LeGeopoliticien
2021-06-17 00:47:19
Je reposte un vieux topic que j'avais fait puis supprimé y'a quelques temps, je l'actualise:
[GEOPOLITIQUE EPISODE 32]
Le gaz Russe représente 20% du gaz consommé en France, 32% pour l'Allemagne, 42% l'Italie, 65% en Autriche, 80% en Pologne, avec 40% d'ici 2035 de la consommation en gaz total de l'Union Européenne qui sera d'origine Russe la Russie consolidera sa première position de fournisseur du continent en gaz et le 2eme en pétrole en sachant que ces chiffres seront revu à la hausse avec l'effondrement des exportations de l'Algérie et des pays du nord en terme de gaz.
Pour recevoir le gaz Russe l'Europe occidentale est ultra dépendante de l'Allemagne puisque c'est l'Allemagne qui détient les infrastructures d'import à Lubmin (Nord Stream 1 et 2) puis qui le distribue en France et ailleurs. en 2019 Bernard Émié Directeur général de la DGSI disait:
Les Allemands défendent Nord Stream II pour se positionner stratégiquement en Europe et assurer un leadership du continent sur le long terme [...] Ils n'hésiteront pas a fermer les robinets de gaz pour imposer leurs politiques européenne aux autres puisqu'ils deviennent de facto la plateforme centrale de distribution du méthane qui sera la principale source d’énergie stable de l’Europe pour succéder à la décroissance du charbon et du nucléaire. C'est le danger auquel nous faisons face, Cette dépendance énergétique de l'Union européenne vis-à-vis de la Russie et donc de l'Allemagne devrait fortement s'accroître dans les prochaines années. La Commission européenne estime que, d'ici vingt ans, 70 % des besoins énergétiques de l'Union européenne devront être assurés par les importations, contre 40 % aujourd'hui. Le ministère russe de l'énergie assure en se jouant de la situation que la Russie pourrait fournir 70 % du gaz importé par les pays européens -le tout avec l'aide de Berlin qui détiendra les robinets-.
Si au moins 1 entreprise Française participe au projet Nord Stream II qui vient de s'achever cela ne signifie pas que Paris a renoncé a sa souveraineté énergétique; En effet cette décennie a été très riche en découverte de gaz en Afrique de l'Ouest, au Sénégal et en Mauritanie deux pays non producteur de gaz on a découvert un gisement à cheval sur la frontière qui recèle assez de réserve pour 30 ans d'exploitation, la production commencera en 2022.
Les découvertes s'enchaine quasiment tout les mois dans la région, quant on sait que le sous-sol Ouest-Africain est sous-prospecté ça laisse rêveur pour la suite des évenements, la place du pays qui détient la 9eme réserve mondiale de gaz sera prise au Nigéria par le Sénégal au vu de son potentiel d'après les majors (SHELL, TOTAL, BP).
Nous reviendront sur le Nigéria un peu plus loin, un autre pays qui a découvert des gisements intéressant c'est le Ghana producteur de gaz depuis 2007 le pays enchaine les découvertes, non seulement de gaz mais aussi de pétrole.
De même pour Niger qui a découvert 500 millions de barils et dont le sous-sol est sous exploré.
Le Maroc a aussi découvert ces 2 dernières années de modeste reserve (20 ans de consommation nationale) qu'il entend utiliser pour ses propres besoin mais là encore le pays est sous prospecté.
Quant au Nigeria il détient 6 billions de m3 de gaz prouvé soit autant que l'Arabie Saoudite, gaz quasiment inexploité au profit du pétrole mais tout change, la France est entrain de se positionner sur un des plus grands projet d'infrastructure du continent:
Le Projet Gazoduc Maroc-Nigéria:
Lancé en 2016 à Abuja sous la présidence du roi Mohammed VI et du président nigérian Muhammadu Buhari, ce projet d’envergure reliera les ressources gazières du Nigeria, celles de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Maroc à l'Europe, c'est un projet à 25-50 Milliards de dollars le gazoduc s'étendra sur 5 660 kilomètres et la construction s'étalera sur deux décennies.
Le projet qui n'avait intéressé personne en Europe a attiré -pour des raisons géopolitique- l'intérêt des USA et de la France (dont les entreprises se sont positionnés) le tout pour contrer une trop forte dépendance au gaz russe. Ni Paris ni les Etats-Unis ni les entreprises Française a la manœuvre dans le projet dont les études de réalisation sont achevé et dont il reste plus que le financement nigérian a validé n'ont souhaité communiqué dessus. Le projet est volontairement mis sous silence, a terme les immenses réserves des pays de l'OCDE pourront alimenter l'europe occidentale sans qu'une injonction Allemande ne puissent rien y faire. Echec et mat.
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