Nazespin_
2021-05-14 09:25:21
Un mouvement de colère et elle passe par le balcon. Un père de famille de 34 ans a été condamné en comparution immédiate pour un épisode de violence conjugale qui aurait pu très mal se terminer. La chute de l’épouse a été heureusement amortie par la pergola du voisin du dessous, située au rez-de-chaussée. La victime n’a été finalement que légèrement blessée aux genoux. L’homme a été condamné mercredi soir à 18 mois de prison, dont 6 mois avec sursis probatoire pour ces dernières violences commises le 10 mai dernier, mais aussi pour des faits antérieurs commis du 1er au 30 avril qui ont pu être établis par le témoignage de la jeune femme et ceux des voisins. Une peine qui reste aménageable.
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Le sursis prononcé pourra être révoqué s’il ne se soumet pas aux obligations de soins et de travail ou s’il entre en contact avec la victime malgré l’interdiction qui lui en est faite. Il devra enfin suivre un stage de sensibilisation aux violences conjugales. Le tribunal a toutefois écouté son avocate en ne prononçant pas de mandat de dépôt. Me Virginie Ritter avait insisté sur l’absence d’antécédents judiciaire du père de famille qui promet de s’éloigner de Montmagny et de résider chez son frère au Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis.
«Il m’a attrapé par la gorge après avoir déchiré mes vêtements et m’a fait basculer»
« Il m’a attrapé par la gorge après avoir déchiré mes vêtements et m’a fait basculer. » La jeune femme, mère de deux petites filles de 2 et 3 ans, confirme à la barre du tribunal ses déclarations recueillies par la police qui avait été alertée par le voisin du dessous. C’est lui qui a recueilli la jeune femme blessée et nue. « Il voulait que je lui fasse à manger mais je souhaitais d’abord faire ma prière », explique la victime, qui indique que son mari, par ailleurs chef cuisinier, s’est déjà montré violent envers elle. « Hier, ce n’était pas la première fois. Il m’attrape souvent par le cou. Il sait que je n’aime pas ça et que je pleure. »
Elle avait d’ailleurs déposé une main courante le 31 juillet 2020, confiant que son époux voulait la mettre à la porte. Elle avait alors expliqué sa blessure à l’œil par une brûlure avec de l’huile. « Je ne voulais pas le dire… » lâche-t-elle à la barre. Le voisinage a confirmé aux policiers les disputes récurrentes accompagnées de cris. « Je souhaite m’éloigner de lui et divorcer », assure la jeune femme.
Devant le tribunal, le prévenu a reconnu les faits. Ce qui n’avait pas été le cas immédiatement après son placement en garde à vue. Il avait alors expliqué qu’elle était passée toute seule par la rambarde. « Même si je l’ai fait, c’est accidentellement. Ce n’est pas volontaire », dit-il au tribunal, justifiant sa première version par la fatigue de la garde à vue. Pour le procureur, il s’agit de violences « extrêmement graves ». Il avait requis 18 mois de prison dont 6 mois avec un sursis probatoire de deux ans et un mandat de dépôt.