La sociologie peut-elle être une discipline critique, au sens de capable de porter un jugement
normatif (de juger de ce qui ressort du vrai, du juste, du beau) sur le monde social ?
Trois angles de réponse :
1. La sociologie doit-elle se calquer, dans un positivisme, sur les sciences de la nature et adopter
un modèle expérimental, hypothético-déductif ?
Il apparaît qu’une sociologie traitant le social comme un donné (comme le biologiste prend la nature
comme un donné connaissable) serait en partie aveugle car ne s’interrogerait que sur le comment
et non sur le pourquoi. Or la société est due à l’action humaine, action finalisée, dont on peut
questionner la logique. Ne pas le faire reviendrait, sans directement le vouloir, à contribuer à la
reproduction et au statu quo du système social.
D’un autre côté, chercher des alternatives à la société observée risque de faire sortir la sociologie
de son propre champ en se rapprochant de la philosophie sociale et perdant ainsi sa scientificité.
2. La question des concepts non neutres. Il est difficile de définir, souligner les spécificités et
différences sans pour autant qualifier et par conséquent juger de la valeur, de la grandeur, et du
désirable ou non désirable. Un concept est ainsi souvent porteur d’une forme de jugement. (Ex :
anomie de Durkheim).
3. Est-ce la sociologie qui peut être critique ou est-ce le sociologue qui prend position et choisit de
dénoncer ? S’il choisit de le faire, en vertu de quel principe normatif le fait-il et qui peut décider des
critères du juste et du vrai.
Par exemple, les théoriciens de l’école de Francfort montraient le progrès comme nécessaire et
positif dans leurs écrits.
Mais le sociologue qui dénonce le fait-il en vertu de ses connaissances (savant), ou par rapport à
ses croyances et convictions personnelles (militant) ?
Si c’est en tant que savant, cela veut-il dire que la sociologie est par essence critique de la société
moderne ?
Pour Bourdieu, la sociologie est critique de la société moderne car elle “dérange”. Dérange les
dominants en dévoilant les processus de domination, que ces derniers ont intérêts à cacher. En
effet, la domination repose essentiellement par la méconnaissance par les dominés des mécanismes
de domination.
Un sociologue pleinement scientifique, pour Bourdieu, aurait la particularité de faire voir la vérité du
monde social, ce
lui-ci étant pour l’essentiel (pour Marx comme Bourdieu) un champ de force et de
pouvoirs.
Pour Bourdieu, le scientifique dénonce de facto. Il se distancie de son objet et ne participe pas à la
gestion de l’ordre établi. Le seul fait de faire voir la vérité devient ainsi un acte de dénonciation
légitimé par la scientificité du travail d’enquête.
Weber est le premier à apporter une véritable réflexion sur la neutralité axiologique du sociologue,
sous la forme de deux conférences désormais regroupées et connues sous le nom de Le savant et le
politique (1919).
Il y expose notamment le risque de “supercherie”, de l’utilisation par le savant d’une aura dans la
sphère théorique pour faire croire à une compétence dans la sphère des croyances et évaluations.
Cette question est toujours aussi sensible aujourd’hui.
Pour autant, Weber est porteur d’une sociologie critique, avec notamment le “pessimisme
wébérien” et ses travaux sur la bureaucratisation, la rationalité instrumentale et le
désenchantement du monde. Ce “pessimisme” viendrait du fait que Weber ne parvenait pas à voir
que la société puisse éviter la bureaucratisation, technicisation et rationalisation toujours croissante.
Au final, toute sociologie critique de la modernité repose foncièrement sur des valeurs issues des
Lumières et qui formaient un l’idéal du projet de modernité : égalité, liberté, justice, équité,
progrès social, ect.
Ainsi, une sociologie ou théorie critique serait une appréciation du réel fondé, scientifiquement ou
philosophiquement, sur une mesure ou une estimation de l’écart entre ces principes fondateurs
de la société moderne et la réalité concrète de son accomplissement, ou encore l’étude des
institutions, idéologies ou pratiques sociales qui participent ou ont participé à l’émergence
progressive de cet écart.
Allez allez on li vous n'aurez plus à vous poser la question plus tard. Enfin si, mais autrement, et c'est à vie .
Critère de démarcation de Popper pas falsifiable C'est pas une science
Non.
Impossible d'isoler des variables.
Modèles douteux et ne se basant uniquement sur la pratique.
Le 08 mai 2021 à 19:21:15 :
Critère de démarcation de Popper pas falsifiable C'est pas une sciencehttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/13/1490952470-philo.png
Oui oui, "pas falsifiable" le fameux critère de scientificité .
Sinon, un concept sociologique est réfutable par essence.
