descomomille
2021-06-21 02:47:57
Mon meilleur pote de collège. Un mec qui avait redoublé sa 4°. J'admirais son style, il était BG, drôle, malin, toujours calme et avec du recul sur les choses. Un vrai prolo en plus ; pas du tout dans la prétention bourgeoise, bien au contraire.
J'adorais me mettre à côté de lui en classe. Il faisait des réflexions qui me tuaient de rire. Et lui aussi, je le faisais marrer ; je me souviens de son regard d'ailleurs, la première fois que je l'avais fait rire.
Il était ami avec des meufs du collèges, des bobos gauchiasses que je trouvais tellement ridicules et débiles. Vraiment des gamines. Mais bon, si avec elles il passait du bon temps, c'est cool.
Dure fut la chute. J'étais dans un lycée de vrais connards, tous des retardins, des gens incapables de discuter une minute où de s'intéresser à quelque chose de vivant. C'était la mort ce lycée.
Lui était en lycée technique, il était rigoureux pour son travail. En revanche, fumeur régulier de bédot. Je ne crachais pas dessus à l'époque, ça me faisait marrer. Même si souvent j'avais un peu honte de me mettre la tête au ralenti comme ça. Par contre, je n’ai jamais compris les gens qui arrivent à bosser et fumer en même temps….
T'as déjà essayé de tenir une conversation avec quelqu'un quand t'as les neurones qui se bloquent ?... Je repense à cet été lamentable en Espagne, en festival de reggae full dreadlocks et fumeur de ganjas. Il invitait de ses amis dans la tente, on fumait, et à la fin on était tous incapables de toucher deux neurones ensembles... On était tous là comme des cons sans parler, à peine si on se rendait compte de la présence du voisin, dans notre bulle de débile.
J'avais pas entièrement conscience de ce problème.
Enfin, je lui en voulais quand même terriblement pour deux ou trois choses. D'abord je ne supportais son grand connard d'ami, un plouc venu du fin fond de la campagne, il était tout le temps fourré avec cet espèce de raton laveur qui se prenait pour un chad ; prétentieux, mythomane et complètement retardin. D'ailleurs à l'heure qu'il est, si je recroise ce grand fdp je lui poserais deux ou trois questions sur deux ou trois choses qu'il m'avait dites une fois.
Mais bon. J'y tenais quand même, a nos petites soirées des fois entre lui et moi. On fume, on mate un film. Par contre, on riait jamais ensemble. Jamais. Aucune de mes blagues ne le faisait rire. Moi j'aimais toujours autant certaines de ses réparties, mais quand j'essayais de plaisanter comme au bon vieux temps, lui me regardait avec son petit air méfiant à la con...
La ganja le rendait con bordel. Et, sujet encore plus tabou, ses putains de fréquentations de merde. Je voulais pas faire mon bourgeois devant lui. Mais putain de bordel, entre les bourgeois et les déficients neuronaux, il y a un espace habitable non ?
Mais qu'est-ce que je haïssais certains de ses potes. Leur musique de dégénérés, leur sens de la fête qui se résume à.... suspense.... la picole.
Ajoute la picole au hash, et imagine l'engrais pour la tête...
La dernière fois qu'on a passé une soirée ensemble. Il revenait d'un voyage, portait d'énormes dreads qui ne ressemblaient à rien et ne lui allaient pas du tout.
(Les blancs qui mettent des dreads Même les noirs se foutent de vos gueules, il faut le savoir Je le revois rouler son oinj devant la télé et se plaindre des gonzesses qui lui reprochent de fumer tout le temps : "ça te saoule que je fume, ben moi ça me saoule de te voir faire les magasins" qu'il disait mais quel mongole ).
Et qu'est-ce qu'on a fait avec ses deux copains mongoloïdes ? Des jeux de sociétés... même pas des trucs comme le poker, non non, des espèces de trucs de chouffins à la con ; je ne veux même pas me souvenir de la moindre règle du jeu tellement c'était consternant de débilité.
Je le revois lever sa main contre moi quand je lui posais une petite question pour parler de son voyage.
Je le déconcentrais dans son jeu avec ses pions...
Cet abrutin, 25 ans... 25 ans et pire qu'un vieux qui dit "chut" devant sa télé ... J'ai été trop triste pour lui ce jour là.
Et j'en ai eu plus que marre de lui. Marre de son numéro.
Bref, c'est bien joli de chanter "Bob Marley pisse ane love" et autres pisses de sirop, mais quand tu t'asphyxie les neurones, et que tu le fais consciemment, volontairement, tel un putain de hamster mental, pour moi t'es juste un lâche et une merde.