre part ce que René Guénon nomme l'avènement du règne de la quantité, soit l'inversion des rapports entre le supérieur et l'inférieur.
Lorsqu'on ne raisonne plus que sur le quantum, on ne fait plus de différence entre Madonna et la Madone, entre la g** p**** et la procession du Vendredi Saint, entre une cathédrale et une centrale atomique ou, tel un Roland Barthes, entre un poème de Baudelaire et un prospectus pharmaceutique.
Les quinze piteuses constituent le moment décisif dans l'accélération et l'amplification de ce processus qui vise à faire de l'homo oeconomicus le modèle accompli de l'aventure humaine.
La génération des boomers, celle des piétons de mai 68, a grandi dans le rêve prométhéen d'une forme d'immortalité, de surpuissance, de domination de la vie entretenue par une forte augmentation de l'espérance de vie, l'enrichississement général et les progrès de la science.
La fin de l'Occident oui et non. Oui si elle renonce définitivement au christianisme non si elle le retrouve. Mais l'Eglise (ici pas l'institution seule mais l'ecclesia : la communauté des hommes de culture chrétienne) est dans un tel état que ce retour n'est pas pour maintenant. Et sa matrice mentale "forma mentis" est déréglée : les vertus et les valeurs occidentales sont dégénérées "les vertus chrétiennes sont devenues folles" disait Chesterton. Cette matrice est chez l'homme ce qui instinctivement dirige les actes et leurs donne un sens. La forma mentis d'un bouddhiste asiatique n'a rien à voir avec celle d'un oriental musulman d'avec un occidental de culture chrétienne.
Pourquoi lier l'avenir de l'Occident avec celui du christianisme surtout aujourd'hui où il semble être presque anecdotique vu la pratique religieuse ?
En réalité la civilisation occidentale est chrétienne par essence et ce que nous voyons n'est qu'une décadence du christianisme de ses principes, de son système de valeurs, de ses vertus. L'Occident c'est le monde greco latin qui est assimilé par le christianisme et qui pose des principes originaux à aucune autre civilisation, ce qui fait qu'on la distingue d'une autre.
Ils sont la distinction du sacré du non sacré, du politique et du religieux, de la foi et de la raison (ce n'est pas la Révolution Française qui l'apporte loin s'en faut : mais par contre c'est elle qui la travestie : le laïcisme est une religion d'état). L'autre principe fondamental (aujourd'hui dégénéré) est que la communauté, la cité, la société ont la même valeur fondamentale que l'individu à qui est donné le statut de "personne" (concept greco-romain en germe (réservé chez eux au seul "citoyen") validé par l'Eglise par un concile du 4ème siècle...). C'est le deuxième et troisième aspect unique de l'Occidentalisme : la cité et la personne n'ont pas de valeur c'est à dire que cette valeur n'a pas de prix. C'est donc un principe : c'est ce qui a le plus de valeur et qui est donné comme inamovible. Donc on ne peut sacrifier une personne pour la cité et la cité pour une personne. Cela donne une morale pratique et politique qui doit concilier la personne et la cité. Par contre une personne, ou un groupe de personnes ayant compris le sens immense de ces principes peuvent faire le choix de se sacrifier pour les sauver : ce sont les héros. Le christianisme répond définitivement à Créon : la cité doit être préservée ET Antigone doit être entendue et le sens héroïque, du martyr "témoin et sacrificiel" (il se sacrifie volontairement et ne sacrifie personne d'autre que lui-même) doit être restauré...
Cette réponse aujourd'hui est dévoyée et sombre dans le nombrilisme de l'individualisme, des minorités victimaires ou dans la tentation holistique du transhumanisme...
L'Occident chrétien apporte au monde : que l'homme n'est pas un individu mais une personne ; que cette personne est autant socle de la cité que la cité elle-même (la communauté), que si donc cette personne est aussi fondement alors la loi et la religion doivent faire agir de concert et la personne et la communauté. Il en découle alors en pratique que l'homme peut et doit s'affranchir de la cité pour s'accomplir, sans lui nuire : le principe même de l'innovation est posé. Une personne, n'est pas un individu qui se laisse porter par les coutumes seules de la communauté, mais peut les remettre en cause pour voir les choses différemment "out of the box"...
L'Occident ainsi offre au monde les principes accélérateurs du progrès humain : la crise d'ado. Elle doit être dépassée certes mais elle est possible ici là où elle n'existe tout simplement pas dans les autres civilisations car elle n'est pas permise. C'est pourquoi les autres civilisations finissent par se gélifier.