Le 08 mai 2021 à 19:22:04 :
Non.
Impossible d'isoler des variables.
Modèles douteux et ne se basant uniquement sur la pratique.
Faux de A à Z.
Le 08 mai 2021 à 19:23:30 :
Le 08 mai 2021 à 19:21:15 :
Critère de démarcation de Popper pas falsifiable C'est pas une sciencehttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/13/1490952470-philo.png Oui oui, "pas falsifiable" le fameux critère de scientificité .
Sinon, un concept sociologique est réfutable par essence.
Bordel je m'en remet pas de ce khey, pas "falsifiable" et ça vient faire l'épistémologue
Il faut reconnaître que oui, si l'on prend en compte le fait que le terme de Science désigne plusieurs réalités.
Il y a des sciences plus ou moins exactes. Par exempla les mathématiques sont une science plus exacte que la physique ou que la chimie.
La sociologie fait partie des sciences humaines qui sont les moins "exactes" (sciences "molles" pour les détracteurs), au côté de l'histoire ou de anthropologie par exemple.
Ceux qui refusent de reconnaître les sciences humaines comme des vrais sciences sont simplement des personnes qui n'ont aucune culture ni réflexion épistémologique.
C'est parfaitement une science selon le critère de popper contrairement à ce que dit un VDD
Je pense que non et c'est pas les étudiants en sociologie qui risquent de me faire changer d'avis.
Le 08 mai 2021 à 19:25:01 :
Il faut reconnaître que oui, si l'on prend en compte le fait que le terme de Science désigne plusieurs réalités.Il y a des sciences plus ou moins exactes. Par exempla les mathématiques sont une science plus exacte que la physique ou que la chimie.
La sociologie fait partie des sciences humaines qui sont les moins "exactes" (sciences "molles" pour les détracteurs), au côté de l'histoire ou de anthropologie par exemple.
Ceux qui refusent de reconnaître les sciences humaines comme des vrais sciences sont simplement des personnes qui n'ont aucune culture ni réflexion épistémologique.
Effectivement mon bon khey
Cela dit certains secteurs de la sociologie s'affranchissent de l'aspect scientifiques et se rapprochent d'une sorte de journalisme de terrain. Tout comme dans la psychologie qui est une science se trouve la psychologie clinique qui est parfois une sorte d'artisanat plus qu'autre chose.
[19:23:47] <DracLeBon>
Le 08 mai 2021 à 19:22:04 :
Non.
Impossible d'isoler des variables.
Modèles douteux et ne se basant uniquement sur la pratique.Faux de A à Z.
Vrai de A à Z.
Le 08 mai 2021 à 19:26:57 :
Je pense que non et c'est pas les étudiants en sociologie qui risquent de me faire changer d'avis.
"Je pense" : c'est là où tu te trompe. On se fiche de ce que tu penses on parle de réalité épistémologique ici .
Plus subtile que oui ou non en fait.
Le 08 mai 2021 à 19:25:01 :
Il faut reconnaître que oui, si l'on prend en compte le fait que le terme de Science désigne plusieurs réalités.Il y a des sciences plus ou moins exactes. Par exempla les mathématiques sont une science plus exacte que la physique ou que la chimie.
La sociologie fait partie des sciences humaines qui sont les moins "exactes" (sciences "molles" pour les détracteurs), au côté de l'histoire ou de anthropologie par exemple.
Ceux qui refusent de reconnaître les sciences humaines comme des vrais sciences sont simplement des personnes qui n'ont aucune culture ni réflexion épistémologique.
cette distinction existe pas, elle a été crée pour porter le descrédit sur les sciences " molles ", les maths ne sont pas plus exactes que la physique puisqu'on ne peut pas mesurer l'exactitude d'une science en fait, donc ça n'aurait aucun sens de dire qu'une science est plus exacte qu'une autre
la sociologie parait moins précise que la physique car c'est une science jeune voilà tout
La physique aussi avant était très bancale et assimilable à de la philosophie
Au moins aujourd'hui on a une méthode scientifique un minimum rigoureuse et la sociologie est totalement validée
Lorsque les sociologues observent une réalité, ils en inventent la cause qui leur plait.
Ils passent sans cesse du groupe à l'individu et inversement sans que le lien soit évident.
Ils créent des systèmes cohérents mais qui ne collent jamais parfaitement à la réalité.
Ils influencent eux même la réalité par leurs travaux.
