https://image.noelshack.com/fichiers/2021/18/2/1620113848-selectionreligieuse5.pngDans la nuit du 1 au 2 mai 1794, l'arbre de la liberté a été arraché, et jeté dans le fossé au pied des remparts de la ville de Bédoin (dans le Vaucluse à une dizaine de kilomètres de Carpentras) dans le "Pré aux Porcs". Le bonnet phrygien qui coiffait cet arbre est jeté dans un puits, les affiches de la Convention sont arrachées, lacérées, piétinées.
Ils arrêtent les membres de la municipalité et du Comité de surveillance, les nobles, les prêtres (essentiellement réfractaires) et tous les suspects que l'on réunit dans l'église paroissiale. Etrange, personne ne dénonce les coupables ni ne se dénonce de ce "crime".
Maignet décrète que le tribunal criminel doit s'installer dans Bédoin pour juger les faits épouvantables.
"Considérant que la justice ne saurait donner trop d’éclat à la vengeance nationale dans la punition du crime abominable qui s’est commis à Bédoin que ce n’est qu’en frappant sur le lieu même où il a été commis que l’on pourra porter l’épouvante dans l’âme de ceux qui oseraient encore méditer de nouveaux attentats".
Le Go (agent national) et Suchet (Chef du 4ème Bataillon de l'Ardèche) accompagnés de leurs troupes, s'installent dans le village. Ils perquisitionnent, volent, profanent les objets du culte, la flèche du clocher est renversée. 140 habitants sont emprisonnés
Le 9 mai 1794, le tribunal s'installe dans la commune amenant avec lui la guillotine et trois bourreaux. Au terme du procès, 63 habitants sont condamnés à mort, 10 sont "mis hors la loi", une personne est condamnée aux fers, 13 à la réclusion et une à une année de détention. 52 personnes sont remises en liberté, mais restent soumises à l'arrêté du 6 mai
Le 28 mai 1794, le jugement est rendu sur l'emplacement de l'arbre arraché en présence des habitants, 35 personnes sont guillotinées et 28 fusillées.
Les corps mis à nus (les vêtements sont récupérés par les exécuteurs selon la logique révolutionnaire) sont ensevelis dans une fosse commune. La chapelle de Becarras, sur la route de Flassan a été bâtie sur l'emplacement de la fosse.
Le 3 juin, les soldats du 4e bataillon de l'Ardèche incendient le village.
Trois modérés, André Brun, ancien maire, Louis Abril, procureur, et Pierre-Louis Ripert, ex-curé constitutionnel, sont exécutés le 27 juillet 1794.
A la demande des survivants, le Représentant en mission Jean-Antoine Debry, le 4 mai 1795, un an jour pour jour après ce crime, organise une manifestation de réhabilitation des exécutés ; le village sera reconstruit.