C'est ainsi que nous découvrons que l'Occident est un monde en perpétuelle "crise" par essence, c'est-à-dire en perpétuelle "croissance". L'Occidentalisme refuse le statique, il contient en germe le principe de la croissance.
Par conséquent vous comprenez le paradoxe : l'Occident meure mais n'est pas prêt de mourrir car ce qui a été semé il y a 2000 ans est tout simplement en terre et finira désormais toujours par ressurgir car le christianisme a répondu définitivement à la problématique des fondamentaux des cités humaines : la personne et la cité sont principes et source de la vie de la croissance. Ils donnent l'innovation, le progrès humain : liberté contractuelle (pas besoin de l'autorisation du chef de tribu...), d'innover et principe de fraternité universelle, juste place de la raison et de la foi.
Ces principes sont si forts que les autres civilisations n'y résistent pas : le monde taoïste, chinois pour faire court applique à sa façon le communisme "dégénérescence chrétienne, occidentale" et même s'il renforce sa dimension communautaire par la dictature, le prix réel de la personne a été semé; l'Inde applique les droits civiques issus de l'Empire Britannique et se permet de bousculer sans s'en rendre compte le carcan des castes et des religions communautaristes (Bouddhisme, Islamisme, Hindouisme) en permettant aux "citoyens" d'innover et d'entreprendre; l'Afrique est largement à sa façon imprégnée de christianisme et on ne veut pas le voir donne des palanquées de créateurs d'entreprises... son clergé vient dans les paroisses d'Europe...
Bref l'Occident meure mais tel le phénix n'est pas prêt d'être enterré. Ce n'est pas parce qu'il dérive par l'individualisme, le transhumanisme, comme il avait dérivé par le communisme, ou le sur-homme du nazisme qu'il est mort (super-homme et trans humanisme même saloperie). Comme l'eau qui atteint toujours le fond de la vallée malgré les couches de granit : le germe semé il y a deux mille ans finira toujours par germer c'est définitif ce sont les "temps modernes".
Ce n'est pas parce que les hommes se recroquevillent momentanément dans des cultures et civilisations dépassées, surpassées comme toutes celles qui prétendent que la communauté prime sur tout, que le sens du martyr est de faire sacrifier un individu ou un groupe d'individus pour prétendument sauver la communauté comme les soit-disant martyrs qui se font exploser, ou les meurtres de communautés minoritaires, ou des personnes fragiles sur l'autel du confort, ou la volonté de vacciner les masses au détriment des droits de l'homme ... qu'il faille raisonner en "espèce" et non pas en homme, homme et femme fondements égaux de la cité et égaux à la cité, que l'occidentalisme, le christianisme est mort... Ce n'est qu'une glaciation passagère de l'Histoire.
Cette germination est en marche et nul ne pourra l'arrêter. La mort ayant été vaincue, nulle autre victoire n'est nécessaire : Jésus le Christ ressuscite pour ceux qui y croit, certes, mais pour les autres "le symbol" est si fort qu'il révèle les principes fondamentaux de Vie qui permettent aux cités de ne plus mourrir, d'innover et de respecter l'harmonie entre la personne et la communauté, et la fraternité universelle qui ne dépend pas de la race, ni de la caste mais d'un Dieu qui fait de l'homme (homme et femme) des fils, c'est à dire déjà des citoyens des cieux.
La religion chrétienne tend inéluctablement à faire des hommes et des femmes des citoyens égaux des cités terrestres car sa foi repose en ce qu'ils sont définitivement et de manière inamovible des citoyens des cieux. La dignité de l'un découle de l'autre. C'est cela la "Révélation Chrétienne" et cette folie permet les temps modernes. L''assemblée des croyants, ou ethnico-religieuse, ou ethnique n'est pas équivalent de l'Ecclesia (assemblée du peuple citoyen). Ce n'est que le principe archaïque de la communauté "mère" et matrice des civilisations pré-chrétiennes, une résurgence du passé : le croyant n'a pas la valeur de l'ensemble de la communauté, celle-ci prime définitivement et prétend faire à elle seule grandir l'individu.... Ce qui explique fondamentalement l'archaïsme et le manque de progrès de ces types de cultures et civilisation, comme les amérindiens, égyptiens, bouddhistes, chinois... Ils paraissent tous prendre leur revanche ? En êtes-vous si sûr ? C'est le mode occidental qui leurs permet de ne pas mourrir et de faire ressusciter ce qu'ils ont de bien et de propre à eux.