Le 08 mai 2021 à 19:20:10 :
La sociologie peut-elle être une discipline critique, au sens de capable de porter un jugement
normatif (de juger de ce qui ressort du vrai, du juste, du beau) sur le monde social ?Trois angles de réponse :
1. La sociologie doit-elle se calquer, dans un positivisme, sur les sciences de la nature et adopter
un modèle expérimental, hypothético-déductif ?Il apparaît qu’une sociologie traitant le social comme un donné (comme le biologiste prend la nature
comme un donné connaissable) serait en partie aveugle car ne s’interrogerait que sur le comment
et non sur le pourquoi. Or la société est due à l’action humaine, action finalisée, dont on peut
questionner la logique. Ne pas le faire reviendrait, sans directement le vouloir, à contribuer à la
reproduction et au statu quo du système social.D’un autre côté, chercher des alternatives à la société observée risque de faire sortir la sociologie
de son propre champ en se rapprochant de la philosophie sociale et perdant ainsi sa scientificité.
2. La question des concepts non neutres. Il est difficile de définir, souligner les spécificités et
différences sans pour autant qualifier et par conséquent juger de la valeur, de la grandeur, et du
désirable ou non désirable. Un concept est ainsi souvent porteur d’une forme de jugement. (Ex :
anomie de Durkheim).3. Est-ce la sociologie qui peut être critique ou est-ce le sociologue qui prend position et choisit de
dénoncer ? S’il choisit de le faire, en vertu de quel principe normatif le fait-il et qui peut décider des
critères du juste et du vrai.
Par exemple, les théoriciens de l’école de Francfort montraient le progrès comme nécessaire et
positif dans leurs écrits.Mais le sociologue qui dénonce le fait-il en vertu de ses connaissances (savant), ou par rapport à
ses croyances et convictions personnelles (militant) ?
Si c’est en tant que savant, cela veut-il dire que la sociologie est par essence critique de la société
moderne ?Pour Bourdieu, la sociologie est critique de la société moderne car elle “dérange”. Dérange les
dominants en dévoilant les processus de domination, que ces derniers ont intérêts à cacher. En
effet, la domination repose essentiellement par la méconnaissance par les dominés des mécanismes
de domination.
Un sociologue pleinement scientifique, pour Bourdieu, aurait la particularité de faire voir la vérité du
monde social, ce
lui-ci étant pour l’essentiel (pour Marx comme Bourdieu) un champ de force et de
pouvoirs.Pour Bourdieu, le scientifique dénonce de facto. Il se distancie de son objet et ne participe pas à la
gestion de l’ordre établi. Le seul fait de faire voir la vérité devient ainsi un acte de dénonciation
légitimé par la scientificité du travail d’enquête.
Weber est le premier à apporter une véritable réflexion sur la neutralité axiologique du sociologue,
sous la forme de deux conférences désormais regroupées et connues sous le nom de Le savant et le
politique (1919).Il y expose notamment le risque de “supercherie”, de l’utilisation par le savant d’une aura dans la
sphère théorique pour faire croire à une compétence dans la sphère des croyances et évaluations.
Cette question est toujours aussi sensible aujourd’hui.
Pour autant, Weber est porteur d’une sociologie critique, avec notamment le “pessimisme
wébérien” et ses travaux sur la bureaucratisation, la rationalité instrumentale et le
désenchantement du monde. Ce “pessimisme” viendrait du fait que Weber ne parvenait pas à voir
que la société puisse éviter la bureaucratisation, technicisation et rationalisation toujours croissante.
Au final, toute sociologie critique de la modernité repose foncièrement sur des valeurs issues des
Lumières et qui formaient un l’idéal du projet de modernité : égalité, liberté, justice, équité,
progrès social, ect.Ainsi, une sociologie ou théorie critique serait une appréciation du réel fondé, scientifiquement ou
philosophiquement, sur une mesure ou une estimation de l’écart entre ces principes fondateurs
de la société moderne et la réalité concrète de son accomplissement, ou encore l’étude des
institutions, idéologies ou pratiques sociales qui participent ou ont participé à l’émergence
progressive de cet écart.
Pavé César, ceux qui n'ont pas lu te saluent
Le 08 mai 2021 à 19:28:03 :
[19:23:47] <DracLeBon>
Le 08 mai 2021 à 19:22:04 :
Non.
Impossible d'isoler des variables.
Modèles douteux et ne se basant uniquement sur la pratique.Faux de A à Z.
Vrai de A à Z.
Impossible d'isoler le sexe ou la CSP oui .
Faux de A à Z + redoublement du coup.
