Un homme était jugé vendredi à Bordeaux pour avoir percé les pneus de 6 000 voitures en un peu plus de six ans. Il a expliqué avoir agi par amertume envers la société.
Il ne manque pas d’air car le serial poinçonneur tient à son surnom. Cet homme de 45 ans était jugé vendredi par le tribunal correctionnel de Bordeaux où une centaine de ses victimes étaient venues pour découvrir le visage de celui qui s'en est pris à leur voiture et pour entendre ses explications. L'homme dit avoir crevé les pneus de 6 000 voitures depuis 2011. "Un chiffre crédible", a dit la police après l’avoir interpellé le 28 septembre 2017 devant chez lui alors qu’il entamait une nouvelle nuit de crevaison. Le suspect explique avoir agi pour exprimer un "mal être".
Pendant des années, chaque nuit, le plus souvent entre 2h et 5h matin, méthodiquement et obsessionnellement, il a percé les pneus de 70 voitures. Le serial poinçonneur préparait ses expéditions avec minutie. Il notait tout dans un carnet au point d’avoir planifié ces "sorties" jusqu'au mois de décembre 2018. L’homme, sans emploi, déterminait des "zones" : itinéraires prévus, heure de départ, emplacement des caméras vidéo-surveillance à éviter… Il ne laissait aucune trace. En plus, comme son surnom l'indique, il perçait finement les pneus au poinçon pour que les roues se dégonflent lentement. Les victimes s’en rendaient ainsi compte longtemps après l’acte de vandalisme et ailleurs.
"Il avait envie de faire parler de lui"
Il a sévi dans plusieurs quartiers de Bordeaux, mais également dans l’agglomération. L'aspect "série" de ses délits est apparu en 2014 face au nombre de plaintes. Au total, 1 100 ont été déposées. C'est un riverain qui a fini par prendre la photo qui a permis aux enquêteurs d'identifier le vandale et de l'arrêter.
En garde à vue, le serial poinçonneur a exprimé son amertume envers la société. "Il nous a expliqué qu'il partait exprimer son mal-être, a raconté à France Bleu Gironde le commissaire Nicolas Perez, chef de la sûreté départementale. Car dans sa jeunesse, il a été maltraité, et la société n'a pas reconnu les violences qu'il avait subies. Du coup, il a envie de faire parler de lui".
Le préjudice de cette vengeance est estimé à 400 000 euros. Depuis les faits, le suspect a été mis en examen pour dégradation volontaire de biens privés appartenant à autrui, et placé sous contrôle judiciaire. Mais il avait enfreint ce contrôle, se faisant de nouveau arrêter en possession d'un gros clou.
MISE A JOUR
Le "serial creveur de pneus" a été condamné, ce vendredi soir à Bordeaux, à un an de prison ferme.