L’idéologie décoloniale ne cesse d’avancer ses pions. Si son influence dans les universités et dans certaines sphères politiques est connue, c’est désormais dans toute une ville qu’elle va s’afficher au grand jour. La mairie de Grenoble, menée par Eric Piolle – figure de proue de l’aile gauche d’EELV – vient d’annoncer la mise en place d’un « mois décolonial ». L’évènement, qui devrait s’étendre du 10 au 30 juin, a pour objectif de « défendre un vivre-ensemble véritable notamment en identifiant les obstacles réels qui gênent sa réalisation ». Plus explicitement, développe Le Dauphiné Libéré, le programme annonce vouloir « débattre et dépasser cet imaginaire colonial qui continue d’irriguer notre inconscient collectif ». Il prétend aussi tenter de « comprendre les mécanismes du racisme structurel et institutionnel pour réussir enfin à les dépasser ». Tout un programme donc, qui sera qui-plus-est porté par deux superstars de la mouvance : Rokhaya Diallo et Taha Bouhafs.
La mairie de Grenoble ne sera pas seule pour organiser l’événement. A ses côtés, liste Le Dauphiné Libéré, on trouve Contre-Courant, l’association étudiante de l’IEP de Grenoble – sur lequel avaient été affichés des noms de professeurs accusés d’islamophobie il y a quelques mois -, Mix’Arts (association culturelle d’éducation populaire), le PEPS (mouvement politique pour une écologie populaire et sociale) et Survie (association de lutte contre la Françafrique). Forcément, un programme et un casting de la sorte ne pouvaient que faire bondir la droite locale. Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a ainsi sorti l’artillerie lourde sur Twitter. « Avec son mois décolonial, le maire de Grenoble promeut les délires du racialisme et de la mouvance décoloniale », attaque l’ancien président des Républicains. « La ville de Grenoble ne peut pas encourager cette radicalisation du communautarisme qui est la négation de notre nation ». Par ailleurs, la LICRA elle-même a commenté l’annonce, écrivant « s’inquiéter vivement de cette dérive locale ». Pour l’heure, s’il est une chose que parvient à faire la gauche d’Eric Piolle et consorts, c’est l’unité… contre elle.