CulDeMoretti
2021-06-04 10:44:02
Une énorme déflagration retentit dans toute la capitale. Il ne s’agit pas d’un énième fanatique mahométan ayant profité derechef des faiblesses de l’État, que nenni, mais bien l’État en personne incarné par le tout autant fanatique garde des sceaux Éric Dupont-Moretti. Le postérieur sans-culotte, calibre de la Cinquième, s’est fendu d’un vif éclair de coulée Républicaine, foudroyant l’infâme croisé mussoliniste attablé à la gargote d’une rue sordide. Un sec rappel au petit peuple de France que la République ne saurait être questionnée.
Après ce bref Stalingrad matinal, le Bedonnant s’achemine vers son bistrot favori, évidemment inaccessible aux gueux contribuables métèques à sa sainte caste. Mais avant de pénétrer au sein du dispendieux établissement, une anomalie visuelle surgit dans sa vision périphérique. Aussitôt, vision d’épouvante : Jean-Marie Le Pen, menhir morbihannais mesurant quatre-vingt douze années, blasphémateur du dogme bien-pensant, antéchrist du regroupement familial, destructeur des beaux mondes, gardien du schisme français et terrasseur de rouquins et de barbaresques fait irruption, sorti tout droit de son dolmen de Saint-Cloud. La morphologie stoïque et la trogne endurcie par le Kornog vigoureux, Le Menhir irradie les environs de blasphème déviationniste.
La stupéfaction du Ventripotent Républicain fait relâcher la garde de son sphincter, repeignant d’effluve Républicaine la majestueuse bâtisse Haussmanienne l’adossant.
« Par Montesquieu ! » laisse-t-il filer, ébahi.
Le Menhir aperçoit aussitôt l’ancien avocat, et, muni d’un sourire fort narquois, lui révèle que son existence n’est que d’une menue importance au sein du récit des Hommes.
La face éberluée de Dupont-Moretti se métamorphose dare-dare en une immonde trogne enragée. Tremblements et filet de bave à l’appui, ses crocs infâmes se révèlent et des joues érubescentes émergent.
« Misérable apocryphe, l’inquisition Républicaine te reboutera à Montretout ! » lance l’ancien maître, ensauvagé.
Aussitôt, il se cabre et gravit à toute vitesse un banc public torturé par la masse, il émet un hurlement monstrueux inondant de glaire une avenue entière et pointe le saint calibre Républicain vers le breton excommunié.
La rafale se fait sentir, mais contre l’expertise du garde des sceaux, cette dernière ne daigne atteindre sa destination. Le Menhir connaît Gros Dupont jusque dans ses moindres recoins, au fin fond des interstices de ses bourrelets et jusque dans les moindres recoins de sa gélatine. Lui de même maîtrise la force rectalique. Le Gargantua Républicain réplique aussitôt par une additionnelle cascade de bronze, mais derechef, Le Menhir réplique promptement en émettant la flamme tricolore s’extirpant de son derrière, tel le plus patriote des briquets.
Éric se voit douter de son sacerdoce, mais il renchérit en se remémorant le cassoulet à l’ancienne ingurgité sauvagement hier à l’Élysée. Telle une batterie de cuirassé, il émet la plus belle pétarade de son existence, jalousement gardée pour cette occasion. La détonation fait s’envoler tout un arrondissement, et les bobos avec. Mais l'infatigable Menhir reste stoïque et réplique à la Grosse Bertha, à l’impitoyable cadence de tir d’une mitrailleuse 12,7. Tout le nord de Paris jusqu’à Pontoise est enseveli sous la masse corrosive d’étrons fascisants, Gros Dupont est sérieusement amoché et les deux comparses s’empressent de planifier l’affrontement ultime. Prestement, la titanesque force de contraction sphinctérienne des deux gladiateurs forment deux puissantes tornades excrémentielles convergentes, la rencontre est fatale, une colossale déflagration dévaste l’intégralité de la cité, les immeubles sont pulvérisés, la dame de fer soufflée, le Sacré-Coeur éventré. Le Gardien de la Cinquième, déjà antérieurement affaibli, est défait, Le Menhir, triomphant.
La République, défaite, laisse place à une étendue de ruines jadis ville lumière, dont l’infâme exhalaison émanant des cloisons des deux mastodontes se font sentir jusque dans les foyers putrides des HLM d’Aulnay-sous-Bois.