Ce principe de la communauté sur tout le reste (de Dieu en amont) est un principe dépassé par le christianisme. C'est un retour de l'Ancien Testament en somme... mais le nouveau ayant eu lieu, on ne peut revenir en arrière : si les Etats-unis semblent avoir été vaincus en réalité les talibans seront définitivement renversés, ils ne sont qu'une résurgence du passé, un déclin temporaire. Les afghans ont gouté à la liberté, d'être et d'entreprendre qui fera craquer plus surement l'archaïsme tribal et religieux plus sûrement que toutes les armées américaines et occidentales réunies... Alexandre était venu apporter les prémices de l'équilibre de la force, parenthèse trop courte et prématurée, l'expérience des années russes puis américaines et le monde extérieur viendront à bout de l'archaïsme... le grain a été semé. Il faut qu'il meure d'ailleurs pour germer : les Etats-unis et les occidentaux sont partis, ils ont semés sans s'en rendre compte une graine indestructible et ceux malgré leur propre décadence.
Aujourd'hui ces principes sont attaqués de toutes parts : la personne humaine, et la communauté : ils impliquent des droits, des devoirs, des valeurs, donc une échelle, et des vertus. Retrouvons ces principes et nous verrons un renouveau exceptionnel de la France, de l'Europe et du monde.
En science des hommes la religion est ce qui "relie" les hommes. La religion n'est pas seulement la pratique, on peut ne pas du tout être chrétien en pratique et de foi même et l'être de civilisation... tout réside dans la forma mentis (ce qui est la forme et ce qui dirige et forme les actes humains et qui se manifeste en un système de valeurs, de croyance, ...). Thomas d'Aquin en fils d'Aristote disait l'âme est la forme du corps et non pas l'inverse,... Quelle est l'âme de l'Occident ? bonne réflexion.
En attendant, la nuit du Mordor s'étend...Le Mordor est mené par les puissants prêts à nous asservir pour une citoyenneté non partagée, mais il y a pour toujours l'Espérance.
Le 25 juillet 2021 à 16:38:07 :
Comment, en l'espace de quelques décennies, a-t-on bien pu passer d'une société où l'on honorait la gratuité, la solidarité, l'entraide, le dévouement au bien commun, le primat de la vertu publique sur le calcul égoïste, le sentiment d'appartenance à une communauté nationale et la volonté de la servir, fût-ce au mépris de son propre confort et de ses intérêts particuliers , à une société qui a perdu tous ses repères, où l'éthique a disparu tandis que la moraline envahit tout, une société d'individus qui oscille entre le vide et le trop-plein et semble s'acheminer vers le chaos ?Le quidam pourra sans cesse énumérer trois grands thèmes principaux : le krach de la foi , le rapport à la mort, la fin de la paternité et de la masculinité, c'est-à-dire la mise en question radicale de la virilité, de l'autorité, de la verticalité, bref, de la Loi au sens lacanien du terme... Tout cela en à peine un demi siècle !!!
Il n'en demeure pas moins que c'est précisément avec ce cadre ethnologique que j'ai un problème
Quelles sont les racines anciennes de cette évolution qui n'a cessé de s'accélérer ?
Tout ne vient pas de mai 68, loin de là.
Mais quel a bien pu être le rôle de la montée des classes bourgeoises, et avec elles de l'idéologie économique, du primat des valeurs marchandes, de l'idée que l'homme est avant tout un consommateur qui n'a qu'à se préoccuper que de maximiser son seul intérêt particulier ?
- une superclasse mondiale qui cherche à transformer les humains en chiffres, en consommateurs aveugles, s’est approprié les plus gros moyens de manipulation de masse (médias, loisirs, publicité, modes…) afin de transformer la société sous les traits du marxisme culturel et du mondialisme qui forment le cosmopolitisme.
- les racines sont la bourgeoisie, qui n’a cessé d’être médiocre en tout point car élevée dans l’apologie de l’argent, contrairement à la noblesse qui d’élève par l’esprit de manière désintéressée. Les racines idéologiques sont les théories des philosophes de l’École de Francfort.
- la domination d’une oligarchie financière à la solde de chefs des firmes les plus importantes, cherchant à réunir toujours plus de pouvoir et d’argent.
première pagination, c'est parti pour 50 pages de sophisme inutile avec à la fin un 410 inopportun
LA BOUCLE PUTAIN LA BOUCLE