Des gardes du corps pour PROTEGER un KEBAB

luckyoutsideer
2021-05-25 16:12:02

Ayaaa c'est légal de faire ça au moins? Ça m'étonne.

Spinozinzin
2021-05-25 16:12:25

Rue des Batignolles (XVIIe), après plusieurs années de collaboration, les neveux du fondateur du Meilleur kebab de Paris ont ouvert leur propre enseigne... juste à côté de l’historique. Les relations sont tellement tendues que des agents de sécurité rôdent désormais autour des lieux.

Le Meilleur kebab de Paris tient-il toujours son rang ? A étudier le petit manège qui se joue rue des Batignolles (XVIIe), on peut en douter. Devant l’enseigne connue de tous les amateurs de kébabs parisiens, fini les quarante minutes à attendre pour récupérer son sandwich. L’effervescence s’est reportée sur le commerce voisin, un autre kebab ouvert il y a quinze jours, Les frères des Batignolles.

Une banale histoire de duel entre deux enseignes ? Derrière se cache surtout une guerre ouverte entre membres d’une même famille. Pour la comprendre, il faut remonter le temps. Jusqu’en 1991. Cette année-là, deux frères créent Bodrum. Après avoir vivoté quelques années, le « restaurant » finit par se forger une base solide de fidèles. En 2013, deux fils de l’un des fondateurs intègrent l’aventure. Les affaires fleurissent davantage encore. A tel point qu’on y vient depuis l’autre côté du périphérique, et que la queue peut compter jusqu’à une trentaine de personnes s’appropriant le trottoir. « C’est un commerce qui apporte beaucoup de nuisances, râle Geoffroy Boulard, le maire (LR) du XVIIe. La rue des Batignolles n’est clairement pas adaptée pour. »

«J’ai inventé notre marinade au gramme près»
Alors, à qui revient le mérite du succès ? « Nous avons donné une image plus jeune aux lieux, une autre ambiance, fait sa promotion sur les réseaux sociaux en mobilisant des personnalités », insistent Ercan et Ozcan Kaya, les deux fils de l’un des fondateurs. « Un kebab, on y retourne pour le goût, contredit leur oncle, Hasan. Et le goût, c’est moi. J’ai inventé notre marinade au gramme près. » Ce que démentent ses neveux, promettant avoir affiné la recette.

Si les deux parties ne tombent pas d’accord, c’est parce qu’elles sont au cœur d’un sérieux litige. Face à la croissance exponentielle du kebab, Ercan et Ozcan Kaya imaginent un projet. S’agrandir. Ils entrent en contact avec leur voisin, qui tient une rôtisserie nommée Mon petit poulet. Et décident de le racheter. « Nous imaginions garder le local historique pour le consacrer à la vente en livraison, le nouveau servant alors pour la vente à emporter », assurent-ils.

Mais là encore, leur oncle donne une version bien différente : « Ils ne m’en ont jamais informé, alors qu’ils étaient mes salariés. Je l’ai appris de manière détournée. Que l’on s’agrandisse ? Avec plaisir. Mais mon nom n’apparaissait nulle part sur les papiers de la nouvelle affaire. Ils voulaient simplement se servir de ce que j’avais créé avec leur père pour monter leur kebab. »

«La liberté de commerce n’est pas absolue»
Alors, l’oncle licencie ses neveux pour faute lourde et les attaque en justice pour concurrence déloyale. Il gagne en première instance. Le jugement est clair : « La liberté de commerce n’est pas absolue. Les associés (Ercan et Ozcan Kaya) ont manqué à leur élémentaire devoir de loyauté. » Le tribunal les condamne à au moins changer la nature de leur commerce, qui a donc fini par ouvrir il y a quinze jours environ, pour ne plus y vendre de kebab. Sinon, il leur en coûtera 2000 euros par infraction constatée.

Les deux frères ont décidé de faire appel, sûrs de leur fait. « Evidemment que leur oncle était informé. Plusieurs témoins le confirment, insiste leur avocat. Mes clients ont développé l’affaire, beaucoup investi pour l’agrandir en rachetant le local voisin. Il leur paraissait normal de profiter seuls de cela, sans avoir à rétribuer leur oncle qui, contrairement à ses dires, avait passé la main depuis longtemps. »

Dans ces conditions, facile d’imaginer l’ambiance tendue qui règne au sein de la famille. Si l’on observe bien les lieux, une présence interroge. Trois hommes font le pied de grue, rue des Batignolles. « Des agents de sécurité embauchés par les deux frères, leur oncle les ayant menacés plusieurs fois », souligne un connaisseur du dossier. Ce que contredit évidemment Hasan Kaya. Mais « ils sortaient dans la rue pour dire à mes clients de venir chez eux », affirme-t-il.

80% de la clientèle se serait détournée du kebab historique
Une chose, dans tout cela, est certaine. Désormais, c’est chez Les frères des Batignolles que l’on se presse. Hasan Kaya le reconnaît, et regrette une perte de 80 % de sa clientèle. « Le sandwich est meilleur chez eux, juge un habitué. Et ils sont plus commerçants. » « Les habitués les ont suivis justement par habitude, rétorque Hasan Kaya. On me demande à moi, installé depuis 1991, si je suis nouveau. Comme je suis en cuisine, on ne connait pas mon visage. »

Là encore, les frères voient les choses différemment. « La marinade, on l’a peaufinée avec le temps, assurent-ils. Mais c’est du travail. Et l’amour du métier, ça ne s’apprend pas. Ce kebab, nous le fréquentons depuis notre enfance. Tous nos clients nous connaissent, nous apprécient… » Si ces derniers semblent avoir fait leur choix, la justice pourrait toutefois ne bientôt plus le leur laisser.

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