Le 08 mai 2021 à 19:28:24 :
Le 08 mai 2021 à 19:20:10 :
La sociologie peut-elle être une discipline critique, au sens de capable de porter un jugement
normatif (de juger de ce qui ressort du vrai, du juste, du beau) sur le monde social ?Trois angles de réponse :
1. La sociologie doit-elle se calquer, dans un positivisme, sur les sciences de la nature et adopter
un modèle expérimental, hypothético-déductif ?Il apparaît qu’une sociologie traitant le social comme un donné (comme le biologiste prend la nature
comme un donné connaissable) serait en partie aveugle car ne s’interrogerait que sur le comment
et non sur le pourquoi. Or la société est due à l’action humaine, action finalisée, dont on peut
questionner la logique. Ne pas le faire reviendrait, sans directement le vouloir, à contribuer à la
reproduction et au statu quo du système social.D’un autre côté, chercher des alternatives à la société observée risque de faire sortir la sociologie
de son propre champ en se rapprochant de la philosophie sociale et perdant ainsi sa scientificité.
2. La question des concepts non neutres. Il est difficile de définir, souligner les spécificités et
différences sans pour autant qualifier et par conséquent juger de la valeur, de la grandeur, et du
désirable ou non désirable. Un concept est ainsi souvent porteur d’une forme de jugement. (Ex :
anomie de Durkheim).3. Est-ce la sociologie qui peut être critique ou est-ce le sociologue qui prend position et choisit de
dénoncer ? S’il choisit de le faire, en vertu de quel principe normatif le fait-il et qui peut décider des
critères du juste et du vrai.
Par exemple, les théoriciens de l’école de Francfort montraient le progrès comme nécessaire et
positif dans leurs écrits.Mais le sociologue qui dénonce le fait-il en vertu de ses connaissances (savant), ou par rapport à
ses croyances et convictions personnelles (militant) ?
Si c’est en tant que savant, cela veut-il dire que la sociologie est par essence critique de la société
moderne ?Pour Bourdieu, la sociologie est critique de la société moderne car elle “dérange”. Dérange les
dominants en dévoilant les processus de domination, que ces derniers ont intérêts à cacher. En
effet, la domination repose essentiellement par la méconnaissance par les dominés des mécanismes
de domination.
Un sociologue pleinement scientifique, pour Bourdieu, aurait la particularité de faire voir la vérité du
monde social, ce
lui-ci étant pour l’essentiel (pour Marx comme Bourdieu) un champ de force et de
pouvoirs.Pour Bourdieu, le scientifique dénonce de facto. Il se distancie de son objet et ne participe pas à la
gestion de l’ordre établi. Le seul fait de faire voir la vérité devient ainsi un acte de dénonciation
légitimé par la scientificité du travail d’enquête.
Weber est le premier à apporter une véritable réflexion sur la neutralité axiologique du sociologue,
sous la forme de deux conférences désormais regroupées et connues sous le nom de Le savant et le
politique (1919).Il y expose notamment le risque de “supercherie”, de l’utilisation par le savant d’une aura dans la
sphère théorique pour faire croire à une compétence dans la sphère des croyances et évaluations.
Cette question est toujours aussi sensible aujourd’hui.
Pour autant, Weber est porteur d’une sociologie critique, avec notamment le “pessimisme
wébérien” et ses travaux sur la bureaucratisation, la rationalité instrumentale et le
désenchantement du monde. Ce “pessimisme” viendrait du fait que Weber ne parvenait pas à voir
que la société puisse éviter la bureaucratisation, technicisation et rationalisation toujours croissante.
Au final, toute sociologie critique de la modernité repose foncièrement sur des valeurs issues des
Lumières et qui formaient un l’idéal du projet de modernité : égalité, liberté, justice, équité,
progrès social, ect.Ainsi, une sociologie ou théorie critique serait une appréciation du réel fondé, scientifiquement ou
philosophiquement, sur une mesure ou une estimation de l’écart entre ces principes fondateurs
de la société moderne et la réalité concrète de son accomplissement, ou encore l’étude des
institutions, idéologies ou pratiques sociales qui participent ou ont participé à l’émergence
progressive de cet écart.Pavé César, ceux qui n'ont pas lu te saluent
il montre que la sociologie est bien une science c'est tout
plus que ça, le pavé montre que c'est une approche fondé du réel
Le 08 mai 2021 à 19:28:23 :
Lorsque les sociologues observent une réalité, ils en inventent la cause qui leur plait.
Ils passent sans cesse du groupe à l'individu et inversement sans que le lien soit évident.
Ils créent des systèmes cohérents mais qui ne collent jamais parfaitement à la réalité.
Ils influencent eux même la réalité par leurs travaux.https://image.noelshack.com/fichiers/2019/41/3/1570609876-platon-statue-btg.jpg
" créer des modèles cohérents qui collent jamais parfaitement à la réalité " oui c'est le principe de toute les sciences en fait, la théorie de newton ne colle pas parfaitement à la réalité, donc on créé une théorie plus précise
ça se voit plus avec la sociologie car c'est une science jeune